Sous prétexte de la crise au Sahel, le président français, François Hollande est en visite au Maroc pour réaffirmer le soutien de Paris au plan d’autonomie du Sahara occidental proposé par Rabat depuis 2007. « Ce plan, présenté en 2007, prévoit un statut de large autonomie pour la population de cette région et, je le redis ici, c’est une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée » a-t-il lancé à la tribune du Parlement marocain. A travers ses propos, Hollande vient de confirmer le sacrifice de la cause du peuple sahraoui au bon plaisir de Sa Majesté et légalise à la façon coloniale l’invasion et l’occupation du Sahara occidental. Il a, en quelque sorte, torpillé la médiation de l’Envoyé spécial du SG de l’ONU dans la région. Cette sortie assez » docile » du socialiste de l’Elysée a fini par l’emporter sur le souci de la communauté internationale de ne pas céder aux manœuvres du Palais royal.
Malheureusement, Hollande, à travers la position officielle qu’il a exprimée comme un véritable acteur associé au Maroc, ne se fonde pas sur la légalité internationale ni sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies mais sur un certain nombre d’éléments déterminants pour préserver les intérêts de la France dans la région particulièrement, que le territoire sahraoui renferme d’immenses réserves d’uranium. Le comportement du premier magistrat de la République française, » Liberté-Fraternité-Egalité « , donne l’occasion et le soutien frontal au Maroc d’isoler complètement le Front Polisario et ses principes d’autodétermination sans consultation de la communauté internationale. Tout le monde se rappelle comment Hollande avait pris la décision unilatérale d’envahir le Nord du Mali.
Les thèses constitutives de la décolonisation du Sahara occidental posaient nettement par le Conseil de sécurité, qui, à travers la 4e Commission de décolonisation de l’Assemblée générale de l’ONU, réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cette résolution qui a bénéficié d’une majorité significative réitère la validité du plan de règlement accepté en 1991 par le Maroc et le Front Polisario et approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Elle souligne, également, le soutien de la communauté internationale, recueilli par le Plan Baker que le Conseil de sécurité a, unanimement, entériné en tant que solution politique optimale du conflit du Sahara occidental, semble échapper à la lecture du président français. Il ne fait que suivre une stratégie déjà entamée par ses prédécesseurs à l’Elysée qu’ils soient de gauche ou de droite. Et parmi les facteurs fondamentaux qui ont toujours fait obstacle à l’indépendance et à la liberté du peuple sahraoui, se situe l’intervention et le soutien de la France officielle à la monarchie marocaine dans son aventure d’occupation du Sahara occidental, depuis 1a marche verte organisée par feu Hassan II et durant toutes les phases de négociations entre le Maroc et le Front Polisario, pourtant sous l’égide des Nations unies. Le Quai d’Orsay a engagé tous ses moyens pour » encercler » ces pourparlers de paix et disperser les initiatives de libération du Sahara du joug de cette colonisation. Cette vérité est aujourd’hui confirmée par le successeur de Nicolas Sarkozy qui s’est porté » fidèle » à la relève et comme nouveau » gendarme » de la région.
« Qu’on dise la vérité telle qu’elle est, nous sommes occupés par les Français non par les Marocains » (Dixit, Ahmed Khellil, conseiller politique du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz).
Le Maghreb, 07-04-2013
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