Human Rights Watch (HRW) a exhorté mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin à une « situation anormale », en élargissant sa mission au Sahara occidental aux droits de l’Homme, affirmant que des Sahraouis continuent de subir « des formes de répression variées ».
Selon des sources proches des négociations, les Etats-Unis veulent que l’ONU puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme dans l’ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc. Washington entendrait soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité à l’occasion du renouvellement du mandat de la mission onusienne, la Minurso, d’ici la fin du mois.
Cette démarche est rejetée catégoriquement par Rabat.
Dans un courrier aux membres du Conseil de sécurité, HRW « exhorte » l’ONU à « inclure la tâche (…) de surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental » et « dans les camps de réfugiés administrés par le Front Polisario à Tindouf » (Algérie), où « les habitants vivent de façon relativement isolée ».
La Minurso est une des rares « missions modernes de maintien de la paix (…) dépourvue » d’un tel mandat, note ce courrier dont l’AFP a obtenu copie.
« Nous conseillons donc vivement au Conseil de sécurité de mettre fin à cette situation anormale », enchaînent les cosignataires, Philippe Bolopion et Sarah Leah Whitson, directeurs HRW pour l’ONU et pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord (Mena).
Selon l’ONG basée à New York, le Maroc a pris des initiatives « bienvenues » en matière de droits de l’Homme, via notamment un Conseil national (CNDH). Mais elles « sont loin de constituer la surveillance +indépendante, impartiale, complète et constante+ (…) à laquelle appelle le secrétaire général » de l’ONU Ban Ki-moon.
Au Sahara, « les autorités continuent à soumettre à des formes de répression variées les Sahraouis qui prônent l’auto-détermination de la région ou qui dénoncent les violations des droits humains », affirme le texte.
Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour l’ex-colonie espagnole, mais les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger, réclament un référendum d’autodétermination.
La Minurso est chargée de surveiller le cessez-le-feu dans la région depuis 1991. L’an dernier, le Conseil de sécurité avait prolongé son mandat d’un an, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’Homme ».
Le Huffington Post 17 avril 2013
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