Collusion entre les groupes terroristes et des groupes de presse mauritaniens : Chassez le naturel…

Jeune Afrique», qui a donné l’air d’avoir mené une enquête très fouillée, a publié hier des révélations époustouflantes, qui expliquent, en grande partie, pourquoi l’Agence Nouakchott d’Information (ANI) et Sahara Médias sont si proches des groupes terroristes. Là encore, des traces marocaines (de la MAP, l’agence de presse marocaine), et même d’Al-Jazeera. L’Agence Nouakchott d’Information (ANI) et Sahara Médias font souvent parler d’eux. Mais pas du tout en bien. Devenus les porte-voix des terroristes d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), comme Al-Jazeera l’a toujours été pour Al-Qaïda, diffusant régulièrement leurs communiqués, en faisant la promotion sous le fallacieux prétexte de la liberté d’expression, c’est l’ANI qui a fini par se «distinguer» définitivement en obtenant une liaison téléphonique directe avec les criminels, preneurs d’otages du site gazier de Tiguentourine, sis à In Amenas. L’ANI, en agissant de la sorte, avait carrément fait la promotion de ces criminels, leur permettant de «justifier» leurs abjects crimes, et même de se livrer à des actes spectaculaires en exécutant, en direct, certains de leurs otages.
Mais qu’est-ce qui explique une pareille promiscuité entre des journalistes, censés faire leur travail dans des conditions relativement normales (d’autant que la Mauritanie est très bien notée en Afrique par Reporters sans Frontières en matière de liberté de la presse) et ces groupes de terroristes criminels ? Des débuts de réponses fort éloquentes nous sont fournis par un article très intéressant publié hier par «Jeune Afrique». On y apprend ainsi que «l’Agence Nouakchott d’Information a été créée en 2007 par la société Mapeci, dont le propriétaire, Cheikhna Ould Nenni, soutenait Maaouiya Ould Taya (au pouvoir de 1984 à 2005)». Il va sans dire que le patron de l’ANI s’est retrouvé dans ses petits… babouches, après le départ d’Ould Taya. Mais cela ne devait pas durer longtemps, puisque sa bonne étoile se remettra à luire très vite, après. La nièce de Cheikhna, nous apprend encore ce journal, «conseillère à l’ambassade de Mauritanie à Washington, est l’épouse du chef d’état-major de l’armée, Mohamed Ould Ghazouani». Ceci pour expliquer l’impunité, dont jouit cette agence, qui même en se faisant le porte-voix de très dangereux terroristes qui ont maintes fois frappé la Mauritanie aussi, est sûre de ne pas du tout être inquiétée.
Quant à sa promiscuité avec les groupes criminels, voici l’explication que nous fournit la même publication : «Ce n’est pas un hasard si la petite structure a aujourd’hui la confiance d’Aqmi : Mohamed Mahmoud Ould Aboulmaali, le directeur exécutif de Mapeci, a commencé à enquêter peu après le 11 septembre 2001 sur les jihadistes mauritaniens qui partaient vers In-Khalil, dans le nord du Mali, et l’Algérie rejoindre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Il les a vus grandir et évoluer. En 2007, il a reçu leur premier communiqué et, en 2011, a décroché à Gao une interview exclusive de l’ancien émir d’Aqmi Mokhtar Belmokhtar (sic)». Le journal ajoute qu’«Abdallah Ould Mohamedi, le patron de Sahara Médias -par ailleurs ancien correspondant de l’agence marocaine de presse MAP et d’Al-Jazeera pour l’Afrique de l’Ouest-, a, lui aussi, commencé à s’intéresser très tôt aux groupes jihadistes». Ici, on remarque le parcours très atypique d’Ould Mohamedi qui, comme par hasard, a fréquenté les médias contrôlés par les deux pays qui fricotent avec la mouvance terroriste, le Qatar pour Al-Jazeera et le Maroc pour la MAP.
Le journal conclut cette série de révélations par un complément d’explications qui n’est pas dénué de fondements : «Les écoles coraniques du pays étant réputées pour leur bon niveau, (le chef du Mujao en a dirigé une à sa sortie de prison sur demande de la France, avant qu’il ne crée ce groupe terroriste contrôlé par les services secrets marocains). Les Mauritaniens recrutés par le groupe se voient généralement confier un rôle théologique, explique Hacen Ould Lebatt, auteur d’une étude sur Aqmi.
Ce sont eux qui s’occupent de rédiger les communiqués et qui contactent la presse.» En mars, c’est encore l’ANI qui a diffusé les communiqués annonçant l’exécution de l’otage français Philippe Verdon».
No comment…
Kamel Zaïdi

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