Mohammed VI risque d’être chahuté à Paris

Le souverain marocain est stigmatisé à cause de sa politique coloniale et criminelle au Sahara occidental, mais aussi pour le régime dictatorial qu’il alimente au royaume, sous des dehors de fausse démocratie et de réformes factices. Le moins que l’on puisse dire c’est que Mohamed VI, le souverain marocain, risque de vivre un mauvais quart d’heure à l’occasion de la visite de deux jours qu’il doit effectuer en France les 6 et 7 décembre courant, afin de prendre part à un prétendu sommet sur la sécurité en Afrique. Prétendu, car la France est très mal placée pour parler de pareilles questions, elle qui a ouvert la boîte de Pandore en contribuant à éliminer Kadhafi, ce qui a engendré un conflit armé au Mali, puis en y intervenant militairement, avec les terribles conséquences que l’on connaît présentement. Bref, une dizaine de partis politiques français et d’associations, dont «Survie et Sortir du colonialisme», ont décidé de «chahuter» ce sommet en organisant un «contre-sommet» pour contester la venue à Paris de «dictateurs africains dont le roi du Maroc». 
Ce «contre-sommet» devrait ainsi se présenter sous la forme de deux événements distincts. Il s’agit d’abord d’un «Tribunal citoyen» pour ce mercredi, qui traitera la question du Sahara occidental avec la participation de Bachir Moutik, représentant en France de l’Association des familles des prisonniers disparus sahraouis. Selon les organisateurs, le «Tribunal citoyen de la Françafrique» visera à établir un bilan de 50 ans de «françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain». Le lendemain, un rassemblement inter-organisations est prévu place de la République, pour dire que «la paix en Afrique ne doit pas se décider à l’élysée avec des dictateurs.» Un des organisateurs a affirmé qu’ils vont «demander, à cette occasion, l’annulation du sommet, la fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs, ainsi que la suppression des bases militaires françaises en Afrique.» 
Selon le secrétaire du Comité pour le respect des libertés et droits humains au Sahara occidental (Corelso), Jean-Paul Le Marec, le mouvement associatif de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui est «directement concerné» par la manifestation, puisque, a-t-il affirmé, le gouvernement français «continue de soutenir le Maroc qui poursuit sa politique de répression dans les territoires occupés, condamne des militants sahraouis à de très longues peines de prison et refuse la mise en œuvre du référendum d’autodétermination.» 
Pour rappel, un sommet «Pour la paix et la sécurité en Afrique» est attendu les 6 et 7 décembre à Paris, en présence d’une quarantaine de dirigeants africains, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi que la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Ce sommet sera consacré aux questions de défense et de sécurité dans le continent, qui feront l’objet d’une première table ronde à huis clos le 6 décembre, au cours de laquelle les participants examineront les menaces qui pèsent sur l’Afrique, dont le terrorisme, la piraterie et la sécurité des frontières. À suivre…
Kamel Zaïdi

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