NEW YORK – La nouvelle résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a le mérite de souligner ’’l’attachement du Conseil au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination comme fondement de la solution politique au conflit créé par l’occupation marocaine’’, a déclaré à l’APS le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari.
Cette déclaration du représentant sahraoui vient en réaction à l’adoption jeudi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle cet organe de décision des Nations unies a réitéré son appel à une ’’solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental’’, tout en soulignant ’’l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme’’ au Sahara occidental occupé par le Maroc.
Prenant note de cette résolution, M. Boukhari a observé que la question des droits de l’homme avait occupé une ’’grande place’’ dans le débat qui a eu lieu entre les membres du Conseil de sécurité et dans les médias.
Il a également rappelé que cette question avait été au centre des recommandations du rapport du secrétaire général de l’ONU comme elle avait été mise en relief par l’initiative des Etats-Unis visant l’élargissement du mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) pour y inclure l’observation et le suivi de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental occupé.
A ce propos, il a soutenu que l’initiative américaine, en cohérence avec la position officiellement exprimée par l’Union africaine et par des pays membres et non membres du Conseil de sécurité, avait été ’’une contribution louable aux efforts que déploient, depuis de nombreuses années, des institutions et organisations internationales crédibles pour mettre fin aux violations graves des droits de l’homme que le Maroc perpètre dans la partie occupée du Sahara occidental’’.
Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, ’’il est patent que la panique, qui s’est emparée du Maroc devant la possibilité que le Conseil de sécurité élargisse les prérogatives de la MINURSO, prouve bel et bien l’existence de graves violations des droits de l’homme que le Maroc veut cacher à la communauté internationale’’. Mais pour le représentant sahraoui à l’ONU, ’’l’impunité ne peut perdurer’’.
Saluant la démarche du gouvernement américain, M. Boukhari a indiqué que le Front Polisario espère que ’’l’esprit et l’objectif de l’initiative des Etats-Unis primeront dans l’avenir’’ et, partant de là, que le Conseil de sécurité ’’mette ainsi un terme à la politique des deux poids deux mesures en matière des droits de l’homme au détriment du peuple sahraoui, qui porte atteinte à la crédibilité’’ du Conseil.
Sur ce point, il est à souligner qu’en dépit du retrait de l’initiative américaine de l’avant-projet de résolution du Conseil, qui prévoyait l’introduction au sein de la MINURSO du mécanisme de la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental occupé, l’organe de décision de l’ONU a souligné dans sa résolution « l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental » par les autorités marocaines et a appelé « à élaborer et à appliquer des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l’homme » des Sahraouis.
Par ailleurs, M. Boukhari a estimé que la résolution du Conseil avait le mérite de souligner son ’’attachement au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination comme fondement de la solution politique au conflit créé par l’occupation marocaine’’.
Aussi, selon lui, elle offre à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, ’’tout l’appui aux efforts qu’il entreprend pour l’avènement d’une solution juste qui demeure une nécessité, à la fois, pour le peuple sahraoui, victime de l’occupation coloniale marocaine, et pour toute la région du Maghreb ainsi que pour l’ONU dont les nobles principes et résolutions sont violés par la poursuite du conflit’’.
Dans ce contexte, le représentant sahraoui a affirmé que le peuple sahraoui, convaincu de la justice de sa cause et du soutien de la communauté internationale à son droit inaliénable à l’autodétermination et indépendance, ’’poursuivra sa légitime lutte pour la liberté et la dignité’’.
Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc lequel est soutenu par la France.
APS, 26 avril 2013
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