ENTRE COLERE ET REALISME
par M. Saadoune
Le Front Polisario a choisi, sagement, de «positiver» après la «volte-face» américaine au sujet de l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés. Le mouvement indépendantiste sahraoui a probablement été aussi déçu que les organisations internationales des droits de l’homme qui réclament cette extension du mandat de la Minurso, mais il a préféré avoir une réaction plus politique qu’émotive.
La réaction épidermique du Maroc accompagnée d’une annulation de manœuvres militaires prévues de longue date a créé un intérêt médiatique important sur la question sahraouie qui est reléguée à la marge. «L’initiative américaine restera dans le radar aujourd’hui et demain et ne va pas disparaître dans le cadre du suivi par le Conseil de sécurité de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental qui sont bafoués d’une manière systématique et cruelle par le Maroc», a déclaré un responsable sahraoui. Un autre responsable est beaucoup moins conciliant et constate que le compromis qui a amené à abandonner la résolution initiale montre que le «pacifisme ne mène nulle part». Entre colère et réalisme, le Polisario n’a pas, pour le moment, de choix que de prendre acte.
La déclaration qui cherche à positiver peut paraître comme une forme d’auto-consolation mais le constat n’est pas fondamentalement faux. Les militants sahraouis au Sahara Occidental dont l’expression est interdite et réprimée auraient souhaité que la Minurso s’occupe de la question des droits de l’homme. Il reste que l’insistance sur le respect des droits de l’homme dans la résolution devrait renforcer la détermination des Sahraouis et renforcer l’intérêt des organisations des droits de l’homme. Déjà Human Rights Watch souligne que l’insistance sur les droits de l’homme n’aura de sens que si des experts des droits de l’homme de l’Onu ont la capacité d’effectuer des visites régulières sur le terrain. Et on peut penser que les ONG ne vont pas désarmer sur cette question même si la France aura particulièrement pesé pour sauver la mise à Rabat.
LE MAROC AURAIT TORT DE TROP PAVOISER. CERTES, IL A OBTENU GAIN DE CAUSE. WASHINGTON N’AYANT PAS LE SAHARA OCCIDENTAL DANS SES GRANDES PRIORITES A CHOISI DE NE PAS FROISSER SES ALLIES FRANÇAIS ET ESPAGNOLS QUI ONT MULTIPLIE LES SUPPLIQUES POUR ENTRAVER LE PROJET. MAIS LA REACTION PARTICULIEREMENT HYSTERIQUE DE RABAT, DONT LE PALAIS S’EST MUE PENDANT QUELQUES JOURS EN «PARTI ANTI-IMPERIALISTE», LAISSERA DES TRACES. CAR, APRES SA «VICTOIRE», RABAT AURAIT DECIDE DE REVENIR SUR SA DECISION D’ANNULER LES EXERCICES MILITAIRES CONJOINTS AVEC LES AMERICAINS PREVUS A AGADIR. IL EST CLAIR QUE LES EXCES VERBAUX ET LA DECISION JUGEE INTEMPESTIVE D’ANNULER LES MANUVRES MILITAIRES LAISSERONT DES TRACES. LA «VICTOIRE» MAROCAINE RESTE A VERIFIER SUR LE PLUS LONG TERME. POUR LES SAHRAOUIS, LE TEMPS N’EST PAS ENCORE A L’EXPRESSION TROP VIVE DE LA COLERE. IL EST AU REALISME.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5182213
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Surveillance des droits de l’Homme par la MINURSO au Sahara Occidental
La volte-face de Washington
Les Etats-Unis viennent d’effectuer un virage à 360 degrés concernant le développement de la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental.
Après avoir accablé le Maroc en dénonçant les exactions endurées aux Sahraouis, dans un rapport publié par le Département d’Etat US et proposé un avant-projet stipulant de doter la MINURSO d’un mécanisme de surveillance de la situation des droits de l’Homme dans cette colonie marocaine, les voici se rétracter, se contentant d’encourager cette mission onusienne de paix, de veiller au respect des droits de l’Homme. Cette volte-face de Washington apporte une bouffée d’oxygène pour Rabat, asphyxié par une avalanche de révélations sur ses pratiques inhumaines envers les habitants du Sahara Occidental. Autrement dit, le Maroc n’est pas lâché par ses alliés, notamment la France et les Etats-Unis, et se voit désormais renforcé dans sa conviction d’annexer le Sahara Occidental à travers son plan d’autonomie.
Ceci dit, l’indépendance du Sahara Occidental, dernière colonie d’Afrique, a gagné des points pour sa cause grâce aux révélations faites par le Département d’Etat américain et des ONG sur des cas de torture, de détention arbitraire, de disparitions et autres pratiques inhumaines exercées par le Maroc sur des prisonniers et des habitants sahraouis innocents. D’ailleurs, le front Polisario n’a pas manqué de saluer l’initiative de Washington, en ce sens qu’elle a permis de faire la lumière sur la situation catastrophique des droits de l’Homme dans les territoires occupés. »Le mérite de cette initiative réside dans le fait que les Etats-Unis prennent, particulièrement, en considération la question des droits de l’Homme du peuple sahraoui, tout en insistant qu’il ne devrait pas y avoir deux poids deux mesures sur cette question », a souligné, Ahmed Boukhari, le représentant sahraoui à l’ONU. En effet, cela représente une victoire morale pour le combat du peuple sahraoui, en ce sens qu’elle »restera dans le radar aujourd’hui et demain et ne va pas disparaître dans le cadre du suivi par le Conseil de sécurité de la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental, qui sont bafoués d’une manière systématique et cruelle par le Maroc », a ajouté le diplomate sahraoui.
Qu’à cela ne tienne, le Maroc vient de déjouer un sérieux piège qui compromettrait carrément ses desseins colonialistes au Sahara Occidental. Ce qui prouve, si besoin est, des appuis encore solides dont jouirait le Royaume chérifien, auprès des grandes puissances mondiales. Pour rappel, dans la foulée de son mécontentement suite à la publication du Département d’Etat US, du rapport l’épinglant sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental, le Maroc a repris sa surenchère de plus belle envers l’Algérie, tendant toujours à l’impliquer comme étant partie antagoniste du conflit. En plus d’une campagne de dénigrement honteusement menée par les médias du Royaume, les autorités marocaines auraient ordonné d’annuler toutes les visites officielles de ses ministres en Algérie. Une attitude peu diplomatique qui ne fera qu’aggraver son discrédit international quant à ses manœuvres et autres stratagèmes fomentés dans le cadre de ses ambitions expansionnistes démesurées.
Par M. Ait Chabane
http://www.lesdebats.com/editions/250413/evenement.htm#5
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Le jeu «trouble» de Christopher Ross
24 avr, 2013
L’Envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, roule-t-il pour le royaume chérifien ? La question mérite vraiment d’être posée, surtout lorsque l’on se réfère au dernier rapport élaboré par ce haut responsable onusien sur cette question dont nous nous sommes procuré une copie en exclusivité, et qui sera présenté aujourd’hui devant le Conseil de sécurité. Dans le rapport en question dont on détient une copie, Christopher Ross a pris le soin de ne pas exprimer la position des Nations unies par rapport à ce conflit, bien qu’il reconnaisse, en filigrane, que les droits de l’Homme dans les territoires occupés sont bafoués. Et pour maintenir le flou, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental se contente de rapporter et de dresser les comptes rendus des visites qu’il a effectuées en Algérie, au Maroc et au Sahara occidental ainsi que la teneur des discussions qu’il a eues avec les différents responsables et ce, dans le cadre de la mission qui l’a mené dans la région entre le 18 mars et 11 avril dernier. Ainsi donc, et pour ce qui est du Maroc, première halte de son «périple», le responsable onusien a rappelé que les dirigeants du royaume – sachant que le roi était absent-, et à leur tête le chef du gouvernement et les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ont réitéré leur proposition, à savoir l’autonomie du Sahara occidental. Une position rejetée en bloc par le Front Polisario, d’autant qu’elle est inscrite en faux du droit international, et des résolutions déjà prises en ce sens par les Nations unies. Les « porte-paroles » de Sa Majesté ont par ailleurs estimé que le sommet de l’Union du Maghreb arabe ne pourrait intervenir avant 2014, en prétextant cette temporisation par « les conditions instables de la Tunisie ». Il va sans dire que cet argument ne tient pas la route, puisque le Maroc bloque le processus d’édification de l’UMA depuis 1999, faisant de lui un moyen de chantage par rapport à la question sahraouie. Au cours de la rencontre qu’il a finie par avoir avec Mohamed VI en date du 9 avril, Christopher Ross indique que le souverain marocain, qui a donc pas mal de choses à cacher, s’est montré «très déçu après avoir appris la proposition d’inclure les droits humains dans le mandat de la MINURSO». Par ailleurs, Christopher Ross précise que durant les entretiens qu’il a eus avec les hauts responsables algériens, lors de son déplacement en Algérie le 28 mars dernier, il lui a été clairement signifié que « le Sahara occidental est une question de décolonisation qui relève de la responsabilité de l’ONU».
«L’Algérie n’est pas et ne sera jamais une partie dans les négociations»
D’après le responsable onusien, les autorités algériennes ont également rappelé les positions du président de la République vis-à-vis de cette question, à savoir que l’Algérie n’est pas et ne sera jamais une partie dans les négociations. Toujours dans le même ordre d’idées, Christopher Ross souligne que Abdelaziz Bouteflika a « déploré la position agressive de la presse officielle marocaine sur l’Algérie ». Quant à la visite effectuée aux camps de réfugiés près de Tindouf, en Algérie, le 25 mars écoulé, le responsable onusien a enfin évoqué «violations des droits de l’homme et l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire», au niveau des territoires occupés, mais en mettant cela dans la bouche du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz. Ce dernier, dit-t-il, lui a fait part de la frustration des jeunes sahraouis qui, las d’attendre, pourraient reprendre la lutte armée. Une option qui a été même évoquée, souligne-t-il encore, par des chefs militaires du Polisario. Toujours dans le même rapport, il est clairement souligné que le Polisario s’oppose au terrorisme et fait tout son possible, en collaboration avec l’Algérie pour faire en sorte que les Sahraouis restent au-dessus de la mêlée. Allusion faite surtout à ce qui se passe au Mali. D’autre part, Christopher Ross ajoute qu’il a noté, lors du voyage qui l’a mené au Sahara occidental le 22 mars dernier, trois tendances par les Sahraouis : ceux qui sont favorables à l’indépendance, ceux qui sont pro-autonomie et ceux, tout simplement, qui veulent une vie meilleure. Mais, il estime toutefois qu’il «était impossible de mesurer la force relative à ces trois tendances».
Il va sans dire qu’il s’agit là d’une dangereuse fuite en avant du responsable onusien, car il est de notoriété publique que les partisans de l’indépendance du Sahara occidental représentent l’écrasante majorité de ce peuple. c’est ce qui explique, d’ailleurs, le fait que le Maroc continue de s’opposer farouchement à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Enfin, l’Envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental fait savoir qu’il va se rendre à Addis-Abeba en répondant à l’invitation de l’Union africaine et pourrait même, aussi, programmer des visites à Tripoli et Tunis, si cela s’avère utile. Il faut dire, ainsi, que ces visites suscitent d’ores et déjà moult interrogations car Tunis ou Tripoli n’ont aucune relation avec le Sahara occidental où la situation humanitaire n’a pas changé d’un iota. Christopher Ross clôture son rapport avec une note d’optimisme en espérant un dénouement heureux de ce conflit à travers un engagement concret des parties et des pays voisins avec les Nations unies dans ses efforts pour promouvoir un règlement. Mais, force est de constater que la position de ce dernier, et à travers lui l’ONU, reste ambiguë maintenant, du coup, le statu quo dans la région. Une situation qui n’arrange, il faut le dire, que le makhzen. Il est peut être utile, voire important, de rappeler, en outre, que les Nations unies ont publié le 8 avril dernier un rapport accablant en ce qui concerne les droits de l’homme au Sahara occidental. Pourquoi donc ce «retournement de situation» et de «dernière minute» ? Mystère…
Soufiane Dadi
http://lecourrier-dalgerie.com/le-jeu-trouble-de-christopher-ross/
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Honteuse reculade
24 avr, 2013
Par Ali Oussi
Il est de notoriété publique que la diplomatie marocaine a toujours «carburé» au fric. Les diplomates et barbouzes de Sa Majesté n’hésitent pas à corrompre diplomates, ambassadeurs, chefs d’Etat, députés et ministres, aux fins de maintenir en l’état le statutquo qui règne présentement dans les territoires occupés sahraouis. Or, pendant quelques jours, nous étions en droit de penser que les choses avaient enfin changé. Le départ de Clinton de la tête des Affaires étrangères US avait été de bon augure, sachant qu’une fondation portant le nom de sa famille est directement financée par le roi Mohamed VI, selon une déclaration faite par Farouk Ksentini au «Courrier d’Algérie».
La satisfaction liée à l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, représentait en effet un «SMIG» dont se serait largement satisfait le Front Polisario, en attendant que se tienne enfin ce fameux et hypothétique référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Or, à la lecture du rapport final de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, dont nous nous sommes procuré une copie en exclusivité et dont l’adoption est prévue pour aujourd’hui par le Conseil de sécurité, l’on se surprend à être pour le moins sceptique.
Ross, à qui Rabat avait retiré sa confiance pendant de longs mois, bloquant toute initiative ou action onusienne pendant tout ce temps avant de revenir à de «meilleurs sentiments», Ross n’a pas su demeurer fidèle aux principes d’impartialité qui donnaient l’air d’être les siens, d’édicter ses règles de conduite, et irritaient tant le Makhzen.
En parcourant son rapport, car à sa lecture on l’assimile à un simple (pour ne pas dire vulgaire) rapport plutôt qu’à un projet de résolution, ferme et déterminé, on ne peut que relever qu’il a favorisé et accordé la part belle aux Marocains. Le fait même de perpétuer le statutquo, en effet, et d’évacuer la question des droits de l’Homme, est une victoire marocaine, qui semblait inespérée, et pour tout dire surréaliste, il y a de cela à peine quelques jours, voire carrément quelques heures.
Ross, qui ne saurait ignorer que, durant sa présence dans les territoires occupés, des femmes sahraouies avaient tenté de manifester pacifiquement, avant qu’elles ne se fassent tabasser, et parfois même violer, par la soldatesque marocaine, s’est quand même permis d’ignorer le SOS lancé par un peuple qui souffre sous le joug colonialiste et criminel d’un royaume qui, hélas, sait très bien faire jouer ses relais financiers, amicaux et sionistes.
Le fait même que Ross se soit contenté de dresser un rapport de synthèse de sa mission, froid et sans âme, est une preuve qu’il refuse de s’impliquer plus avant et, donc, d’envisager la moindre sanction contre le Maroc afin qu’il accepte enfin le principe de tenue de ce fameux référendum.
Ross ferme également les yeux sur les terribles exactions commises par l’occupant marocain à l’encontre du peuple sahraoui en osant prétendre qu’il n’a rien vu, alors que les exemples, les vidéos, les témoignages et autres existent à profusion, de même que tous ces détenus d’opinion qui croupissent encore au niveau de la tristement célèbre «Carcel Negra», ou prison noire.
Allant jusqu’à se cacher derrière les affabulations de quelques responsables marocains, Ross ose supposer que l’Algérie serait partie prenante de ce conflit. Il rappelle, d’ailleurs, que Mohamed VI, qui n’espérait peut-être pas que la situation allait finir par se retourner en sa faveur de la manière la plus spectaculaire qui soit, avait décidé de se déplacer hors du royaume afin de ne pas avoir à le rencontrer. Une pareille impolitesse diplomatique n’a même pas fait l’objet de la moindre remarque de la part d’un Ross qui donne l’air d’avoir été ramené sur le mauvais chemin par des «puissances» à qui il lui aurait simplement été impossible de dire non.
Plus affligeant encore, il ose toucher du doigt la gravité de cette situation en évoquant la crise qui secoue le Sahel, plus précisément le Mali, avec les risques pouvant déteindre sur la région du Sahara occidental, sans pour autant en prendre prétexte pour forcer la main au Makhzen et l’amener à mettre un peu d’eau dans son vin.
Le plus grave dans tout cela c’est que le Front Polisario, face à l’apartheid dont est victime le peuple sahraoui, et au mur de la honte dénoncé par toute la communauté internationale, pourrait se résoudre, la mort dans l’âme, à reprendre la lutte armée pour arracher par la force son indépendance.
Si une pareille éventualité venait à se produire, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon dans la région en assumerait une bonne part de responsabilité. Les alliés traditionnels de Rabat que sont la France et l’Espagne aussi. Quant aux Américains, leur revirement de dernière minute vient confirmer que les Occidentaux mettent toujours de côté la notion de droit international. En effet, leurs intérêts et leurs amitiés, pour ne pas dire leurs complicités, hélas, priment sur toute autre considération.
A. O.
http://lecourrier-dalgerie.com/honteuse-reculade/
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ONU-SAHARA OCCIDENTAL : Le projet de résolution US en négociations
Face au tsunami diplomatique et politique qui s’annonce au «Royaume enchanté» à Rabat, on se met à rêver que les USA fassent marche arrière dans leur proposition de mandater la
MINURSO pour la supervision des droits de l’homme au Sahara occidental. Le Maroc offre même une excuse : «C’était une initiative personnelle de Susan Rice», qui il est vrai ne porte ni la monarchie chérifienne et encore moins ses alliés, les diplomates français dans son cœur. Susan Rice représentante permanente des USA à l’ONU était présente, le jour précédant l’annonce du projet de résolution américain, à une rencontre qui a réuni Ban Kimoon et Obama. La réalité est que la proposition se trouve toujours sur la table du
Conseil de sécurité où le débat sur la question a débuté lundi. Le Maroc y est présent
en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité, mais son silence sur la
question révèle que le vent ne souffle pas à sa guise, en dépit de ce qui a été dit à propos de l’attitude de la France et l’Espagne.
À Rabat, la presse marocaine a rapporté que le ministre des AE, El Othmani est sorti précipitamment d’une audience au Parlement marocain suite à un appel du Palais royal. Lundi, Chrisopher Ross a présenté le dernier rapport de Ban Ki-moon sur les développements de la question du Sahara occidental, dans lequel, le Secrétaire Général a «exhorté les parties à s’engager dans de véritables négociations». Ban a signalé que «pour cela, chaque partie doit accepter qu’elle n’obtiendra la totalité de ses demandes, mais doit plutôt s’engager dans une logique de donnant-donnant».
La proposition américaine fait son chemin avec le soutien de la plupart des membres du Conseil de sécurité.L’inconsistance des arguments avancés par la France et l’Espagne et la répression constante des sahraouis par le Maroc ne permet pas au Conseil de s’opposer à un sujet si crucial tel que la protection des droits de l’homme. À Alger, on reste confiant concernant la position espagnole. «Les informations dont nous disposons montrent que l’Espagne est plutôt favorable à l’initiative américaine.
À notre connaissance, un seul pays milite pour la réécriture de la résolution, sans que l’on sache pour le moment s’il va bloquer le projet, et un autre pays membre du groupe des Amis du Sahara occidental a déploré le fait de ne pas avoir été consulté au préalable par la partie américaine, sans cependant s’opposer sur le fond», a déclaré au site TSA un haut fonctionnaire algérien qui a requis l’anonymat.
Pour sa part, le Front Polisario a dénoncé lundi à Madrid le «double langage» du ministre des Affaires étrangères espagnol, Manuel Gareza, sur la protection des droits de l’homme par la mission de la MINURSO, et dénote un «alignement sur les thèses de l’occupant marocain».
M.B.
http://lecourrier-dalgerie.com/wp-content/uploads/2013/04/Le-Courrier-dAlg%C3%A9rie-du-Mercredi-24-avril-2013.pdf
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Sahara occidental : L’écho d’une cause
Après les déclarations de la Maison-Blanche et le rapport des ONG américaines, la cause sahraouie trouve un écho retentissant à l’échelle planétaire.
L’Union africain (UA) appelée à une “action rapide” pour organiser d’un référendum au Sahara occidental. Des diplomates africains ont appelé l’Union africaine (UA) à « une action rapide » pour l’organisation du référendum au Sahara Occidental », à la faveur d’une visite de travail effectuée par l’ambassadeur sahraoui en Ethiopie Lamine Aba Ali dans plusieurs chancelleries de pays africains accréditées dans la capitale éthiopienne, a rapporté hier l’agence de presse sahraouie (SPS). Selon la même source, cette visite a porté dans son ensemble sur les relations bilatérales et les moyens de les développer, les questions d’intérêt commun, ainsi que sur le rôle de l’Afrique dans le processus de décolonisation au Sahara Occidental, dernière colonie africaine. Les diplomates africains ont ainsi exprimé leur « profonde préoccupation » quant à la persistance de l’occupation de territoires du Sahara Occidental par le Maroc, et dénoncé les violations par le Maroc des droits du peuple sahraoui dont particulièrement son droit à l’autodétermination. Ils ont également réaffirmé leur soutien au droit de la République sahraouie à parachever sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire national, ajoute SPS qui précise que la visite a été l’occasion pour le diplomate sahraoui d’informer ses pairs de l’évolution de la question sahraouie et des derniers développements de la situation dans les territoires occupés.
Le Parti travailliste norvégien a appelé, au terme des travaux de son congrès tenu du 18 au 21 avril, à une action “rapide” en faveur d’un règlement politique de la question sahraouie sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Le parti a souligné, dans un communiqué repris par l’Agence de presse sahraouie (SPS), la nécessité d’intensifier les aides humanitaires en direction des réfugiés sahraouis et l’élargissement du mandat de la Minurso au contrôle et à la protection des droits de l’homme dans la région. Il a également rappelé que « la Sahara occidental est toujours sous occupation marocaine » appelant à la libération « immédiate » de tous les prisonniers politiques sahraouis. Il s’est aussi engagé à garantir la reconnaissance par la Norvège du Sahara occidental en tant qu’Etat indépendant sur la base du Droit international. Le représentant du Front Polisario, Limam Khallil, a assisté aux travaux du congrès du Parti travailliste norvégien et eu des entretiens avec les délégations d’autres représentants de partis conviés venus de Suède, du Soudan du Sud, de Malte, d’Egypte et de Palestine. Il a aussi rencontré plusieurs dirigeants norvégiens, dont le ministre des Affaires étrangères.
http://www.algerienews.info/lecho-dune-cause/
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Droits de l’Homme au Sahara occidental : La volte-face de Washington
Les Etats-Unis ont finalement cédé aux pressions exercées par le Maroc sur la question des droits de l’Homme au Sahara occidental. Dans une démarche surprenante, Washington a abandonné l’idée d’inclure formellement dans le mandat de l’ONU (Minurso) au Sahara occidental la question des droits de l’Homme, a indiqué hier l’AFP citant une source diplomatique.
En effet, le texte que les Etats-Unis avaient mis au point et qui devait être voté demain mentionne la nécessité d’encourager au respect des droits de l’Homme, sans toutefois l’inclure dans le mandat de la Minurso. Un texte en contradiction avec la version initiale du projet de résolution qui chargeait la Minurso d’enquêter sur les droits de l’Homme, au grand dam de Rabat.
Désormais, les visites régulières d’experts des droits de l’Homme de l’ONU au Sahara occidental ne peuvent s’effectuer que par l’autorisation du Maroc. Des ONG de défense des droits humains ont réagi immédiatement au changement soudain de la position des Américains. « C’est une occasion manquée et une déception de voir les Etats-Unis reculer devant les Marocains, qui ont réagi avec excès », a déclaré le directeur de Human Rights Watch auprès de l’ONU, Philippe Bolopion. Dans le même ordre d’idées, des organisations de défense des droits de l’Homme et un envoyé spécial de l’ONU ont accusé les autorités marocaines de torture de militants sahraouis qui luttent pour l’indépendance du territoire. Pour sa part, le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a fait valoir qu’en fin de compte l’initiative américaine restera d’actualité, même si Washington édulcore son projet. Cette affaire, a-t-il déclaré à l’AFP, a montré le vrai visage du Maroc et de ceux qui pensent avoir créé la notion même des droits de l’Homme, une allusion transparente à la France que le Polisario accuse de soutenir Rabat. Le seul point positif, c’est que les questions des droits de l’Homme seront davantage mentionnées dans le texte que l’an dernier et le texte encourage des efforts et des progrès dans ce domaine, a indiqué un diplomate au courant des négociations.
C’est une manière d’avertir les Marocains que la communauté internationale surveille suit de près la situation au Sahara occidental, a souligné un autre diplomate. L’an dernier, le Conseil avait prolongé le mandat de la Minurso tout en demandant au Maroc d’améliorer la situation. Rappelons que les membres du Conseil de sécurité doivent renouveler avant fin avril le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso). Le gouvernement marocain avait réagi très vivement au premier texte américain et a fait pression sur les membres du groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Espagne). C’est ce groupe qui doit soumettre formellement le projet de résolution au Conseil. Par crainte d’être désavoué par la communauté internationale en raison de violations massives et généralisées des droits de l’Homme dans les territoires occupés, Rabat avait rejeté catégoriquement des initiatives visant à dénaturer le mandat de la Minurso.
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=10931:droits-de-lhomme-au-sahara-occidental–la-volte-face-de-washington-&catid=2:actualite&Itemid=9
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Droits de l’Homme au Sahara occidental : Meurs et tais-toi
La proposition de l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine, n’a pas trouvé son chemin vers la concrétisation, et ce, suite au revirement des Américains, qui ont changé de position à la dernière minute.
En effet, les Américains se sont contentés de mentionner dans le texte portant sur le renouvellement du mandat de la Minurso, et qui sera soumis au vote aujourd’hui, la nécessité d’encourager le respect des droits de l’Homme dans les territoires occupés. Ainsi, les experts des droits de l’Homme ne pourront pas se rendre et enquêter sur les violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés sans l’aval préalable des autorités marocaines, qui n’hésitent pas à refouler les délégations étrangères et les sympathisants de la question sahraouie. Ne pas inclure dans le mandat de la Minurso la surveillance des droits de l’Homme encouragera davantage les forces marocaines à persister dans leurs pratiques de violation des droits humains, à maintes reprises signalées, dénoncées et documentées par les ONG de défense des droits de l’Homme.
L’ire des ONG
A ce propos, le directeur pour l’ONU de Human Rights Watch (HRW), Philippe Bolopion, a déclaré que c’est une occasion manquée et une déception de voir les Etats-Unis reculer devant les Marocains, qui ont réagi avec excès. Une déception qui s’ajoute à celles exprimées par Amnesty International suite à la condamnation de 24 détenus politiques sahraouis par un tribunal militaires à Rabat le mois dernier. Ces détenus politiques ont été arrêtés par les forces d’occupation marocaines, suite au démantèlement du camp de Gdeim Izik, au mois de novembre 2010.
Sur l’arrestation et la condamnation de ces détenus, un collectif d’observateurs des droits humains, chargé par une dizaine d’associations a relevé plusieurs anomalies et atteintes graves aux droits humains. Les observateurs affirment dans leur rapport que le maintien en détention sans aucune décision judiciaire est contraire à la fois aux normes marocaines et aux normes internationales, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et son article 9. Ils indiquent également qu’en toute hypothèse, la longueur de la détention, sans aucun acte de procédure et sans perspective annoncée d’une quelconque audience, est contraire aux droits de l’Homme et au principe de respect des droits à la défense. La compétence du tribunal militaire marocain à traiter les questions politiques est sans fondement et est contraire aux normes internationales. Elle est, d’ailleurs, dénoncée, à ce titre, par la quasi-totalité des acteurs, même au Maroc (compétence excessivement étendue notamment aux civils en temps de paix, absence de garantie d’indépendance, insuffisance de garantie pour l’inculpé, absence de motivation des décisions, absence du double degré de juridiction
), précisent plusieurs experts. Dans le même ordre d’idées, la RASD avait recensé 55 prisonniers politiques qui croupissent toujours dans les geôles marocaines. Ces derniers sont privés de leurs droits les plus élémentaires.
Pour sa part, l’ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l’Homme (R F Kennedy Center) a rendu un rapport accablant sur la situation des droits de l’Homme dans cette colonie. Un rapport qui a sanctionné une visite effectuée en août 2012 dans les territoires occupés du Sahara occidental par une délégation du Center conduite par sa présidente, Kerry Kennedy, et composée notamment de juristes et d’experts mondiaux en matière de droits de l’Homme, ainsi que par l’ex-secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), Erik Sottas. La délégation estime que la création d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme au sein de la Minurso est nécessaire afin de recevoir, d’enquêter et d’instruire les plaintes individuelles. Mme Kennedy a déploré dans son document le fait que «le gouvernement marocain continue de faire usage de la brutalité et du mépris des droits de l’Homme comme moyens d’oppression contre le peuple sahraoui, et ce, avec une l’impunité quasi-totale». Par ailleurs, il y a lieu de noter l’évolution de la position française sur cette question, une position qui est passée du soutien direct et indéfectible au Maroc, notamment pendant les années Sarkozy, à une position plus ou moins équilibrée, avant de revenir à sa position traditionnelle. En effet, la France a affirmé qu’elle ne va pas s’opposer à l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans les territoires occupés, pour ensuite s’inscrire, elle aussi, dans la suite de la position américaine.
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=11090:droits-de-lhomme-au-sahara-occidental-meurs-et-tais-toi&catid=12:quatre-ouverture
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Les Américains ont fait une fleur à la France : Realpolitik à Washington
Pour les Sahraouis, la décision des Américains de renoncer à confier à la Minurso la mission de surveiller le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés en Algérie n’est pas une « victoire marocaine », mais le fruit de pressions françaises en direction de l’allié américain.
Washington n’a pas voulu froisser son allié français engagé dans une guerre au Sahel au nom de l’antiterrorisme et a accepté, de manière pragmatique, de faire machine arrière. Quitte à se faire critiquer par les Organisations internationales des droits de l’Homme qui ont vu dans ce recul américain une occasion manquée. L’Afrique du Nord a été pendant longtemps d’un intérêt marginal pour les Etats-Unis, elle ne s’y investit pas politiquement de manière intensive. Il y a bien entendu un intérêt qui a grandi sous le prisme de la lutte antiterroriste et de l’évolution de la situation au Sahel. Mais dans le Sahel, c’est l’allié français qui crapahute dans une guerre qui vient d’être prolongée par le Parlement français.
Or, cet allié a été particulièrement embarrassé par le projet de résolution américain qui a affaibli son rôle durable de « protecteur » de la monarchie marocaine. Les déclarations des officiels français étaient sans équivoque à ce sujet. Ils ont bien entendu annoncé qu’ils n’exerceraient pas de véto contre une éventuelle résolution, mais ils ont fortement travaillé pour édulcorer la résolution. Dans le contexte actuel, où les forces françaises font « le boulot » au Mali, l’administration américaine a clairement choisi de ne pas les contrarier. Le Maroc est, une fois de plus, installé dans la protection du bouclier diplomatique français qui fonctionne de manière systématique depuis des décennies pour entraver toute mise en œuvre contraignante des résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental. Les explications données par la presse marocaine sur la volte-face américaine seraient que le département d’Etat aurait vacillé au moment de changer de main. Explication d’autant plus hasardeuse que même si le « spoil system » fonctionne aux Etats-Unis la « continuité » de l’Etat et de sa diplomatie ne sont pas un vain mot. En réalité, les
Américains ont choisi par pragmatisme de ne pas gêner Paris. Et même de lui laisser encore le rôle de « sous-traitant » dans la zone.
Ce n’est pas le moment de faire des vagues, alors que l’allié français mène une guerre qui risque de durer longtemps, voire d’être sans fin. De ce point de vue, les Sahraouis ont bien été lâchés sur l’autel de la realpolitik. Les organisations de droits de l’Homme ne s’y trompent pas, elles ont dénoncé un recul préjudiciable. Mais surtout, elles se préparent à donner un « contenu » à l’insistance annoncée sur les droits de l’Homme dans le projet de résolution. Ce contenu pour Human Rights Watch par exemple doit impérativement se traduire par des visites régulières et sans entraves des experts des droits de l’Homme l’ONU au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés. C’est à cette aune que les ONG jugeront du sérieux de la mention des droits de l’Homme et non au simple fait qu’elle soit mentionnée. Les Sahraouis ne sont pas surpris de découvrir, une fois de plus, que Paris est une entrave importante à l’exercice de leur droit reconnu à l’autodétermination. Et de fait, le « protectorat » français sur la monarchie se perpétue quelle que soit la couleur politique du pouvoir. Après une salve de colère où un responsable a laissé entendre que le « pacifisme » du Polisario est une impasse, les dirigeants sahraouis ont choisi de ne pas critiquer les Américains et de chercher des éléments positifs dans leur initiative.
A l’évidence, ils n’ont pas d’autres choix. Il restera que la poussée d’antiaméricanisme qui a marqué le Maroc ces derniers temps laissera des traces. Le Maroc aurait signifié qu’il était prêt à reprendre les manœuvres militaires conjointes qu’il a annulées après l’annonce du projet de résolution américain. Le département de la Défense américain a décliné en signifiant qu’il ne va pas donner une prime à un « allié » présumé qui fait trop facilement dans les sautes d’humeur pour être sérieux.
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=11094:les-americains-ont-fait-une-fleur-a-la-france-realpolitik-a-washington&catid=15:thema-petit-titre
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Reculade
Le «lâchage» américain du Maroc sur le dossier du Sahara occidental a fait long feu. Après avoir proposé un projet de résolution qui chargeait la Minurso d’enquêter sur les droits de l’Homme, les Américains se sont rétractés, en édulcorant leur texte, qui souligne toujours la nécessité d’encourager le respect des droits de l’Homme, mais sans l’inclure dans le mandat de la Minurso, qui sera voté aujourd’hui.
Cette reculade américaine n’a pas manqué de doucher les espoirs suscités auprès des Sahraouis et des partisans de leur cause par le projet initial. «C’est une occasion manquée et une déception de voir les Etats-Unis reculer devant les Marocains, qui ont réagi avec excès», soupirait le directeur pour l’ONU de Human Rights Watch, Philippe Bolopion. «C’est une manière d’avertir les Marocains que la communauté internationale surveille davantage la situation au Sahara occidental», se consolait un diplomate qui s’est ouvert à l’AFP.
Le représentant du Polisario auprès de l’ONU, lui, estime qu’«en fin de compte, l’initiative américaine restera d’actualité». Façon très diplomatique d’exprimer sa déception, tout en s’interdisant de se laisser aller à l’abattement ou de froisser le gendarme américain, qui détient toutes les clés de la résolution de ce conflit. Il faut dire que le premier projet américain a fait emballer pas mal de monde, en concluant vite à un lâchage en règle du Royaume par ses alliés de toujours, que sont les USA et la France. L’on a vu tout faut et oublié que les relations sont mues essentiellement par des intérêts.
Il est vrai que depuis l’annonce de la première proposition américaine, les autorités marocaines ne sont pas restées les bras croisés. Après avoir signifié son mécontentement, en reportant abruptement un exercice militaire conjoint entre soldats US et marocains, elles ont mis en état d’alerte leur diplomatie, qui a abattu un immense travail de lobbying auprès des Américains, mais aussi des autres membres du Groupe des amis du Sahara occidental (Russie, France, Royaume-Uni, Espagne), qui semble avoir été payant.
Mais si cette fois-ci le Royaume alaouite a su manœuvrer pour s’épargner une humiliation, il n’est pas dit qu’il s’est immunisé ad vitam aeternam. On ne peut pas ruser indéfiniment avec les aspirations démocratiques de tout un peuple.
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=33&Itemid=18
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Ignacio Cembrero, journaliste spécialiste du Monde arabe à El Pais :
«La volte-face du Bureau ovale s’expliquerait par des mobilisations diplomatiques aux Etats-Unis. A commencer par celle du Maroc, mais aussi de ceux dits les Amis du Sahara occidental au Conseil de sécurité, dont la France et dans une moindre mesure l’Espagne. A cette mobilisation, je pense qu’il se trouve aussi des personnalités américaines sensibles à la politique menée par Rabat. Du côté de New York, Ban Ki-moon semble aussi sensible à la position de Rabat, qui juge le Polisario comme une organisation proche des milieux mafieux et des narcotrafiquants, tel que relayé par Yousef Armani, ministre marocain délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération. De ce fait, il considère le Sahara occidental comme un Etat faible, autant qu’il reste sous l’autorité de Rabat. Toutefois, la contradiction de Rabat étant de définir le Polisario comme tel, et de continuer à négocier et à dialoguer avec lui par la voix officielle.»
Propos recueillis par Djaouida Abbas
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=11092:ignacio-sandrero-journaliste-specialiste-du-monde-arabe-a-el-pais-propos-recueillis-par-djaouida-abbas&catid=15:thema-petit-titre
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Louisa Aït Hamadouche-Dris, chercheuse en sciences politiques et relations internationales : « La vraie surprise aurait été que les Etats-Unis et la France votent l’élargissement des missions de la Minurso »
Reporters : Alors que l’on considérait « acquise » la proposition de l’élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance du traitement des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis, proposition soutenue même par les soutiens traditionnels du Maroc, la France y compris, le revirement de la dernière minute de la position américaine vient de donner un coup de frein à l’initiative et de changer la donne. Qu’est-ce qui a pu motiver ce revirement de la position américaine, à la veille même du vote de la résolution par les Nations unies et quelle lecture peut-on en faire ?
Louisa Aït Hamadouche-Dris : Franchement, la vraie surprise aurait été que les Etats-Unis et la France votent l’élargissement des missions de la Minurso aux droits de l’Homme. Ce revirement m’apparait logique compte tenu de la qualité de l’alliance historique entre le Maroc et les Etats-Unis notamment et du lobbying marocain en Europe et aux Etats-Unis. Le lobby marocain est moins structuré que le fameux lobby pro-israélien, mais il est néanmoins très efficace et bien organisé. Le premier aspect de ce lobby est constitué d’hommes politiques, d’hommes d’affaires, de culture et de diplomates qui ont été à un moment ou à un autre en fonction ou de passage au Maroc et avec lesquels Rabat tisse des liens privilégiés et continus. Quelle que soit la structure dans laquelle le personnage se retrouvera, il continuera de défendre les positions du Maroc. En parallèle, évolue un lobbying très organisé, professionnel, mené par des compagnies cabinets dont la réputation est proportionnelle à leurs succès. Contrairement au premier, ce type de lobbying est rapide à obtenir, mais ponctuel et peu discret. Le lobbying préféré des Marocains est plus personnalisé, il demande plus de temps à mettre en œuvre, mais, en contrepartie, il est « loyal » et jouit d’une très grande longévité.
Le résultat de cet investissement, nous l’observons aujourd’hui, à savoir des positions américaines favorables à Rabat, et ce, quelle que soit la couleur de l’administration en place. Les Marocains ont compris depuis longtemps la différence entre la corruption, le trafic d’influence d’un côté et le lobbying de l’autre. Malgré un régime autoritaire, ils ont su sortir de la diplomatie représentative et entrer de plain-pied dans la diplomatie d’influence.
Est-ce là, selon vous, une prime à l’impunité marocaine ou au contraire un « avertissement » à son égard ? Cela va-t-il, à votre avis, renforcer le Maroc dans sa politique suivie jusque-là, sachant qu’il a déjà violé plusieurs résolutions des Nations unies sans être inquiété, ou alors l’inciter à montrer une certaine prudence ?
Le Maroc vient de traverser une crise. Il est passé très près d’une défaite politique, mais en même temps, il sort de cette crise victorieux. Si les Marocains sont stratégiques, et ils le sont généralement, ils s’inscriront dans le long terme et comprendront qu’ils ne pourront pas indéfiniment occuper le Sahara occidental et proposer leur plan d’autonomie élargie, sans améliorer drastiquement la situation politique qui y prévaut. Aussi peut-on s’attendre, dans un avenir proche, à l’annonce de mesures formelles et symboliques, dans le but de rassurer la communauté internationale. Les Sahraouis devront alors se montrer plus offensifs et plus convaincants pour montrer que sans la présence d’une autorité internationale neutre, le statu quo restera producteur d’injustice et porteur d’instabilité et d’insécurité pour l’ensemble de la région.
Quelles implications pourra-t-il avoir sur la poursuite du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc?
Le Polisario risque d’être confronté à une période d’incertitudes face à ce nouvel échec. Mais si on considère la victoire du Maroc comme relative, on peut tout aussi bien qualifier la défaite du Polisario comme relative également. Pour cela, le Front devra contourner la diplomatie publique marocaine et montrer qu’il peut servir de modèle en termes de gouvernance démocratique, d’alternance, de respect du pluralisme. Parallèlement, les alliés naturels des Sahraouis doivent également méditer ce revers et déconstruire les arguments marocains selon lesquels c’est en soutenant le plan marocain que la stabilité politique sera maintenue et la lutte antiterroriste plus efficace. Or, pour changer les idées reçues, il faut dépenser plus et mieux en termes de lobbying, sortir de la centralisation pour travailler en réseaux et ne pas mettre tous les atouts dans le même panier.
http://www.reporters.dz/index.php?option=com_content&view=article&id=10971:louisa-ait-hamadouche-dris-chercheuse-en-sciences-politiques-et-relations-internationales–l-la-vraie-surprise-aurait-ete-que-les-etats-unis-et-la-france-votent-lelargissement-des-missions-de-la-minurso-r&catid=1:thema&Itemid=8
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Sahara Occidental: Washington dégoupille sa bombe
Le Conseil de sécurité devrait adopter ce jeudi une résolution qui encourage les parties au conflit au Sahara occidental à respecter les droits de l’homme mais sans charger la mission de l’ONU d’enquêter dans ce domaine. L’exigence d’étendre la mission de la Minurso aux droits de l’homme a été abandonnée par les USA. En lieu et place, un encouragement des parties à poursuivre leurs efforts respectifs pour promouvoir et protéger les droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf.
La résolution prolonge, comme tous les ans, le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso), jusqu’au 30 avril 2014.
Pour rappel, les USA avaient présenté un texte chargeant la Minurso de surveiller le respect des droits de l’homme, au grand dam de Rabat. Le gouvernement marocain avait réagi très vivement, allant jusqu’à reporter sine die un exercice militaire conjoint auquel devaient participer 1.400 soldats américains et 900 Marocains. Il avait aussi fait pression sur les membres du groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Espagne).
Finalement Washington a renoncé à inclure les droits de l’homme dans le mandat de la Minurso et l’exercice militaire américano-marocain aura lieu en partie. Le projet de résolution souligne l’importance d’avancer dans les négociations sur le Sahara occidental, afin de “contribuer à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel”.
Le texte réaffirme aussi le soutien de l’ONU à Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. M. Ross, un temps désavoué par le Maroc l’an dernier, vient d’effectuer une tournée régionale qui l’a mené notamment à Rabat et à Laâyoune, la plus grande ville du Sahara occidental.
Source: AFP
Financial Afrik
http://www.financialafrik.com/sahara-occidental-washington-degoupille-sa-bombe/
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Sahara occidental : Le Maroc s’oppose à l’ONU
Un projet de résolution vise à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
Les États-Unis devraient présenter fin avril au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution visant à élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’homme. Cette nouvelle compétence s’exercerait dans les camps de réfugiés du Front Polisario à Tindouf (Algérie) et dans l’ancienne colonie espagnole sous occupation marocaine depuis 1975, où sévit une dure répression depuis des décennies. Récemment, le tribunal militaire marocain de Salé a encore prononcé des condamnations à perpétuité ou à plus de vingt ans de prison à l’encontre de militants politiques sahraouis.
Politis, 25 avril 2013
http://www.politis.fr/Sahara-occidental-Le-Maroc-s,21899.html
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Sahara occidental: Grande victoire du peuple sahraoui et de son representant le Front POLISARIO
À l’heure où j’écris ces lignes les Nations unies par leurs membres au conseil de sécurité n’ont pas pris de décision sur l’extension des droits de l’homme au mandat à la MINURSO.
Quelque soit la décision qui sera prise par le conseil de sécurité, le peuple saharoui et son représentant légitime le Front POLISARIO a remporté une victoire morale décisive.
Le royaume du MAROC a clairement montré qu’il ne voulait à aucun prix l’application des droits de l’homme dans les territoires qu’il occupe illégitimement. Le front POLISARIO a quant à lui pris un ascendant moral puisqu’il s’est déclaré pour l’application de tels droits dans les camps qu’il contrôle.
Les institutions gouvernementales comme le département d’état des états-unis ou le parlement européen et les institutions non gouvernementales comme AMNESTY International, Human Right Watch, JFK center qui ont appelé à l’application des droits de l’homme vont examiner à la loupe la situation des sahraouis à l’avenir. Toute bastonnade sera immédiatement portée à la connaissance de l’humanité à travers Internet.
Verra t-on les scènes de violation de domicile saharouis par la police comme par le passé ? Les sahraouis pourront-ils manifester ou se réunir librement et sans entraves ? Le territoire sera-t-il toujours fermé aux journalistes et hommes politiques ?
Hier une parlementaire sahraouie (encore une femme) au parlement marocain crée l’événement en voulant débattre sur l’avenir du Sahara occidental.
Panique chez les makhzéniens qui ne veulent pas entendre parler de leur ‘province du sud’. Les langues se délient même chez les parlementaires sahraouis considérés comme des sujets de sa majesté.
http://www.newsring.fr/monde/1246-le-sahara-occidental-a-t-il-le-droit-a-lindependance/49211-sahara-occidental-grande-victoire-du-peuple-sahraoui-et-de-son-representant-le-front-polisario
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Droits de l’homme dans le Sahara occidental
Volte-face des Etats-Unis
Face à la résistance démontrée par le Maroc et la France, les États-Unis ont été contraints d’abandonner leur proposition de surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental. Avec le recul des États-Unis, le Conseil de sécurité pourra approuver la résolution de l’ONU aujourd’hui. Les Etats-Unis reculent. L’ambassadrice américaine Susan Rice avait demandé que le mandat de la force onusienne (Minurso) soit étendu à la surveillance des droits de l’homme. Pris de court, le royaume a réagi vertement. Et a finalement obtenu un compromis dans le nouveau texte qui devrait être voté aujourd’hui. Comme tous les ans, les membres du Conseil de sécurité doivent renouveler avant fin avril le mandat de la mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso). Les Etats-Unis avaient d’abord présenté un projet de résolution qui chargeait la Minurso d’enquêter sur les droits de l’homme, au grand dam de Rabat. Finalement le texte que les Etats-Unis ont mis au point, et qui devrait être voté jeudi, mentionne la nécessité d’encourager au respect des droits de l’homme mais sans l’inclure dans le mandat. Les droits de l’homme seront davantage mentionnés dans le texte que l’an dernier et le texte encourage des efforts et des progrès dans ce domaine, a indiqué un diplomate au courant des négociations. C’est une manière d’avertir les Marocains que la communauté internationale surveille davantage la situation au Sahara occidental, a souligné un autre diplomate. L’an dernier, le Conseil avait prolongé le mandat de la Minurso tout en demandant au Maroc d’améliorer la situation. Le gouvernement marocain avait réagi très vivement au premier texte américain et a fait pression sur les membres du groupe des amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Espagne). C’est ce groupe qui doit soumettre formellement le projet de résolution au Conseil. Rabat avait rejeté catégoriquement des initiatives visant à dénaturer le mandat de la Minurso et un exercice militaire auquel s’apprêtaient à participer 1 400 soldats américains et 900 Marocains avait été reporté sine die. Des organisations de défense des droits de l’homme et un envoyé spécial de l’ONU ont accusé les autorités marocaines de torture de militants sahraouis qui luttent pour l’indépendance de leur territoire. C’est une occasion manquée et une déception de voir les Etats-Unis reculer devant les Marocains, qui ont réagi avec excès, a déclaré le directeur pour l’ONU de Human Rights Watch (HRW), Philippe Bolopion. Le représentant du Polisario auprès de l’ONU, Ahmed Boukhari, a fait valoir qu’en fin de compte l’initiative américaine restera d’actualité, même si Washington édulcore son projet. Cette affaire, a-t-il déclaré à l’AFP, a montré le vrai visage du Maroc et de ceux qui pensent avoir créé la notion même de droits de l’homme, une allusion transparente à la France accusée de soutenir Rabat.
Le Front Polisario salue l’initiative américaine
Le Front Polisario, considère tout de même l’initiative américaine, même nuancée, comme une victoire. Dans sa réaction à ce nouveau développement, le représentant sahraoui à l’ONU, Ahmed Boukhari, à qui l’initiative des Etats-Unis avait été «un grand soutien à la lutte pour la liberté du peuple du Sahara occidental occupé». Le mérite de cette initiative, a-t-il soutenu, «réside dans le fait que les Etats-Unis prennent, particulièrement, en considération la question des droits de l’homme du peuple sahraoui, tout en insistant qu’il ne devrait pas y avoir deux poids deux mesures sur cette question». Qui plus est, a-t-il poursuivi, «l’initiative américaine restera dans le radar aujourd’hui et demain et ne va pas disparaître dans le cadre du suivi par le Conseil de sécurité de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental qui sont bafoués d’une manière systématique et cruelle par le Maroc». Selon ce responsable, cette initiative reste autant une «victoire morale» pour la cause sahraouie et la résistance du peuple dans les territoires sahraouis occupés qu’elle émanait de la première puissance mondiale.
Mehdi Ait Mouloud
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/250413/Rubriques/evenement.htm#6
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LE RESPECT DES DROITS DE L’HOMME : Une lueur pour les Sahraouis?
Le Sahara occidental fait partie de l’imaginaire maghrébin depuis une quarantaine d’années. Depuis cette fameuse marche verte,faite à la hussarde par Hassan II qui s’est découvert à cette occasion la nécessité de faire revenir dans le giron du Maroc un territoire qui était sous occupation espagnole depuis 1885. A tort ou à raison, l’interprétation des dernières décisions des grands sont, à savoir, cette dimension nouvelle attribuée à la Minurso qui est différente selon que l’on soit du côté sahraoui ou du côté marocain. Même la presse algérienne comme un seul homme s’est prise au jeu annonçant que le conflit du Sahara connaitra son épilogue enfin, par la mise en place d’un référendum.
Petit aperçu de la géographie et histoire de ce territoire
Qu’en est-il exactement de ce Sahara occidental qui reste le dernier territoire africain avec les enclaves de Ceuta et Melilla à ne pas connaitre leur autodétermination? Le Sahara occidental est un territoire de 266.000 km2 du nord-ouest de l’Afrique, bordé par l’Algérie au nord-est, le Maroc au nord, la Mauritanie à l’est et au sud, tandis que sa côte Ouest donne sur l’Atlantique. Territoire non autonome selon l’ONU, cette ancienne colonie espagnole n’a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique, plus de trente-sept ans après le départ des Espagnols, en 1976. Les principales sources de revenu sont le pastoralisme, la pêche et l’extraction de phosphate qui représentent plus de 60% des exportations. Les réserves de phosphate du Sahara occidental qui sont concentrées autour de Bou Craa sont importantes. Ainsi, selon l’Usgs, les Espagnols auraient également découvert des dépôts de minerai de fer. Malgré la pluviosité minime, qui ne permettait pas de production agricole durable en dehors de quelques oasis où on pratiquait une agriculture de subsistance, la culture sous serre a connu un grand développement dans la région de Dakhla, l’augmentation de la production de ces cultures devrait passer à 76.000 tonnes en 2013 et à 116.000 tonnes en 2020. Le commerce et l’activité économique sont contrôlés par le Maroc. Des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé en 2001 des contrats d’exploration de pétrole au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario. (1) Enfin le Sahara occidental contient en son sein une immense nappe d’eau.
En 1884, l’Espagne place ce territoire sous son protectorat. Dès 1965, l’ONU pousse l’Espagne à décoloniser ce territoire ainsi que Cap Juby et l’enclave d’Ifni, et dans ce but engager des consultations avec le Maroc. En 1975, un avis consultatif de la Cour internationale de justice confirme l’existence de liens historiques entre les populations du Sahara occidental et le Maroc, ainsi que l’ensemble mauritanien, mais conclut qu’ils ne sont pas de nature à empêcher un référendum d’autodétermination, en y rendant inapplicable la notion de terra nullius. Et le rapport stipule: «…En revanche, la Cour conclut que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d’une part, le Royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part. La Cour n’a donc pas constaté l’existence de liens juridiques de nature à modifier l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations unies quant à la décolonisation du Sahara occidental et en particulier l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire.» (1)
Quelques jours après cet avis, Hassan II, roi du Maroc organise la Marche verte (6 novembre 1975). Le 27 février 1976, la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) est proclamée par le Front Polisario à Bir Lehlou, au lendemain du départ du dernier soldat espagnol du territoire. Dans les années 1980, le Maroc érige un mur de défense qui sépare le territoire en deux, les 20% à l’est du mur étant désormais sous le contrôle du Front Polisario. Depuis le cessez-le-feu de 1991, le Maroc contrôle et administre environ 80% du territoire, tandis que le Front Polisario en contrôle 20% laissés par le Maroc derrière une longue ceinture de sécurité, le «mur marocain». En 2002, un avis de droit de Hans Corell, vice-secrétaire général aux questions de droit, conclut que le Maroc n’est pas la puissance administrante du territoire. Dans un rapport publié en 2006 par Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, il est indiqué qu’aucun État membre de l’ONU ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. (1)
Il y eut de multiples revirements dans ce dossier de la part du Royaume du Maroc qui a réussi à fédérer tous les Marocains autour de la cause sacrée de «L’unité nationale» exception faite de la prise de position bien connue de Abraham Serfaty ingénieur militant marocain des droits de l’homme qui a passé de longues années en détention et récemment d’un parti qui avait milité pour l’autonomie du Sahara occidental. Après des contacts officieux, le Maroc a accepté de traiter directement et officiellement avec le Polisario en 2007 en tant qu’un des protagonistes du conflit. Le Maroc préconise une large autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume alaouite pour résoudre le conflit du Sahara occidental. Pour le Polisario, le Sahara occidental est un «territoire occupé», dont le gouvernement légitime est la République arabe sahraouie démocratique (Rasd).
En avril 2007, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une nouvelle résolution
(n° 1754) qui engage les parties à négocier «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Ces négociations directes se déroulent depuis à Manhasset dans l’État de New York. Le 30 avril 2008, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1813 qui renouvelle en substance le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2009. Pour l’Union africaine (ancienne Organisation de l’unité africaine), la Rasd est un État membre avec toutes ses prérogatives. Pourtant dans la partie libérée,
20%du territoire enclavé ente l’Algérie et le Maroc, un embryon d’Etat fonctionne, des élections sont réalisées. Nous sommes en présence d’une structure étatique qui donne l’impression de gérer un pays en «régime établi» avec des élections. Et pourtant, ce pays vit l’un des plus vieux conflits au monde exception faite du conflit centenaire palestinien.
Un conflit quadragénaire et la nouvelle donne des droits de l’homme
Pendant plus de deux décennies c’était le statu quo. Depuis quelques années, la dimension «Droits de l’homme» invoquée par l’Occident est une nouvelle arme que les Sahraouis brandissent. D’abord, avec le combat de Aminatou Haïdar «La Ghandi africaine». Les manifestations récurrentes des Sahraouis sauvagement réprimées par l’armée et la police marocaine sont du pain bénit pour la cause. Cela a commencé en 2006. Khadidja Finan nous en parle: «Inextricable, le conflit du Sahara occidental rebondit. Pour avoir participé à des manifestations contre la présence marocaine au Sahara occidental, 14 Sahraouis emprisonnés dans des conditions extrêmement pénibles ont comparu devant la justice, à El-Ayoun, le 13 décembre, et ont été lourdement condamnés. Certes, l’Organisation des Nations unies juge que le problème de ce territoire, annexé en 1975 par le Maroc, doit être réglé à travers la tenue d’un référendum d’autodétermination, mais Rabat n’en veut pas. L’évolution du dossier du Sahara n’est pas favorable au Maroc. La monarchie aura beaucoup de mal à survivre à un tel échec, et le pays en paiera un prix élevé. Depuis mai 2005, les manifestations sécessionnistes se sont succédé à El-Ayoun et à Smara, les deux grandes villes sahariennes: leur violente répression a rendu la situation explosive, notamment à la fin octobre (…) En outre, les manifestations d’El-Ayoun et de Smara montrent que, par-delà le phosphate, les richesses halieutiques et les enjeux politiques pour les régimes marocain et algérien, la gestion du conflit au Sahara occidental dépasse, par la force des choses, les cercles restreints de décideurs enfermés dans des schémas désuets.» (2)
Pour la période récente, on se souvient que des manifestations violemment réprimées ont eu lieu à Gdeim Izik. C’est dans un tribunal militaire de Rabat – ´´une juridiction d’exception qui n’a pas à juger des civils´´, souligne TelQuel – qu’a eu lieu entre les 8 et 16 février le procès de 24 civils sahraouis. ´´L’affaire remonte au 8 novembre 2010, quand les forces de l’ordre marocaines sont intervenues pour démanteler le camp installé à Gdeim Izik, à 12 kilomètres de Laâyoune. Selon la version officielle, des occupants de ce camp s’en sont violemment pris aux policiers et en ont tué dix ainsi qu’un sapeur-pompier´´, rappelle l’hebdomadaire marocain. Poursuivis et jugés pour meurtre, les accusés ont insisté sur le caractère pacifique du campement.Ils ont presque tous écopé de lourdes peines allant de vingt ans à la prison à vie. Leurs avocats se sont pourvus en cassation.»(3)
Les derniers développements
«Figé depuis trente ans, le conflit du Sahara occidental, lit -on dans une contribution du Figaro,connaît ces jours-ci une nouvelle montée en tension diplomatique. Les États-Unis ont proposé la semaine dernière d’adjoindre une composante chargée des droits de l’homme. Le vote de la résolution sur la reconduction de la Minurso doit avoir lieu au Conseil de sécurité. Le départ de Hillary Clinton, ferme soutien du Maroc, le lobbying de la Fondation Kennedy, une institution entretenant des liens de longue date avec les indépendantistes sahraouis, et l’activisme de Susan Rice, la représentante américaine à l’ONU, ont joué un rôle déterminant. Washington a peut-être aussi voulu prendre en compte la nouvelle donne sahélienne: des combattants du Polisario sont allés faire le coup de feu au Mali et pourraient bien s’être repliés en zone sahraouie. (…) Même si les Américains ont la main, les diplomates français s’activent pour trouver une «solution acceptable». À défaut, Paris, qui n’a pas usé seul de son droit de veto depuis 1976, devrait s’abstenir.» (4)
Mohamed Touati pense que la France va lâcher le Royaume: «Paris n’utilisera probablement pas son droit de veto pour contrer la proposition américaine qui consiste à confier aux Casques bleus la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental. C’est sans doute le branle-bas de combat à Rabat. «La proposition américaine pour l’introduction d’un instrument de contrôle des droits de l’homme au Sahara occidental dans le cadre de la Minurso, est venue après que le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon ait déclaré au Conseil de sécurité qu’il plaidait pour soutenir ce projet», a souligné la même source. (…) Le Makhzen a été épinglé par le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, le département d’Etat américain ainsi que par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l’homme (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International…)… avant qu’une délégation de parlementaires européens qui devait s’informer sur l’état des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc ne soit refoulée le 6 mars 2013 de l’aéroport de Casablanca.» (5) En proposant une résolution du Conseil de sécurité sur les droits de l’homme au Sahara occidental et en relativisant le projet marocain, les USA redonnent tout son sens au dossier sahraoui. Samuel Kaplan, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, a précisé qu’il ne s’est jamais déplacé au Sahara occidental car, dit-il, «il est toujours classé par l’Organisation des Nations unies comme sans souveraineté». Il a affirmé que les Etats-Unis considèrent que la proposition marocaine d’autonomie «ne peut pas servir de seule base à des négociations» pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental. «Christopher Ross n’est pas notre envoyé, il représente l’ONU.» «Les Etats-Unis continueront à soutenir M.Christopher Ross jusqu’à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au Sahara occidental», avait-il déclaré, en juillet 2012, dans une interview au journal marocain Al Massae» (6).
Entre Rabat et Washington, les relations semblent s’envenimer. Après que le commandement militaire marocain ait donné ses instructions pour suspendre l’opération African Lion 2013, Washington passe à l’action: le commandant des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) a annoncé qu’il allait anticiper le «redéploiement» de ses soldats se trouvant au Maroc. Depuis quelques jours, des responsables américains critiquent ouvertement le Royaume chérifien sur sa politique dans les territoires sahraouis occupés. «Vous devez vous souvenir que nous travaillons sous le parapluie des Nations unies», souligne l’ambassadeur Samuel Kaplan dans une interview accordée, en novembre 2012, au magazine marocain Tel Quel. Le rapport de Juan Mendez, établi suite à sa visite dans le territoire en septembre 2012, parle de torture quasi systématique sur les militants sahraouis. (7)
Le Front Polisario a appelé lundi le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre rapidement les mesures nécessaires pour ‘relancer et accélérer » le processus de négociations entre les parties au conflit tout en insistant sur l’impérativité de l’élargissement de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme. A ce propos, il a cité notamment les précédents rapports du Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU, et les récentes conclusions du Rapporteur spécial pour la torture, M.Juan Mendez, ainsi que le cas du procès de Gdeim Izik où 25 civils sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines par le tribunal militaire de Rabat, et dont le verdict a été fortement critiqué par la communauté internationale (…) Dans ce sillage, il s’est félicité de l’affirmation du Secrétaire général de l’ONU dans son nouveau rapport sur le Sahara occidental dans lequel ce dernier a insisté sur ´´la nécessité d’une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue des droits de l’homme » au Sahara occidental occupé. (8)
Les États-Unis, avec John Kerry, ont compris que ce conflit a assez duré. Au même titre que Timor, le Sahara occidental doit aspirer a son indépendance à travers un referendum sur son autodétermination ou à son rattachement au Royaume du Maroc. La légalité internationale ainsi préservée, cette région pourra vivre en paix et prospérer économiquement, socialement et politiquement. C’est cela l’Union maghrébine à laquelle aspire les peuples de la région.
1. Le Sahara-Occidental Encyclopédie Wikipédia
2.. Khadija Finan, http://www.monde-diplomatique.fr/2006/01/FINAN/13129
3.http://www.courrierinternational.com/article/2013/02/28/proces-des-sahraouis-a-la-peine
4.http://www.lefigaro.fr/international/2013/04/22/01003-20130422ARTFIG00602-tensions-a-l-onu-sur-le-sahara-occidental.php
5.. Mohamed Touati La France ´´isole´´ le Maroc L’Expression 20 Avril 2013
6.http://www.lexpressiondz.com/internationale/172471-elle-ne-peut-pas-servir-de-seule-base-a-des-negociations.html
7.http://www.elwatan.com/international/le-plan-marocain-ne-fait-plus-le-poids-17-04-2013-210597_112.php
8. Le Front Polisario appelle le Conseil de sécurité à agir pour le 22 avril 2013 (SPS)
L’Expression, 25 avril 2013
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/172949-une-lueur-pour-les-sahraouis.html
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