Les autorités judiciaires marocaines ont annoncé le renvoi au 28 novembre prochain du procès du jeune Marocain qui a arraché le drapeau algérien au consulat d’Algérie à Casablanca. D’après les médias marocains, le jeune, nommé Hamid Naânaâ, aurait été arrêté sur place, mais immédiatement relâché et maintenu sous contrôle judiciaire. Or, ce jeune activiste, membre d’une association appelée «Jeunesse royale», inféodée au régime et à son administration, le Makhzen, s’est adonné à des déclarations bruyantes pour s’enorgueillir de son geste devant les caméras, quelques minutes à peine après avoir commis son forfait.
Ne paraissant guère inquiété, il avait, au contraire, été ovationné par des manifestants en furie autour de lui, sous les yeux complaisants des forces de l’ordre. Ce qui contredit cette thèse officielle selon laquelle Hamid Naânnaâ aurait été interpellé par la police.
Le gouvernement algérien avait dénoncé une série de contrevérités commises par les autorités marocaines et colportées par leurs porte-voix médiatiques. Alger avait même exigé d’être associé à l’enquête qui devait être menée sur des faits qui s’étaient déroulés sur la zone de souveraineté algérienne qu’est le consulat d’Algérie à Casablanca.
Rabat n’a jamais donné suite à cette requête. Alors, pourquoi cette médiatisation sur un procès qui réunit tous les éléments d’une parodie de justice ? Selon l’agence française AFP, c’est l’avocat de l’accusé qui a demandé ce renvoi «pour pouvoir s’enquérir de tous les éléments du dossier et préparer la défense».
Pour donner l’impression d’un procès sérieux, une cinquantaine de nervis appartenant à la même association ont été, de nouveau, actionnés pour manifester devant le tribunal de Casablanca, scandant des mots de «soutien» à leur camarade et brandissant le drapeau marocain et des portraits du roi Mohammed VI, c’est-à-dire une répétition de la mise en scène grotesque organisée auparavant devant le consulat d’Algérie à Casablanca.
R. Mahmoudi
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