L’argent dépensé dans la MINURSO est enterré tout simplement dans le sable, puisque la situation au Sahara Occidental n’a pratiquement pas changé.
Sur les ondes de La Voix de la Russie notre programme hebdomadaire « Le Maghreb : le panorama de la semaine ». Aujourd’hui, son animateur permanent – notre commentateur Alexeï Grigoriev vous propose d’écouter sa note « Combien de temps pourra durer encore le conflit au Sahara Occidental » et comme toujours, à la fin du programme – l’exposé sommaire de certains événements dans la région.
Par la décision de l’Assemblée Générale de l’ONU, en mai, dans la ville équatorienne de Guayakil se passera le séminaire du comité spécial de l’ONU sur les questions de la Troisième décennie Internationale pour l’éradication du colonialisme (2011-2020) dans le cadre de la Déclaration Universelle sur l’octroi de l’indépendance aux pays coloniaux et à leurs peuples. La discussion de ces sujets dans les « territoires dépendants » dans la région de la mer des Caraïbes deviendra essentielle dans l’ordre du jour du séminaire à Guayakil. Au total, l’ONU rapporte à cette catégorie 16 territoires. Or, 11 d’entre eux se trouvent dans le bassin de la mer des Caraïbes, le reste – dans d’autres régions du monde, y compris en Afrique –c’est le Sahara Occidental. D’ailleurs, par sa superficie – plus de 250 mille kilomètres carrés – le Sahara Occidental est le plus grand parmi d’autres 15 territoires dépendants. Excepté le Gibraltar, ce sont des îles, et même de très petites marquées sur la mappemonde seulement par des points. Mais on ne peut pas considérer ces territoires comme n’appartenant à personne. 11 d’entre eux se trouvent sous la juridiction ou la tutelle de la Grande-Bretagne, trois – des États-Unis, une de la France et une autre encore – de la Nouvelle-Zélande. D’ailleurs, aucun d’eux ne prétend à l’indépendance. Le Sahara Occidental, c’est une autre histoire.
En 1975, l’Espagne y a renoncé en tant que colonie, l’ayant partagé entre le Maroc et la Mauritanie, D’ailleurs, cette dernière a renoncé bientôt à ce « cadeau », et Rabat, ayant effectué «la marche verte» – la marche de 350 mille Marocains sans arme sous les drapeaux verts au Sahara Occidental, a annoncé son adjonction au Maroc. À Rabat, cet acte est appelé comme la restitution de la justice historique. Dans la communauté internationale, il est qualifié comme une annexion directe. Un an plus tard, non sans l’assistance de l’Algérie, le Front de Polisario a été créé. En 1976, sur la partie du territoire contestable contrôlée par lui, était créée la République arabe Sahraouie démocratique.
La RASD est reconnue par plus de cinq dizaines d’Etats, africains et autres. Elle était admise à l’Organisation de l’Union Africaine. Le contentieux territorial entre le Maroc et le Front s’est transformé vite en conflits armés graves. Et sans l’aide militaire de l’Algérie au Front, le Maroc aurait gagné, car il gardait au Sahara Occidental 100 mille soldats. Pour neutraliser les milices armées du Front, soutenues par l’Algérie, Rabat a construit « le mur Marocain » le long des frontières algériennes. 2500 kilomètres –telle est l’étendue de cette construction grandiose des champs de mines, de fil de fer barbelé, de remblais en pierre et en sable de trois mètres de haut, en plus, il y a là des miradors avec les systèmes sensoriels, des pistes d’atterrissage. Bien que le mur ait réduit l’intensité des hostilités, il n’a pas amené à la cessation du conflit militaire. Il était arrêté seulement au début des années 90, quand l’ONU a proposé d’organiser sur le territoire contestable un référendum national sur l’autodétermination du Sahara Occidental et a fixé la date de sa tenue, qui était, d’ailleurs, plus d’une fois reportée, ainsi qu’a institué la mission pacificatrice MINURSO. D’après les calculs de l’édition canadienne Global Conflict Analysis, le conflit militaire au Sahara Occidental a emporté les vies de 20 mille personnes environ.
Quant à la mission, dont le mandat est renouvelé tous les six mois depuis plus de 20 ans déjà, on a dépénsé presque 700 millions de dollars du budget de l’ONU. Cet argent, on peut le dire, est enterré tout simplement dans le sable, puisque la situation au Sahara Occidental n’a pratiquement pas changé. Et les quatre rounds des négociations directes entre les délégations du Maroc et du Front de Polisario avec la participation de l’Algérie et de la Mauritanie et sous l’égide des envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU n’ont pas amené à quelques changements considérables. Sauf la concession faite par Rabat – la proposition d’accorder une large autonomie sur le territoire contrôlé par le Front, mais sous la juridiction du Maroc. De son côté, le Front Polisario et son allié invariable l’Algérie continuent à insister sur la tenue du référendum, bien que, probablement, ils ne croient sa tenue en réalité. Le conflit sau Sahara Occidental s’est révélé être depuis plusieurs années une pomme de discorde entre le Maroc et l’Algérie. Ce conflit lui-même et l’opposition à cause de lui entre ces deux pays ont empoisonné et continuent à empoisonner la situation générale dans tout le Maghreb. Ils ont gelé l’activité de «l’Union du Maghreb arabe», l’organisation régionale de l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Enfin, ce conflit influence constamment l’attitude de la communauté internationale envers ses acteurs principaux.
On sait, par exemple que la France soutient fermement le Maroc concernant le Sahara Occidental. C’était ainsi pratiquement sous tous ses présidents depuis toute la durée du conflit, 37 ans. C’est pourquoi Rabat, comme la presse algérienne l’écrit, « a grincé des dents » lorsque le président actuelFrançois Hollande est arrivé en Algérie en décembre de l’année passée. Et cela, malgré le fait que le roi du Maroc Mohammed VI est devenu le premier chef de tous les États, qui est arrivé à Paris et a félicité personnellement le nouveau président de France. Mais seulement trois mois après – le 2 avril – le président Hollande est parti enfin cela pour le Maroc. À la rencontre avec le roi Mohammed VI, il a exprimé l’admiration pour les succès du royaume dans le développement démocratique. Le président a mis l’accent sur le sujet douloureux pour le roi, celui du sahara Occidental, en se produisant devant les parlementaires marocains, où a il réaffirmé que le plan d’autonomie proposé par le Royaume chérifien était » une base sérieuse et crédible « de négociation.
M. Hollande a estimé que » la crise au Sahel rend encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation « . » La France soutient la démarche du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique acceptable « sur la base des résolutions de l’Onu, a-t-il poursuivi … En même temps, – croit notre commentateur, – même malgré le soutien du Maroc de la part de Paris et des autres capitales occidentales, dans le conflit autour du Sahara Occidental, la question de son achèvement réel reste toujours sans réponse.
Radio La Voix de la Russie, 8 avril 2013
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