Maroc.- Pas moins de 15.000 marocains vivent de l’argent provenant de la contrebande de carburant de l’autre côté de la frontière algéro-marocaine, a révélé le le président de l’Association marocaine de protection des consommateurs de l’Oriental (APCO), Mohammed Benkaddour.
En effet, dans un entretien au journal français Le Monde, à paraître dans sa livraison de jeudi, il a indiqué que “entre 3.000 et 5.000 familles, chiffres à multiplier par cinq pour obtenir le nombre de personnes concernées” confiant que”l’essence est le nerf de la guerre qui fait vivre” dans cette région frontalière avec l’Algérie touchée par un chômage endémique.
Ce trafic de carburant permet au “Maroc, pays dépourvu de ressources en hydrocarbures, d’économiser des milliards de dirhams en importation de carburant pendant des années”.
Toujours selon la même source, l’agriculture dans cette région fonctionne à 75% avec l’essence de contrebande dont le montant journalier pour de nombreux trafiquants avoisine les 500 euros pour chacun d’eux.
Depuis que l’Algérie a décidé, l’été dernier, de donner un coup d’arrêt au trafic de carburant, c’est la guerre de l’essence à la frontière dans la région orientale du Maroc où les prix du carburant se sont littéralement envolés: le bidon de 30 litres est passé de 90 dirhams (environ 8euros) à 250, voire 300dirhams(entre 22 et 28 euros).
Selon l’enquête du quotidien français, cette situation nourrit les tensions sociales qui s’ajoutent à d’autres, au moment où le Maroc tente de réduire le coût exorbitant de la caisse de compensation(5milliards d’euros) qui finance à grands frais les produits de première nécessité tels que le sucre,la farine et l’essence, et qui pèse lourd dans le déficit du pays.
Le gouvernement marocain a augmenté les prix de l’essence à la pompe sur tout le territoire, s’attirant, en retour, un vif mécontentement social. Partis d’autres régions du pays,des camions-citernes ravitaillent désormais Oujda. Une première, selon le même journal.
En somme les marocains sentent la fin d’un pétrole passe-partout bon marché après trois décennies au moins durant lesquelles les habitants de cette région s’étaient habitués à en bénéficier à la faveur d’une frontière terrestre entre les deux pays hermétique malgré sa fermeture depuis 1994.
Algérie1, 3 Oct 2013
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