Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir, en principe, le 22 avril pour le renouvellement du mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso). D’ores et déjà, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, suivi par les Etats-Unis a exprimé le vœu d’élargir les pouvoirs de la Minurso à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental et de l’inclure dans la prochaine résolution. La même proposition a été faite il y a de cela une année. Quatorze membres sur les quinze qui forment le Conseil ont voté pour. La France l’a bloquée en y opposant son veto. Le pays de la révolution de 1789, le pays où est née la Déclaration des droits de l’homme, est contre les droits de l’homme ! Et au secours d’une monarchie médiévale qui foule aux pieds toutes les libertés ! On aura tout vu.
Il est vrai que ce comportement est dicté par le fait que la destination Maroc est très prisée par une grande partie de l’élite politique française, qui y trouve tout ce qu’elle désire. Comportement qui laisse penser que le royaume chérifien est encore sous protectorat. Dès l’apparition du conflit du Sahara occidental, Paris s’était rangé résolument aux côtés de la monarchie marocaine, empêchant ainsi la décolonisation du dernier territoire africain encore occupé ! Pour preuve, l’aviation française a utilisé les avions bombardiers Jaguar dès leur sortie d’usine contre un convoi de réfugiés sahraouis qui fuyaient vers l’Algérie, en avril 1976. Le Front Polisario avait parlé, à l’époque, de 500 tués au moins.
Depuis, ce soutien ne s’est jamais démenti. La gauche française, quant à elle, n’étant pas au pouvoir, appuyait le combat du peuple sahraoui, mais changeait de politique quand elle émigrait de Solférino à l’Elysée. Le président François Hollande s’est, lui aussi, mis de la partie en manifestant son appui à l’inapplicable «plan d’autonomie» proposé par Rabat. Le PS, maintenant qu’il est à nouveau au pouvoir, va-t-il poursuivre un combat solitaire en s’opposant au minimum souhaité, c’est-à-dire le respect des droits de l’homme au Sahara occidental ? La réunion du Conseil de sécurité sera un test pour Paris. Va-t-il continuer à soutenir inconditionnellement et aveuglément l’injustice et le dernier bastion du colonialisme ?
Tayeb Belghiche
El Watan, 17 avril 2013
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