L’Ordre des avocats de New York appelle le Conseil de sécurité à élargir la MINURSO aux droits de l’homme
L’Ordre des avocats de New York a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l’ONU et le Secrétaire général des Nations Unies à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l’homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé. Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dont une copie a été obtenue par l’APS, le président de l’Ordre des avocats de New York, M. Carey Dunne, a indiqué que son organisation « soutient depuis plusieurs années l’élargissement du mandat de la MINURSO pour surveiller et faire des comptes-rendus sur les violations des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental occupé par le Maroc ».
L’Ordre des avocats de New York a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l’ONU et le Secrétaire général des Nations Unies à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l’homme des Sahraouis au Sahara occidental occupé. Dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dont une copie a été obtenue par l’APS, le président de l’Ordre des avocats de New York, M. Carey Dunne, a indiqué que son organisation « soutient depuis plusieurs années l’élargissement du mandat de la MINURSO pour surveiller et faire des comptes-rendus sur les violations des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental occupé par le Maroc ».
Pour M. Dunne, cette revendication de l’Ordre des avocats de New York qui compte 24.000 membres, « s’explique par le fait que des rapports sur les violations des droits de l’homme des Sahraouis sont cités par des sources fiables telles que Human Rights Watch, Amnesty International, RF Kennedy Center et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ».
La deuxième raison, a-t-il poursuivi, est que l’Ordre des avocats new yorkais « pense que seuls les comptes-rendus d’une entité réputée neutre avec une présence quotidienne sur les lieux serait en mesure de fournir à l’ONU et à la communauté internationale des informations complètes et crédibles ».
Le premier responsable de cette association new yorkaise des avocats souligne, en outre, qu’il a été également constaté que « l’établissement de comptes-rendus sur les questions des droits de l’homme est une pratique courante dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies et qu’il n’y a aucune justification de continuer à supprimer cette fonction du mandat de la MINURSO ».
Pour les motifs ainsi invoqués depuis plusieurs années, M. Dunne a affirmé que l’Ordre des avocats de New York « continue d’exhorter le Secrétaire général de l’ONU et les membres du Conseil de sécurité d’élargir le mandat de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’homme des Sahraouis ».
Cette organisation des avocats avait élaboré, l’année dernière, une étude minutieuse sur les questions juridiques liées au conflit du Sahara occidental occupé par le Maroc dans laquelle elle avait confirmé »l’illégalité de tout plan excluant l’option d’indépendance dans l’exercice du droit à l’autodétermination des Sahraouis. »
Elle avait alors expliqué avoir mené cette étude « afin de prodiguer aux décideurs politiques américains des conseils sur cette question lors de l’élaboration de leur politique à l’égard de ce différend » entre le Front Polisario et le Maroc.
Les moyens par lesquels le peuple sahraoui doit être autorisé à exercer son droit à l’autodétermination « doivent veiller à ce que la libre volonté de la population du Sahara occidental soit respectée et ne peuvent entraîner la restriction d’options à celle qui peut être favorable aux objectifs du Maroc », a préconisé le barreau de New York.
Rappelant que la Cour internationale de Justice a déjà statué que « le Maroc n’a aucune souveraineté territoriale sur le Sahara occidental », l’Ordre des avocats de New York a alors soutenu que « tout plan qui élimine l’option d’indépendance pour l’exercice de l’autodétermination du peuple sahraoui est illégal au regard du droit international ».
Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
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Première rencontre de concertation à Alger entre les comités algérien et tunisien de solidarité avec le peuple sahraoui
La rencontre à laquelle ont pris part des représentants de la société civile algérienne, une délégation tunisienne composée d’une trentaine de membres, dont des juristes et des organisations juvéniles et féministes, a permis de mettre en évidence la nécessité d’intensifier les efforts entre les deux comités afin d’aboutir à des actions concrètes en faveur du peuple sahraoui dont les droits sont violés par la Maroc qui « fait fi de la légalité internationale », selon les participants.
« La cause sahraouie est une « question politique et juridique par excellence et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est un droit légitime », ont souligné les intervenants tunisiens et algériens, qui ont été unanimes à dire qu’ »on ne saurait parler de Maghreb arabe uni » tant que le peuple sahraoui « reste sous occupation marocaine ».
Ils ont, en outre, déploré le fait qu’un Etat maghrébin soit « occupé par un pays frère » et que son peuple « subit les pires injustices », avant de réitérer leur ferme volonté de continuer à défendre la cause sahraouie.
La partie tunisienne s’est dite prête à se concerter avec le CNASPS et l’ensemble de la société civile algérienne pour œuvrer conjointement à l’établissement d’une coopération « sérieuse » et « efficace » en vue de régler le problème du Sahara Occidental et parvenir à édifier un Maghreb arabe uni dans la fraternité, la solidarité, le bon voisinage, la sécurité et la paix.
S’agissant de la relation entre la question sahraouie et le peuple tunisien, les représentants de la société civile tunisienne ont reconnu que cette question reste « méconnue » auprès de l’opinion publique tunisienne en raison des « restrictions politiques » en matière de libertés et des droits de l’Homme sous l’ancien régime.
Ils se sont engagés à faire connaître davantage la cause sahraouie au sein de la société tunisienne et dans les milieux estudiantins en l’évoquant de manière permanente à travers la presse écrite et les autres médias face au black-out médiatique qui minimise l’importance de la question.
Par ailleurs, le président du CNASPS, Mahrez Lamari a réitéré, lors de cette rencontre, la position inaliénable de l’Algérie vis-à-vis du droit du peule sahraoui à l’autodétermination, appelant le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités concernant la question sahraouie devant les « manipulations » du Maroc qui présente, a-t-il dit, des projets de solutions à caractère colonialiste.
Il a appelé les Nations Unies à « accélérer » la mise en place d’un mécanisme qui garantisse la protection des droits sahraouis dans les territoires occupés.
La délégation représentant le comité tunisien de solidarité avec le peuple sahraoui devra effectuer, à partir de jeudi, une visite de deux jours aux camps des réfugiés sahraouis.
http://dzinfos.com/premiere-rencontre-de-concertation-a-alger-entre-les-comites-algerien-et-tunisien-de-solidarite-avec-le-peuple-sahraoui-video/
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Sahara Occidental : Une association marocaine appuie l’élargissement du mandat de la MinursoL’initiative américaine tendant à élargir le mandat de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme a eu ce vendredi le soutien de l’association marocaine des droits humains (AMDH)
En effet, la présidente de cette organisation, Mme Khadija Ryadi a déclaré dans un entretien paru vendredi dans le journal marocain de langue arabe “Akhbar Al Yaoum” au sujet du projet de résolution qui pourrait être soumis, la semaine prochaine, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), que “l’AMDH exprime une position de principe qui fait référence au respect des droits de l’homme”
La militante des droits de l’homme a soutenu que la position de l’AMDH n’était pas nouvelle et qu’elle prenait des positions selon “une analyse objective des droits de l’homme et de référence basée sur les droits humains”, avant de rappeler que son organisation “n’est pas un parti politique mais une association des droits de l’homme”.
Mme Khadija Ryadi a par ailleurs fait remarquer que le Maroc avait “accepté les mécanismes onusiens de surveillance des droits de l’homme, qu’il avait accueilli des rapporteurs onusiens sur cette question et qu’il présentait et discutait ses rapports devant des experts”.
“Pourquoi nous acceptons des mécanismes onusiens et nous refusons d’autres”, s’est-elle demandé dans cet entretien. Le Sahara Occidental, considéré depuis 1964 par l’ONU comme un territoire non autonome, est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.
Par ailleurs, selon le journal londonien Al Charq Al Aoussat paru hier jeudi l’initiative américaine serait un mémorandum unilatéral présenté par Susan Rice, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, rapporte le quotidien marocain “Au Fait”.
Son approche a été qualifiée par Chuck Hagel, ministre de la Défense américain, d’initiative “personnelle”. Le même journal confirmerait, selon la même source, que Susan Rice n’avait consulté ni la Maison Blanche, ni le Pentagone, ni même le département des Affaires étrangères américain.
Par Lila Ghali | 19/04/2013 |
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La France pourrait lâcher le Maroc
A trois jours de l’examen de la proposition américaine d’étendre le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, les spéculations vont bon train sur l’issue du vote.
S’il est acquis que quatre membres du Conseil de Sécurité vont adopter tel quel et sans surprise le texte américain, la position qu’adoptera la France suscite beaucoup de commentaires.
Comment fera-t-elle pour se sortir sans grands dégâts du guêpier que lui a tendu l’allié US ?
En France, certains diplomates n’hésitent pas à soutenir sous le couvert de l’anonymat que Paris sera contraint de suivre Washington. «Nous ne pensons pas que la France va bloquer», a déclaré, sous couvert d’anonymat, à Reuters, un diplomate membre du Groupe des amis du Sahara occidental, mercredi 17 avril, selon Reuters.
Jeudi 18 avril, un autre diplomate de l’ONU a également estimé que la France n’opposerait pas son veto à la résolution américaine relative au Sahara. La proposition américaine était contenue dans un brouillon du Conseil de Sécurité de l’ONU distribué au Groupe des amis du Sahara occidental, qui inclut les Etats Unis, la France, la Grande Bretagne et la Russie, a également indiqué un autre diplomate de l’ONU. Silence religieux à Paris des responsables qui sont dans une bien mauvaise posture de devoir lâcher l’ «ami» le roi.
Paris perdue pour le Maroc ?
Les quelques «murmures anonymes» enregistrés à Paris, par Le Monde, hier, ne seront pas pour rassurer le palais royal. Les français sont certes chagrinés de ce que les américains ne les aient pas consultés ; mais ils n’iraient pas jusqu’à les bloquer sussure-t-on.
«Les Américains n’ont prévenu personne, c’est une mauvaise manière faite aux Marocains», proteste un diplomate français, mais «on ne bloquera pas, c’est une question entre le Maroc et les Etats-Unis », élude-t-il agacé.
La France peut-elle seulement utiliser son droit de veto contre les Etats Unis au Conseil de Sécurité des Nations Unies ? La dernière fois où elle a eu l’intention de le faire – mais n’en a pas eu besoin puisque les Etats Unis sont passés outre le Conseil de sécurité de l’ONU – c’était au moment du lancement par les Etats Unis de la guerre en Irak, en 2003. Cette seule intention avait entraîné de fortes tensions entre les deux pays.
Quand Washington parle…
Au moment du vote, la France sera dans l’embarras. Son propre silence l’y plonge déjà. Le président François Hollande, en visite au Maroc, il y a deux semaines seulement, avait assuré, à plusieurs reprises le Maroc de tout son soutien concernant le plan d’autonomie pour le Sahara, faisant fi des appels de Human Righ Watch (HRW) à soulever avec le souverain la question des droits de l’Homme. A ce propos, en conférence de presse, tout juste le président français avait-il évoqué « un processus lent ». Il y a « incontestablement eu des progrès pour la population […]» estimait-il.
Hier HRW a publié un communiqué satisfait appuyant la proposition américaine. « Le Conseil de sécurité devrait mettre fin à l’anomalie qui veut que la MINURSO mène des activités de déminage et des patrouilles frontalières, mais n’ait aucun mandat pour rendre compte de la violence policière, des procès injustes ou des restrictions du droit de rassemblement auxquelles sont systématiquement confrontés les habitants du Sahara occidental », a déclaré Philippe Bolopion, directeur du plaidoyer auprès de l’ONU à Human Rights Watch.
Pour une fois la France, patrie des droits de l’homme, pourrait être en phase avec ses idéaux qu’elle a piétiné jusque là pour donner un coup de main à son «ancien» protectorat au Maghreb.
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Ce que redoute Rabat
La colère et la déception qui règnent de l’autre côté de la frontière sont à la hauteur de l’échec diplomatique cuisant qui devrait, en principe, être confirmé la semaine prochaine au Conseil de sécurité même si les autorités marocaines ne désespèrent pas d’aiguillonner la «sagesse» (sic) des pays membres du groupe des amis du Sahara Occidental.
Il faut dire que ce n’est pas tant la question de la surveillance des droits de l’Homme qui suscite l’ire de nos voisins, mais bien le fait politique essentiel que le Conseil de sécurité ait décidé de battre en brèche la fiction de la prétendue souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés en imposant un monitoring effectué par une partie tierce (chose inconcevable lorsqu’on exerce une réelle souveraineté et lorsqu’on évoque fièrement les performances des mécanismes nationaux).
C’est donc un fait politique majeur auquel il faut ajouter un autre élément tout aussi crucial : si le Conseil de sécurité devait permettre à la Minurso de rendre compte régulièrement de la violence systématique opposée aux Sahraouis des territoires occupés, ces derniers n’hésiteront plus à dénoncer les exactions qu’ils subissent et les procès injustes qui leur sont faits et réclamer ouvertement leur droit de rassemblement et d’expression en affichant clairement leurs revendications indépendantistes.
Il s’agit donc d’une vraie tectonique qui risque de bouleverser la situation sur le terrain et de faire bouger les lignes au niveau de la scène internationale. C’est ce qui est redouté à Rabat et c’est ce qui explique les réactions désordonnées et courroucées (et parfois violentes) à l’encontre de l’Algérie. Les écarts de langage, irresponsables et inadmissibles, comme le fait pour le secrétaire général du parti de l’Istiqlal de revendiquer crânement une partie du territoire algérien, sont démonstratifs de ce réflexe pavlovien qui consiste, mécaniquement, à mettre l’Algérie au box des accusés chaque fois que la cause sahraouie marque des points sur la scène internationale.
Pourtant avec un peu de sérénité et de perspicacité, il est aisé de relever que plusieurs données régionales et internationales ont évolué et que le fait accompli peut, certes, garantir à court terme la quiétude du statu quo mais que la solution définitive ne peut être que légitime en s’adossant à un référendum impartial à choix multiples. Après tout, si l’on s’époumone à répéter à la face du monde que les Sahraouis sont des «sujets marocains», pourquoi a-t-on si peur du référendum d’autodétermination ?
Un haut fonctionnaire algérien
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La longue guerre froide du Maghreb
Pour qu’une tomate marocaine se vende sur un marché algérien, il lui faut d’abord
transiter par Marseille. La boutade décrit une réalité connue : alors que des pays se regroupent en marché commun ou en zone de libre-échange sur tous les continents (l’Asean en Asie du Sud-Est, le Mercosur en Amérique latine, l’Alena en Amérique du Nord, sans
parler de l’
Union européenne), le Maghreb reste à la traîne. Cela fera bientôt vingt ans que la frontière est fermée entre l’
Algérie et le
Maroc, trente-huit ans que le conflit sahraoui, véritable abcès de fixation dans la région, perdure. « Printemps arabe » ou pas.
INSTAURER CINQ LIBERTÉS
Deux mois à peine après sa désignation à la tête de l’Etat tunisien, le président,
Moncef Marzouki, avait entrepris, en février 2012, de
faire le tour de ses voisins pour
relancer l’Union du Maghreb arabe (UMA). Née en février 1989 à Marrakech au Maroc, après une réunion préparatoire l’année précédente à Zeralda en Algérie, cette organisation regroupe l’Algérie, la
Libye, le Maroc, la
Mauritanie et la
Tunisie. Mais après quelques rencontres au sommet, aucun conseil des chefs de l’Etat ne s’est plus réuni depuis 1994… M. Marzouki, qui rêvait, dans la foulée de la libération de son pays de la dictature, d’
instaurer dans cet espace commun cinq « libertés » (déplacement, résidence, travail, investissement, élections
municipales), a dû vite
renoncer à la mission qu’il s’était assignée : annoncée au printemps 2012 à Tunis,
la réunion des chefs d’Etat de l’UMA n’a jamais eu lieu.
A son tour, la directrice générale du Fonds monétaire
international (FMI), Christine Lagarde, a tenté d’
exhorter les pays du Maghreb à s’
unir sur le plan économique, allant jusqu’à prôner le modèle du « printemps arabe » : « Le réveil arabe doit aussi
conduire à un réveil du secteur privé. » « Un Maghreb qui assure la libre circulation des biens et des
services offre les possibilités infinies d’un marché d’environ 90 millions de personnes », ajoutait-elle.
UNE CONCURRENCE ENTRE VOISINS
Las, annoncée depuis 2010, la Banque maghrébine d’investissement et de commerce extérieure (BMICE) tarde à
voir le jour. Et pourtant Pression démographique, problèmes de
logement, faiblesse des investissements directs étrangers (IDE), chômage endémique des jeunes, notamment diplômés, tous les pays du Maghreb souffrent des mêmes maux, ce qui les contraint à négocier chacun de son côté avec l’
Europe, parfois en concurrence. La Banque mondiale a évalué à 8 millions le nombre d’emplois à créer entre 2010 et 2020 pour répondre aux nouveaux arrivants sur le marché du travail… Une étude du ministère marocain de l’économie publiée en 2008 avait évalué le commerce entre Etats d’
Afrique du Nord à 1,3 % de leurs échanges extérieurs, « le taux régional le plus bas du monde ». Une autre étude, européenne cette fois, avait calculé, la même année, que l’Algérie importait 0,6 % de ses produits agroalimentaires du Maroc, alors que 40 % provenaient de France et d’
Espagne… Depuis, bien peu de chose a changé.
Le Sahara occidental reste le noeud gordien d’une région figée dans une guerre froide : un mur de sable long de plus de 2 700 km sépare physiquement le territoire sahraoui, dominé par le Maroc, et la partie contrôlée par le
Front Polisariosur le sol algérien. Depuis 1991, date d’un cessez-le-feu entre belligérants, la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), une force onusienne, est installée et prolongée d’année en année. Mais parmi les violations des accords enregistrés par la Minurso figure toujours la construction par l’
armée marocaine de douze nouveaux postes d’observation en dur entre 2012 et 2013, portant leur nombre à 326 depuis 2009. Signe que la tension ne retombe pas.
Dans la région algérienne de Tindouf, des milliers de Sahraouis – leur nombre n’est pas connu avec précision – s’entassent depuis les années 1970 dans des camps ravitaillés par l’ONU. Entre mars 2012 et mars 2013, relève le secrétaire général de l’ONU,
Ban Ki-moon, dans son discours introductif au nouveau rapport annuel que devait présenter le 22 avril son envoyé personnel dans le Sahara,
Christopher Ross, le Programme alimentaire mondial a fourni 90 000 rations alimentaires, et plus de 35 000 rations supplémentaires aux plus fragiles chaque mois. De l’autre côté du « mur », au Maroc, des écoles, des hôpitaux, des routes ont été construits, mais les Sahraouis sont devenus minoritaires par rapport aux Marocains du Nord. En octobre 2010, un camp de tentes qui a accueilli jusqu’à 15 000 personnes avait été érigé sur un terrain vague à la sortie de Laayoune, la capitale du Sahara occidental, pour réclamer des emplois et de la « dignité ». Les affrontements au moment du démantèlement de ce camp avaient alors fait onze victimes dans les rangs de la
police marocaine et deux civils sahraouis, dont un mineur.
A l’instar de l’intellectuel engagé américain
Noam Chomsky, nombre de Sahraouis considèrent encore aujourd’hui ce camp, bâti quelques semaines seulement avant le début du soulèvement en Tunisie, comme « la première graine du « printemps arabe » ». « Je reste convaincu que l’intégration régionale, en particulier par le biais de l’Union du Maghreb arabe, est un élément-clé pour
surmonter l’instabilité actuelle et
obtenir des résultats économiques et sociaux importants », a souligné Ban Ki-moon.
SONNETTE D’ALARME
Ce conflit persistant sur le territoire de l’ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975 et disputée par les partisans de l’autodétermination sous la bannière du Front Polisario, divise toujours profondément la communauté internationale. Bon an, mal an, chacun avait cependant fini par se
satisfaire d’un statu quo. Mais la situation au nord du Mali, le développement du trafic et de groupes
armés ont changé la donne. Moins de 500 km séparent Tindouf, dans le Sud algérien, du nord du
Mali. « La zone dont est responsable la Minurso n’est pas immunisée contre les répercussions de l’instabilité régionale », s’inquiète Ban Ki-moon.
Le secrétaire général des Nations unies tire désormais la sonnette d’alarme sur l' »urgence » de
trouver une issue au conflit saharien. Frustrés par une situation qui n’évolue pas, des jeunes, s’inquiète-t-il, pourraient
devenir des proies faciles de »recrutement pour des réseaux criminels ou terroristes », malgré la vigilance du Polisario. Or, sur le plan sécuritaire aussi, la coopération opérationnelle entre le Maghreb, les Etats-Unis et l’Europe, notamment la France, ne fonctionne pas du tout en bilatéral entre le Maroc et l’Algérie, faisant
craindre le pire.
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Début à Smara de la conférence mondiale de soutien à la résistance de la femme sahraouie
SMARA (Camps de réfugiés sahraouis)- Les travaux de la conférence mondiale de soutien à la résistance de la femme sahraouie sous le thème « situation et droit de la femme sahraouie à la résistance », ont débuté vendredi à Samara (Camps de réfugiés sahraouis) avec la participation de 135 déléguées venues des cinq continents.
Organisée par l’Union des femmes sahraouies (UFS), la conférence qui en est à sa 3e édition, et dont le coup d’envoi a été donné à Smara, se poursuivra à Alger samedi et dimanche prochains.
Dans son discours d’ouverture, la secrétaire générale de l’UFS, Fatima Al Mahdi, s’est félicitée de la « forte participation » des délégations à cette rencontre, affirmant que l’objectif attendu consistait à « casser le mur de silence que l’occupant marocain tente d’imposer à la cause sahraouie ».
« Nous sollicitons l’aide et le concours des associations des différents pays afin de faire face au blocus que veut imposer le Maroc, à travers ses actions répressives, mais aussi, à travers des campagnes de désinformation », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, il est attendu, au cours de cette conférence, la signature d’accords de jumelage entre les associations des femmes sahraouies et d’autres associations de plusieurs pays du monde, avec comme objectif principal de « casser le mur du silence imposé aux Sahraouies », a réitéré la militante sahraouie.
« Nous tenons à démontrer à la communauté internationale que notre combat est pacifique, contrairement à l’image véhiculée par l’occupant marocain, lequel tente de faire passer les Sahraouis pour un peuple violent », a-t-elle insisté.
« L’Union des femmes sahraouies, qui fédère plusieurs associations dans les camps des réfugiés, active depuis 1976 et restera fidèle à son principe de résistance pacifique jusqu’à l’indépendance totale du Sahara occidental », a souligné Mme Al Mahdi.
Le Sahara Occidental, considéré depuis 1964 par l’ONU comme un territoire non autonome, est la dernière colonie en Afrique que le Maroc, soutenu par la France, occupe depuis 1975.
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Sahara/ONU: le Maroc mise sur l’intransigeance face à l' »allié » américainLe Maroc a misé sur l’intransigeance face à la volonté de Washington d’inclure les droits de l’Homme dans la mission de l’ONU au Sahara occidental, ex-colonie espagnole qu’il contrôle, quitte a prendre le risque d’écorcher la relation « stratégique » avec l’allié américain.
Depuis la découverte lundi d' »initiatives tendant à dénaturer le mandat de la Minurso » -la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental-, la mobilisation générale a été décrétée dans le royaume.
Le renouvellement du mandat de cette mission, qui surveille le cessez-le-feu depuis 1991, sera soumis au conseil de sécurité d’ici fin avril et, de sources proches des négociations, les Etats-Unis ont préparé un projet de résolution autorisant la Minurso à enquêter sur les droits de l’Homme.
L’initiative a fait l’effet d’un coup de tonnerre au Maroc, où le Palais royal a convoqué en urgence l’ensemble des forces politiques, une réunion qui a permis de « réitérer le consensus national », selon un communiqué.
Dans le sillage de l’institution royale, c’est l’ensemble de la scène publique marocaine qui est montée au créneau.
Le « rejet » du Maroc de « ce type d’initiative partiale, unilatérale » et « injustifiée » est « catégorique », a martelé le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, évoquant « une atteinte à la souveraineté ».
Une délégation emmenée par le conseiller royal et ex-chef de la diplomatie, Taïeb Fassi Fihri, a pris le chemin de grandes capitales, dont Moscou.
Pour sa défense, Rabat fait valoir qu’il fait beaucoup sur les droits de l’Homme au Sahara, alors que l’an dernier le Conseil de sécurité avait prolongé le mandat de la Minurso tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation ».
Cette semaine, neuf ONG marocaines ont écrit à Ban Ki-moon pour assurer que les droits de l’Homme avaient « toujours été au centre de (leur) attention ». Seule l’Association marocaine des droits humains (AMDH), à l’image de Human Rights Watch (HRW), s’est félicitée d’un élargissement de la mission de l’ONU.
Le Sahara est une cause sacrée au Maroc, encore plus depuis la marche pacifique (« Marche verte ») initiée en 1975 par Hassan II pour le « récupérer ».
Une réunion extraordinaire était prévue vendredi au Parlement pour faire le point sur la « question nationale ».
Publiquement, les autorités marocaines ont pris soin de ne pas fustiger les Etats-Unis, avec qui Rabat est lié par un accord de libre-échange et qui constitue un « partenaire stratégique », selon M. Khalfi.
Mais, preuve de fermeté, des mesures de rétorsion ont déjà été prises comme le report sine die d’un exercice militaire auquel s’apprêtaient à participer 1.400 soldats américains et 900 Marocains.
« Je pense que le Maroc demeurera un allié solide, même s’il s’agit clairement d’un accroc », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’ambassade américaine à Rabat, Rodney Ford.
Des manifestations populaires sont annoncées dimanche à Rabat, et la presse locale n’a pas pris de gants.
« Au-delà de l’étonnement, il y a la déception à l’égard d’un allié qui n’hésite pas (…) à insulter le génie et les efforts des Marocains et à humilier le Maroc », a tonné le quotidien L’Opinion.
Cet « étonnement » est d’autant plus fort que le Maroc juge le contexte géopolitique favorable.
Avec l’insécurité au Sahel, l’intérêt pour le vieux contentieux du Sahara occidental, territoire grand comme le Royaume-Uni mais où vivent moins d’un million d’habitants, a repris de la vigueur.
La communauté internationale évoque désormais « l’urgence » d’un règlement entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario et Rabat, loué pour sa « stabilité », se perçoit comme un rempart face au péril de l’islamisme radical.
L’initiative en cours pourrait avoir « des conséquences néfastes sur la stabilité de la région », a prévenu le gouvernement marocain.
The Huffington Post, 19 avriol 2013
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La France ne mettrait pas son veto à l’initiative de Kerry
L´arrivée de John Kerry à la tête du Secrétariat d´Etat américain en remplacement de Mme Hillary Clinton pourrait donner plus de punch à son compatriote, Christopher Ross, dans ses efforts de faire avancer le processus de recherche d´une solution juste et consensuelle sur le Sahara occidental dont la clause essentielle insiste sur le droit du peuple sahraoui à l´autodétermination.
Le chef de la diplomatie américaine est l´auteur du projet de résolution relatif à la prorogation du mandat de la Minurso, organisme onusien chargé de surveiller le respect du cessez-le-feu conclu en 1991 à Houston entre le Maroc et le Front Polisario, qui sera débattu le 22 avril par le Conseil de sécurité de l´ONU. La nouveauté du projet américain réside dans la clause introduite par John Kerry sur l´élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l´homme dans l´ancienne colonie espagnole.
Le nouveau Secrétaire d´Etat américain, à la différence de Mme Clinton, a décidé de répondre à une revendication formulée avec insistance par le Front Polisario, le Parlement européen et les organisations humanitaires internationales depuis l´assaut brutal contre le camp de protestation pacifique de Gdeim Izik (Al Ayoune), en novembre 2010.
Le Front Polisario a de quoi se montrer, en privé pour le moment, satisfait de ce qui pourrait être un tournant dans la position des Etats-Unis sur le Sahara occidental.
En revanche, le Maroc, qui s´est toujours opposé à cette demande en mettant en avant sa thèse sur les «séquestrés de Tindouf», en allusion aux réfugiés sahraouis en territoire algérien, a de bonnes raisons de faire gorge chaude à quelques jours de la présentation par M. Ban Ki-moon de son rapport annuel sur la situation qui prévaut au Sahara Occidental. Mohamed VI, qui a pris très au sérieux la nouvelle position de Washington, a ordonné, comme première mesure de représailles contre son partenaire qui lui a concédé le privilège de la nation favorisée en 2008, d´annuler le programme des manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, prévues en 2013.
Washington a confirmé la décision marocaine, sans donner plus de détails, que la plupart des observateurs internationaux lient à la nouvelle position américaine sur le Sahara occidental. Une fois adoptée, l´initiative américaine «mettra un terme à l´injustifiable anomalie du seul organisme de l´Onu déployé dans une zone de conflit sans être investi de la mission de protection des droits de l´homme», selon des sources proches des associations espagnoles de soutien à la cause sahraouie.
Ces mêmes sources estiment que, cette fois, «les Etats-Unis ont pris la bonne direction en ce qui concerne le Sahara occidental et il appartient, maintenant, aux autres pays occidentaux membres du Groupe des Amis du Sahara occidental d´emprunter la même voie». C´est l´appel que l´organisation humanitaire Human Righs Watch (HRW) a lancé, mercredi, aux autres membres de ce groupe précisant que «le moment est venu de mettre fin à cette anomalie».
Les regards se tournent vers Paris
Cet appel s´adresse en fait à la France, la seule puissance qui, jusque-là, a dressé des obstacles à la recherche d´une solution au conflit sahraoui conformément aux résolutions de l´ONU insistant sur le droit à l´autodétermination du peuple sahraoui. Toutefois, le gouvernement socialiste français pourrait ne pas mettre son veto au projet des Etats-Unis concernant la nouvelle mission de la Minurso. Selon un diplomate occidental cité par l´agence de presse espagnole Europa Press,
la France pourrait adopter une position plus consensuelle lors du débat qui s´ouvrira le 22 avril prochain sur le prolongement du mandat de cet organisme onusien. Cette même source estime «très peu probable que la France puisse s´opposer à l´initiative américaine», comme elle l´avait fait jusque-là sous les gouvernements de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, pour bloquer les projets parrainés par d´autres pays dont aucun ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.
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