Les Marocains ne se contentent plus de faire passer des kilogrammes ou des quintaux de cannabis, mais plutôt des tonnes pour optimiser leur profit. Cette intensification est reflétée par les quantités de drogue saisies quotidiennement par nos services de sécurité fortement déployés et équipés pour assurer la sécurité de cette frontière commune que le Makhzen veut transformer en un terminal d’exportation de son désormais produit «phare» : le kif.
Pour ce faire, ils redoublent d’ingéniosité et également d’agressivité, puisque les réseaux en charge de ce trafic – encadré et structuré par le Makhzen – sont lourdement armés. Mais à chaque fois, ils tombent dans la «nasse» des gardes-frontières, qui connaissent bien les techniques utilisées pour ce genre de trafic. Ainsi, les éléments du 1er Groupement des gardes-frontières de Maghnia, à Tlemcen, ont réussi à déjouer, près de la bande frontalière, une tentative d’introduction de 3 996 kg de kif provenant du Maroc.
C’est au cours d’une patrouille que les éléments du GGF ont repéré, vendredi soir, une voiture qui a franchi illégalement au niveau de la zone d’El-Djorf, relevant de la commune de Maghnia. Les éléments du GGF ont été contraints d’ouvrir le feu sur le véhicule suspect dont le conducteur a refusé d’obtempérer aux ordres. Ce dernier a réussi à prendre la fuite vers le territoire marocain, abandonnant sur place son véhicule. Un second véhicule a aussi été abandonné non loin du lieu de la première opération. Son conducteur a également pris la fuite vers le territoire marocain.
La fouille des deux voitures, qui portent des plaques d’immatriculation d’Espagne et de France, a permis la découverte de 80 paquets de kif, pesant au total 3 996 kg. Les trafiquants marocains tentent, à chaque coup, de faire passer de grandes quantités, sachant que ce n’est pas tous les jours qu’ils peuvent réussir une opération. Comme ils ont actuellement une surproduction de cannabis qu’ils ont du mal à écouler, ils misent gros à chaque fois. C’est ainsi qu’il est aisé de constater que le trafic de drogue a pris, ces derniers mois, des dimensions inquiétantes.
Selon un bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONDLT), plus de 127 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant les 8 premiers mois de l’année 2013. Le directeur général de l’ONDLT, Mohamed Zouggar, a qualifié d’énorme cette quantité de résine de cannabis saisie. Le mode opératoire des trafiquants marocains qui consiste en la multiplication des tentatives d’introduction de grandes quantités de drogue en dit long sur les coups que leur portent nos services de sécurité. Autrement dit, ces trafiquants, qui mesurent la difficulté à faire passer de la drogue par la frontière algérienne, adoptent la politique du «quitte ou double». C’est le signe d’un pays aux abois qui espère vivre de son cannabis cultivé à outrance dans le Rif, comme nous l’avons déjà rapporté dans nos précédents articles.
Sonia B.
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