Le panafricanisme et nous, au XXIème siècle !

A l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la création de l’OUA  (Organisation de l’Unité Africaine), devenue UA (Union Africaine), il a été fortement question du  panafricanisme.
Nous voudrions, dans ce cadre, sans  refaire  l’histoire ou ses péripéties, nous contenter de quelques  rappels historiques,  relativement  à sa naissance et ses  objectifs, avant d’aborder  son actualité  et ses perspectives.
Quelques rappels historiques sur le panafricanisme

Le pana africanisme  est né des flancs de l’oppression avec  l’avènement de l’esclavage, du XVème  jusqu’au XVIIIème siècle. Mais comme là où il y a oppression il y a lutte et résistance,  les noirs qui subissaient cette situation inhumaine n’ont jamais baissé les bras. C’est ainsi qu’au Brésil, des esclaves en révolte créèrent vers la moitié du  XVIIème siècle, jusqu’au XVIIIème,  la République de Palmarès.
Marcus GarveyMais en Haïti, après une révolution épique, menée par Toussaint Louverture et Dessalines, la première République noire fut fondée. Ces péripéties permirent de faire prendre conscience  la diaspora aux  Etats Unis , en Europe et en Afrique, qui culmina à la création d’un mouvement politique qui va poser un certain nombre d’idées et de revendications à travers plusieurs congrès(1919, 1921, 1923, 1927 et 1945) dont les protagonistes les plus en vue étaient  Henry Sylvester Williams, Marcus Garvey (photo), Williams E. B. Dubois, Anthenor Firmin, Nandi Azikiwé, George Padmore, Francis Kofie , Kwame Nkrumah.               

Au cours de ces  différents congrès, l’accent fut mis sur les objectifs s’articulant autour de  la solution  des problèmes du colonialisme, la fin pacifique de la domination, le respect des droits de l’homme, dont la colonne dorsale avait pour contenu un nouveau cadre de coopération internationale. Soulignons que Lamine Senghor, Garang Kouaté sont des combattants panafricanistes longtemps victimes de l’ostracisme  colonialiste et néocolonialiste. 

Au 5ème  congrès (selon Philippe Ouédraogo), un jeune Sierra léonais Marcus Grant, fit ‘’une sortie programmatique’’ qui  en disait long  sur la volonté des animateurs du mouvement de se soustraire à la domination coloniale :

« Nous ne voulons plus mourir de faim plus longtemps alors que nous travaillons dur pour le monde pour soutenir, par notre pauvreté et notre ignorance, une fausse aristocratie et un impérialisme discrédités. Nous condamnons le monopole du capital et la règle de l’enrichissement et de l’industrie privée pour les seuls profits privés…. Nous allons porter plainte, lancer des appels et poursuivre devant la justice. Nous allons faire en sorte que le monde écoute les réalités de notre condition. Nous allons combattre de toutes les façons possibles pour la liberté, la démocratie et l’amélioration de notre condition sociale. »
Le combat pour le la reconnaissance des droits légitimes des peuples noirs, d’Afrique et de la diaspora, dès la fin des 2 guerres mondiales, s’accéléra pour aboutir aux Indépendances africaines. Ainsi, sauf  l’Ethiopie et le Liberia, dans les années 60, la majorité des Etats africains au Sud du Sahara, accéda à l’indépendance. Puis l’Angola et le Mozambique, en 1975.
De l’actualité du panafricanisme au XXIème siècle

Dès les  indépendances, de grands militants panafricanistes tels que : Kwame Nkrumah, Cheikh Anta Diop, David Diop, Sékou Touré, Mamadou Dia, Patrice Lumumba,  Modibo Keita, Frantz Fanon, Djibo Bakary,  Nelson Mandela, Tidiane Baidy Ly, Samba Ndiaye, Thomas Sankara,  dont tous ont emporté leurs convictions dans leur tombe( à part Mandela toujours parmi-nous), après avoir fait face à l’adversité  et aux vicissitudes de la vie, d’autres grands hommes avaient repris le flambeau à coté avec d’autres panafricanistes sérieux pour engager l’Afrique dans la voie du salut.
Mais en même moment, de faux panafricanistes, par ce que colonisés de la tête aux pieds, sous des dehors de défense des valeurs nègres, étaient plus en phase en défense des intérêts de l’ex-puissance colonisatrice. Parmi eux, quelqu’un qui a eu à claquer la portes du  Mouvement et contribuer avec zèle à lever des troupes en Afrique de l’Ouest, pendant la première guerre 1914/1918.
Blaise DiagneDonc deux personnages, Blaise Diagne (photo) et Senghor acquis au statuquo colonialiste, foncièrement contre l’idée de d’indépendance, ont porté un coup néfaste au mouvement du panafricanisme.  On peut comprendre, par voie de conséquence,  qu’ils soient réfractaires à tout ce qui touche à l’enseignement des langues nationales africaines. Que l’on ne vienne pas nous dire que ‘’Senghor a involontairement organisé l’échec du Continent dans la construction de l’Unité africaine’’. Que l’on arrête de faire dans la politique politicienne et la langue de bois en évitant d’effaroucher des alliés politiques de circonstances. ‘’Senghor,  tout négatif’’, disaient 2 de nos compatriotes, après son décès. Il a toujours volontairement organisé l’échec de l’unité de l’Afrique, pour des intérêts cryptos personnels. Pourquoi il ne voulait pas voir Cheikh Anta Diop, même en portrait ? Par ce simplement ce dernier aimait l’Afrique et lui faisait ombrage en s’attaquant aux ‘’falsificateurs de l’histoire’’.                               

Donc si les pères fondateurs du panafricanisme ont accompli un devoir majeur de poser les jalons de la lutte pour une Afrique libre et indépendante, il n’en est pas de même, pour une certaine élite félonne qui pendant longtemps ont repris la place des anciens gouverneurs des colonies. Surtout en Afrique francophone. Et  le moins que l’on puisse dire, c’est que les pères et les principaux animateurs du mouvement, à la fin du XXème siècle, ne devraient pas être satisfaits  de la situation dans laquelle où se trouve le Mouvement là où ils sont. Tant du point de vue de l’engament politique militant, que du point de vue du progrès économique et social.

Car, au regard du développement de la pensée, du développement scientifique et technique et  du progrès du droit international, l’Afrique est en deçà de la situation dans laquelle où elle devrait être, dans le concert des nations.  Surtout, vu le potentiel dont elle  dispose au plan des ressources humaines, agricoles, minières, hydriques etc. Mais Quelles en sont les causes ? La responsabilité de nos propres  frères  est engagée, sans doute, au premier chef.

Par ce que, face aux legs politiques des  premiers panafricanistes  qui ont combattu  le crime  des esclavagistes, des colonialistes et  autres  politiciens assimilés, formatés pour défendre des intérêts égoïstes néocoloniaux, ont tourné le dos aux intérêts de leurs peuples et  de leurs  nations.
Porteurs d’idéologies fumeuses (‘’Négritude’’,’Francophonie’’), ces idéologies sont  venus corrompre les élites et les populations ou comploter  pour abattre ceux qui étaient sur des positions progressistes (tels les camerounais Félix Moumié, Osando Afana, Ernest Ouandié, le Guinéen capverdien Amilcar Cabral, le tchadien Bono, Sankara, Khadafi etc.), Gbagbo, heureusement toujours là, en vue de sortir l’Afrique de la misère et  de la pauvreté. Appuyés en cela par  leurs sponsors politiques  d’Occident  qui ont  trouvé en leur collaboration, du pain béni  pour poursuivre l’exploitation séculaire de l’Afrique. Ce qui fait qu’en ce moment,  l’Afrique est au creux de la vague, à tout point de vue.

Cheikh Anta DiopA part les Modibo Keita, Nkrumah, Sékou Touré  et autres, au lieu de s’inspirer des enseignements  des ‘’Fondements  Economiques et Culturels d’un Etat Fédéral d’Afrique noir’’, livre du  grand panafricaniste, le Pr. Cheikh Anta Diop (photo), pour impulser un développement autocentré harmonieux, avant de penser à produire pour  l’extérieur, de faux panafricanistes que nous avons l’habitude d’appeler des  ‘’prêts à répéter’’, ont contribué à placer  l’Afrique dans le camp du néolibéralisme destructeur.

Actuellement, nous sommes sous l’emprise de l’idéologie de Berlin (1885) et de Fachoda (1898).  Le retour de la politique de la canonnière, l’ambiance de  la politique politicienne est  sont évidents, qu’on ne peut s’empêcher de dire avec  David Diop, le poète de Dimbokro (massacre dans  les villes éponymes  de Dimbokro en Cote d’Ivoire et Populo-condor) que c’est : ‘’La ronde des hyènes autour des cimetières’’. Par ce que disions-nous récemment,  ‘’ l’effluve, du pétrole, la brillance de l’or, les minerais d’uranium, de coltan, le cacao leur font perdre la sérénité’’.

La France et ses alliés d’Occident sous de faux prétextes articulés ailleurs, n’ont   pas hésité à attaquer, la Côte d’Ivoire, la Lybie (des pays libres et indépendants), avant  de maquiller une intervention au Mali, sous des dehors d’une ‘’Solidarité Humanitaire’’ trahit par ce diktat sur la date impérative concernant l’organisation de l’élection présidentielle au, mois de juillet prochain.

La récente déclaration du Président Hollande sur la situation au Mali (‘’Je serai intraitable sur le respect du calendrier électoral’’), que vient de dénoncer vigoureusement  Aminata Traoré, ancienne ministre de la culture de son pays, le Mali, vient conforter la thèse de ceux qui parlent de ‘’Recolonisation de l’Afrique’’. Les élections faisantt partie du dispositif de souveraineté d’un Etat,  il est inconcevable qu’un pays étranger (même ami), puisse se prévaloir d’un droit d’ingérence dans ce domaine. Voila une facette hideuse de la réalité de la ‘’souveraineté africaine’’ au XXIème siècle qui ne donne même pas l’occasion aux panafricanistes de manifester leur solidarité à la République Sahraoui Démocratique et la Nouvelle Calédonie dans le cadre de leur lutte pour leur libération.

Et, si aucun des ‘’panafricanistes au pouvoir’’ n’a osé lever le doigt pour fustiger le comportement de François Hollande et soutenir Aminata Traoré, cela prouve au grand jour que nous sommes en face de gouverneurs noirs aux ordres.

Panafricanisme et perspectives
En ce moment la ‘’Renaissance africaine’’ est souvent évoquée lorsqu’il est question du panafricanisme. Il est intéressant de parler de ce concept,  mais pas  comme une formule attrayante  pour les ‘’prêts à répéter’’ qui sont prompts à ressasser tout ce qui sort des laboratoires d’idées des officines du Fmi et de la Banque Mondiales. Tels que ces échantillons. : ‘’ Démocratie, ’Compétitivité,  Croissance,’’ etc. La  renaissance africaine ne  saurait se concevoir en dehors de projets politiques permettant l’Afrique de se libérer. Or tous ceux qui font l’actualité politique  dans nos Etats, sont disqualifiés  pour la plupart, de parler de renaissance.

‘’La démocratie libérale, telle qu’elle est définie par l’Occident, nous n’en voulons plus. Nous préférons nous poser la question de savoir comment démocratiser autrement, donner un vrai contrôle aux citoyen’’. (Aminata Traoré, in Rue89)

L’esprit de la  ‘’démocratie sous l’arbre à palabre’’ a été substituée à celle qui accouché des élections truquées par une élite refusant de quitter leur station de pouvoir. Le panafricanisme ne doit plus être l’affaire d’une élite, mais l’affaire des populations qui produisent la richesse sociale. Le  gens des villes et des campagnes sont écartés  des décisions politiques, en ce moment. Sollicités lors des joutes électorales, enivrés de promesses, ils sont aussitôt priés de retourner à leur place, sans pouvoir influer les décisions, par la suite.

Au lieu d’une vraie démocratie participative, on nous propose  une ‘’démocratie miroir aux alouettes’’. C’est-à-dire une démocratie tronquée, surveillée par les chars, les bâillonnâtes  et des grenades. Face à une démocratie qui marche la tête en bas, nous devrions privilégier cette démocratie ressentie qui a fait ses preuves dans l’Afrique de nos ancêtres (consensus sous l’arbre à palabre), et dans le Sud américain,  initiée dans la commune de  Poto Alegré. Mais notée au Brésil, Venezuela et Cuba, notamment. Nous pensons que ce que l’on obtient avec le ‘’Consensus sous l’Arbre à palabre’’, on ne peut  l’obtenir avec le‘’Consensus de Washington’’. D’autant que  les résultats constatés dans le domaine du développement économique  et social au niveau de ces contrées, sont sans commune mesure avec ceux obtenus dans des pays du Sud. Et même d’Occident.
C’est pourquoi, nous avons toujours soutenu que les militants panafricanistes, ne devraient pas ignorer les expériences qui se déroulent au niveau de ces pays du sud.  C’est ainsi que nous avons toujours considéré que le combat de ceux qui luttent au Sud, est le notre. Donc  notre solidarité envers ces pays du sud où sont installée une composante du pan du panafricanisme qui compte d’importantes communautés appelées ‘’afro-descendants’’ ne devrait pas faire défaut. ‘’Les vénézuéliens disent que : ‘’ Notre Nord, c’est le Sud’’. En effet, d’innombrables communautés d’afro-descendants, déportés pendant l’esclavage, vivent  dans les caraïbes ;  à Cuba,  au Venezuela, en Colombie, Bolivie, Mexique,  Antilles etc. Et figurez-vous  jusqu’aux… Andes.  Quant aux Guarifunas, il semble que c’est la seule communauté d’afro-descendants des caraïbes qui n’ait jamais connu l’esclavage  depuis leur installation en Amérique centrale. Dans certains pays(parait-il ),  ces afro descendants constituent la moitié de la population.
Etant donné l’idéal de démocratie, de liberté, de progrès et d’épanouissement porté par le panafricanisme, nous devrions être solidaire  avec les peuples de ces pays avec qui  nous partageons, souffrance, lutte pour l’émancipation, depuis des siècles. D’autant que le président Hugo Chavez, lui-même qui se considérait  afro descendant, a tout fait  durant sa vie, pour  œuvrer au raffermissement des liens historiques, politique et économiques  entre l’Amérique du Sud et l’Afrique. Le Sommet Afrique/Amérique latine auquel il a contribué à sa naissance, le Festival Culturel avec les Peuples d’Afrique en constituent des  preuves.            

Du sursaut des vrais panafricanistes

AfriqueDevant la situation chaotique où se trouve notre Continent, comment faire pour ‘’avoir une autre Afrique, possible’’) ? Nous pensons que, les panafricanistes, militant pour le recouvrement de l’indépendance et la souveraineté réelles de l’Afrique, devraient se mobiliser et refuser d’être à la remorque des théoriciens attardés, des leaders de tous les partis politiques coupés des populations. Impérativement, nous devrions rompre d’avec cette élite (du monde de la politique, syndicale, économique, des faux marabouts confondue), poreuse aux charmes du néolibéralisme qui explique tout par la ‘’complexité de la société africaine’’ et d’autres  phénomènes pour capituler devant les dangers qui nous guettent.            

La jeune génération de panafricanistes,  devra prendre à bras le corps la question de l’agriculture et ne plus se laisser emporter par des thèses et concepts  creux, vides de sens, dans le contexte de nos PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Croissance  avec quoi ? Avec quel moyen de production devrions-nous  obtenir la croissance, au moment où partout l’électricité fait défaut ? Au Sénégal, on nous répète souvent qu’en 1960, notre PIB était supérieur à celui de la Corée du Sud, sans donner les indicateurs qui en sont la cause.  Le principal indicateur de notre point de vue, c’est la domestication de notre souveraineté et notre indépendance par l’ex- puissance colonisatrice.
Toujours nous –nous posons cette question et la posons à nos économistes friands de débats soporifiques, sans lendemains : Comment peut-on nous développer si notre économie (monnaie,  banques, agriculture, industrie), sont toujours entre les mains de lobbies internes appuyés par la puissance colonisatrice ?  Nous croyons que tant que le choix ne nous est pas donné de déterminer nos priorités (Autosuffisance alimentaire ou agrobusiness, ensuite), et traiter ensuite avec le Japon le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Allemagne, la Corée du Nord ou l’Iran, il est utopique de parler de développement ,encore moins de croissance ou de compétitivité qui n’existent que  dans la tête des ‘’statisticiens motivés’’.
Dans notre sous région, beaucoup de pays, arrosés abondement par des kilomètres de fleuves continuent d’importer  des quantités incroyables de riz, d’oignon, de tomates, de blé etc. Le Mali qui était sur la bonne voie, il y’a quelques années avant la crise, était largement autosuffisant en céréale (riz, mil, confondus).  Dans une récente contribution, nous soulignions que :’’  l’ougandaise, Rhoda Peace, Tumusiime qui coordonne, à   l’Union Africaine,  le thème : ‘’ Construire l’autosuffisance alimentaire en vue de la réalisation du calendrier 2063 de sécurité alimentaire et nutrition’’, serait intéressée par ces bizarre ‘’cas d’école’’.

Après avoir remis l’agriculture à l’endroit,  le problème de l’éradication l’analphabétisme et son corolaire l’enseignement des langues nationales,  cher à Cheikh Anta Diop, devrait suivre. Sur ce plan, se fondant sur un acquis scientifique et historique des cubains, l’éradication de ce mal pourrait  être une réalité dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dans un temps moindre (2017), que celui de l’âge de nos indépendances. Cuba et le Venezuela l’ont réussi en moins de temps. Ignorer un acquis scientifique et technique au nom de l’idéologie ou ’un faux  prétexte de politique politicienne, c’est comme renier la réalité des Nouvelles Technologies de l’Information au XXI ème siècle.  Cuba n’a pas fait obstacle à la volonté de certains laboratoires américains de faire  bénéficier aux peuple américain des  succès cubains, dans le domaine de la biotechnologie médicale.

La théorie sans la pratique est stérile. Certains leaders  politiques d’Afrique l’ont appris à leur dépend. Les paysans pauvres n’ont que faire des théories sur le ‘’PIB, PNB, Croissance à 2 chiffres’’ etc. Un panafricanisme des peuples qui est à bâtir doit leur faire comprendre que l’une des causes de leur malheur est dû au système du  ‘’Golo di bay baabun di dunde’’(le singe cultive et le gorille s’en approprie)   Sans ce langage, sans cette fusion avec eux,  il sera difficile d’atteindre nos objectifs dont celui de l’anéantissement du sinistre Pacte colonial dit (LES ACCORDS DITS DE COOPERATION TECHNIQUE ET MILITAIRE:), en survivance depuis plus de 50 ans et signé entre la France et certaines de ses anciennes possessions coloniales. Accords dont combattent avec acharnement,  Pr Agbohou et Séraphin, économistes ivoiriens de renom.

Houphouet Boigny FélixVoici un extrait ahurissant, de l’annexe II de ce « pacte »signé  le 24 avril 1961 entre la France,  la Côte d’Ivoire en compagnie du Dahomey (actuel Bénin) et du Niger.  Mutatis mutandis, les dispositions de ce document, s’appliquent à toute cette Afrique, connectée à la  Françafrique

«Article 1er  Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent :

Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;

Deuxième catégorie : l’uranium, le thorium, le lithium, le béryllium leurs minerais et composés »

Et l’alinéa 2 de l’article 5 de cette annexe dispose «En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d’Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger, pour les besoins de la défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation interne, et s’approvisionnent par priorité auprès d’elle».

Comment ces ‘’accords’’ ont-ils pu être signés et exister jusqu’à nos jours ?  Beaucoup de juristes se sont élevés contre ces dispositions.La Cour africaine de justice devrait mettre en cause tous les hommes d’Etats qui ont laissé perdurer ces odieuses dispositions. En tout cas le panafricanisme ne saurait  se vivifier, se densifier, se solidifier à coté d’une ignominie pareille. Mais  n’importe comment personne ne devrait compter sur  les représentants de ceux qui tirent profit de cette situation pour changer l’ordre des choses. Seuls les panafricanistes de type nouveau peuvent assumer cette responsabilité.

Déjà commence à emerger quelques uns parmi eux. Le Pr. Sanoussi Diakité, Bertin Nahum, en sont  des exemples. Le premier a été classé à la 4e position des entrepreneurs les plus innovants au monde, par une célèbre revue canadienne. Le second a inventé la machine à décortiquer le fonio 8 mn pour 5 Kg contre 4 h.30 auparavant. Ce qui constitue un formidable gain de temps pour les populations féminines  d’Afrique de l’Ouest). Ces deux exemples démontrent que le génie est dans le peuple. Il suffit de libérer les énergies pour ; ‘’Que cent  fleurs s’épanouissent, que cents école rivalisent’’.

Donc malgré les vicissitudes du moment, il y a des raisons d’espérer si  nous avons  confiance en l’avenir et en l’inventivité de nos peuples. :           

Une autre raison d’espérer, c’est que des panafricanistes de la diaspora, héritiers des Marcus Garvez de Nkrumah, pour ne citer que ceux-là, ne sont pas indifférents du développement des luttent qui se déroulent dans le Continent. Ils suivent et  apportent leur solidarité à ces luttent. Mais ils ne doivent pas perdre de vue que leur séjour  accompli au Nord, devraient  être plus utile au Sud  qu’au Nord. Il faut que tout le monde pense aux investissements dont les populations peuvent tirer profit. Comme c’est le cas dans beaucoup de localités au Sénégal.
Cependant dans le domaine de ‘’l’économie sportive’’, un certain nombre de millionnaires voire de milliardaires du ballon rond, particulièrement, ne sont pas dans cette dynamique. Certains nous reviennent, avant ou après leur fin de carrière, les poches pleines, disions-nous récemment, mais  « sans perspectives claires quant à leur participation à l’effort de développement  pour une renaissance africaine  dans le domaine de l’investissement utile, approprié, au bénéfice de leurs peuples et leurs pays ». D’autres, reviennent appauvris à la suite d’une mal gouvernance autonome.  Les intellectuels de la diaspora sont également logés à la même enseigne. Combien sont-ils ces professeurs, ces médecins (à l’exception de ceux qui sont déjà rentrés comme Dr Gaoussou Fadiga), qui officient en Europe et en Amérique du Nord en Asie ?
Combien de Banques, combien de projets agricoles, combien d’Universités, de Laboratoires ne pourraient-ils pas mettre sur pied, en synergie avec les sportifs, les artistes de la diaspora ? Voilà la voie à emprunter vers une vraie renaissance africaine (quelque soit par ailleurs les difficultés), qui permettra de juguler l’émigration périlleuse qui constitue pour les gouvernements  en faillite d’Afrique, une soupape de sécurité.

Cependant que cela soit dit, une fois pour toute, la renaissance politique africaine devra se faire sans les porteurs de serviettes, actuels ou passés, des libéraux et de tous ceux qui cherchent à falsifier l’histoire politique pour soigner leur image auprès de la jeunesse qui a en marre des mensonges de politiciens  véreux. Cela est valable pour tous ceux qui sont au service des offices et fondations machins disant, faussement faire, dans l’humanitaire.
Thomas Sankara
Avoir voir été un compagnon de Cheikh Anta Diop, de Thomas Sankara, de Frantz Fanon etc., ou avoir déroulé des pancartes pour dire NON à De Gaulle, ne veut rien dire, si on devient des porteurs de serviettes des libéraux tels que Sarkozy  Abdoulaye Wade et leurs semblables.

La Renaissance africaine passera, par exemple, par des actes du genre posés dans les deux résolutions publiées à la fin de la dernière session de l’UA, pour demander à ce que l’on remette le CPI (Cour Pénale Internationale) à sa place et qu’une armée continentale soit constituée afin de se passer de celle des opérations Serval ou d’AFRICOM.

On pourrait remplir d’innombrables pages pour désigner les indésirables au baquet de la ‘’Renaissance Africaine’’. Mais disons simplement que tant que les faux panafricanistes, les ex-soixante-huitards  et autres « ex-médaillés » d’une certaine  gauche,  friands de Places et de Palaces, au service des libéraux,  ne seront pas débusqués  du Mouvement panafricaniste, la renaissance africaine se fera attendre encore cinquante ans. Surtout cette composante hypocrite qui ne formule des critiques, qu’après avoir perdu leurs privilèges dans un gouvernement impopulaire,

En tout cas, tout projet  d’une quelconque  Renaissance africaine qui ne portera pas l’idéal politique des Nkrumah, Amilcar Cabral, Thomas Sankara, sera voué à l’échec et ne fera que proroger les souffrances des masses africaines.

Dakar le 28 mai 2013

Ababacar Fall-Barros
Ancien contrôleur de gestion à la Direction du Budget auMinistère des Finances ;
Diplômé de l’ex-Institut d’Etudes Administratives Africaine (IEAA) de l’Université de Dakar
Ex-membre du bureau politique de  And Jêf/Pads

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