Timbre israélien avec Hassan II |
A ce jour, il n’y a jamais eu de véritables négociations. Discuter n’est pas négocier. Cela est autant valable pour la question du Sahara Occidental que pour celle de la Palestine. Les derniers colonisateurs au monde agissent de la même façon. C’est à croire qu’ils se sont consultés.
Depuis 35 ans, la répression survient à chaque fois que s’annonce une rencontre pour des négociations. La seule présence coloniale équivaut à une agression permanente.
Cela fait 35 années depuis que les Sahraouis vivent le calvaire de n’avoir pas comme tout peuple leur propre Etat. Ce ne sont pas les «réunions-discussions-négociations» qui ont manqué. C’est pratiquement la même aventure que connaissent les Palestiniens. Il y a seulement une grande différence, c’est l’identité des occupants. Les Sahraouis sont colonisés par des Arabes. Des Arabes donc colonisent d’autres Arabes, ce qui normalement apparaît comme plus grave. Aussi bien pour les Sahraouis que pour les Palestiniens, il n’apparaît aucune perspective prochaine de paix. Même lointaine. Faudrait-il alors les priver de rencontres supplémentaires sous couvert de la recherche de la paix, bien qu’absolument rien de bon n’en sortait et bien qu’à chaque rencontre, on annonçait des progrès même microscopiques ? Des réunions de plus mais peut-être pas de trop dans la mesure où celles-ci vont remplir le vide politique qui existait auparavant. Le vide politique laisse toujours la place à l’emploi des armes.
Programmées par le SG de l’ONU, les réunions entre le Polisario et les autorités marocaines auront besoin de l’impulsion des Nations unies car les distances politiques qui les séparent ne fournissent pas de motifs à croire que cette fois-ci, c’est terminé ; que cette fois-ci, c’est la bonne. Les réunions entre les dirigeants israéliens et palestiniens ne peuvent être impulsées que par les dirigeants américains car les Etats-Unis constituent la seule puissance à pouvoir mettre la pression sur Israël. A ce jour, il n’y a jamais eu de véritables négociations.
Discuter n’est pas négocier. Cela est autant valable pour la question du Sahara Occidental que pour celle de la Palestine. Les derniers colonisateurs au monde agissent de la même façon. C’est à croire qu’ils se sont consultés. Ils ont en commun de réprimer d’abord, sans chercher à dialoguer. Ils ont en commun d’entamer des discussions et non des négociations lorsque les Nations unies les acculent à rencontrer les représentants des peuples qu’ils colonisent. Ils ont surtout en commun d’ériger des murs.
Le SG de l’ONU programme chaque réunion. Une nouvelle rencontre. Une nouvelle photocopie. En principe, les représentants du Royaume vont à celle-ci, mais c’est pour chanter la même chanson. Invariablement. C’est d’ailleurs la seule chanson que les interlocuteurs marocains ont pour mission de chanter. Les refrains ont fini par être connus par cœur : «Référendum de confirmation de la Marocanité», «Autonomie sous souveraineté marocaine», «Ingérence de l’Algérie». C’est la même chanson que les interlocuteurs israéliens ont pour mission de chanter quand ils rencontrent les Palestiniens.
S. I.
La Nouvelle République, 20 avril 2013
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