Comme il fallait- s’y attendre, le communiqué au ton acide du ministère marocain des affaires étrangères et de la coopération qui a accusé l’Algérie de pratiquer «une diplomatie anachronique», le ministère des affaires étrangères a vigoureusement réagi aujourd’hui vendredi par la voix de son porte parole.
Le MAE Algérien démonte point par point les allégations de son homologue marocain en lui rappelant les péripéties des négociations et des engagements pris par les deux parties dans la perspective d’aboutir à terme à une normalisation des relations.
Dans un communiqué reçu à notre rédaction M Amar Belani, a donné un aperçu contextuel pour mieux saisir les dérobades des responsables marocains et leur volonté de griller les étapes en faisant table rase de ce qui devrait être le ciment d’une éventuelle remise à plat des contentieux. «Pour mémoire et très sereinement, je rappelle, qu’en février dernier et a l’issue de la visite a Alger du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la coopération du royaume du Maroc, M. Nacer Bourita, il avait été convenu d’évaluer, «avec la franchise et la sincérité nécessaires» tout le spectre de la relation bilatérale et de définir conjointement les conditions susceptibles d’engager cette dernière dans un processus de «densification graduelle et pragmatique» l’objectif étant de conférer un “caractère apaisé” aux relations bilatérales algero-marocaines, écrit M. Belani.
Un rappel très instructif…
Et de constater plusieurs mois plus tard, «que malheureusement non seulement la campagne de dénigrement de l’Algérie n’a pas cessé, mais qu’elle a pris une tournure plus grave sous la forme de menace brandie contre l’intégrité territoriale de notre pays sous les agissements irresponsables de certains hommes politiques dont la formation, qui plus est, fait partie de la coalition gouvernementale».
Le porte parole des affaires étrangères relève aussi que «les efforts attendus» en matière de coopération et de lutte contre les trafics de drogue n’ont pas été au rendez-vous «comme nous l’avions espéré et les quantités de poison déversées sur l’Algérie ont atteint désormais des proportions inquiétantes comme vous pouvez le constater a la lecture des communiqués rendus publics par les services de la gendarmerie nationale».
La drogue fait perdre la tête au makhzen
Il est vrai que les drogues marocaines sont déversées en quantités industrielles sur le territoire national contrairement aux fausses assurances du makhzen. Par ailleurs, le ministère des affaires étrangères réplique, s’agissant du dossier sahraoui, que c’est le Maroc qui s’entête à coupler cette question avec la normalisation des relations avec l’Algérie. « … s’il y a bien un pays qui met cette question au cœur de la relation bilatérale malgré différentes ententes intervenues a différents niveaux, c’est bien l’autre partie et pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux dernières déclarations faites par des officiels de ce pays, évoquant de manière itérative un “différend régional” “artificiel «et relevant de “la logique de la guerre froide», rectifie le porte parole du MAE.
Et d’asséner que : «D’autres officiels, intervenant dans l’enceinte du parlement européen ont été encore plus remarquables dans cette approche “déphasée” puisqu’un représentant gouvernemental n’a pas eu de scrupule a déclarer que la question du Sahara occidental est «la cause de tout un peuple au Maroc alors que pour l’Algérie, elle est perçue comme une affaire de régime».
Coups bas et coups fourrés
Une mise au point sèche et pertinente de Amar Belani qui a le mérite montrer et démontrer que le Makhzen se trompe de cible et que ces coups de gueule cycliques relèvent au mieux de l’agitation au pire de la mauvaise foi. Le porte parole du MAE a ainsi replacé les termes du débat et invité intelligemment les responsables marocains à élever un peu le niveau au lieu de pleurnicher à chaque fois sur une éventuelle réouverture des frontières.
Une perspective qui s’éloignera aussi longtemps que ces coups bas du makhzen continueront à polluer l’atmosphère entre les deux pays. Et pour que les choses soient claire, le MAE rappelle pour la énième fois que : «Les reniements sont donc à chercher ailleurs et l’Algérie pour sa part, maintient la position qu’elle n’a cesse de proclamer depuis le début, a savoir que la question du Sahara occidental est une question de décolonisation qui relève de la responsabilité des Nations Unies et qu’elle doit y suivre son cours imperturbable pour trouver une solution conforme a la légalité internationale».
Ultime riposte en attendant la prochaine attaque…
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