En multipliant ses messages agressifs et provocateurs, le Maroc cherche-t-il seulement à faire plier le bras de l’Algérie dans l’affaire de décolonisation du Sahara Occidental ? Ou cherche-t-il autre chose, notamment, entraîner notre pays dans des marais qui sont loin d’être ses prairies préférées ? A en croire certains observateurs, très au fait des tayhoudite du Palais royal et ce, depuis que Hassan II en était le prince héritier, concluent que les responsables du Makhzen, qui ne sont que des relais de la France en Afrique, redoublent de férocité envers notre pays, ses responsables et ses symboles, parce qu’ils y ont été invités par Madame la France dans des desseins inavoués.
En attendant de vérifier cette assertion qui, à notre humble avis, tient très sérieusement la route, ces observateurs ont été passablement choqués par la dernière trouvaille du Palais royal qui vient de condamner le profanateur du drapeau algérien à deux mois de prison assortis de 250 dirhams pour » atteinte à une propriété privée « . Rien moins ! Comme si un consulat n’était, selon les conventions en vigueur dans les relations internationales, qu’une simple propriété privée, sans cachet officiel et autres exigences diplomatiques…
L’Algérie qui, par le biais du ministère des affaires étrangères, avait exigé de participer à l’enquête marocaine, en est donc pour ses frais. Et Alger qui croit toujours que l’acte du nervi marocain, qui fait partie des « Jeunesses royalistes » n’est pas isolé, se voit, ainsi, confortée dans sa conviction par les épines semées à tous les vents par le discours de M6, en octobre dernier, devant les parlementaires marocains. Ce discours enflammé aura contribué à lancer, très officiellement, cette campagne anti-algérienne.
La « punition » que la justice marocaine a infligée à Hamid Naanaa, après sa libération, est donc, un autre message agressif du Maroc ! Elle qui d’habitude a la main lourde pour des fétus de paille a, donc, été très » royaliste » avec le nervi. C’est comme si elle l’avait récompensé pour avoir défendu « l’intégrité territoriale du Maroc », comme il le prétend. Et ce lourd message envoyé à Alger par la justice marocaine entre, tout naturellement, dans la logique d’escalade en cours ces derniers mois. Il vient, du reste, couronner l’emprisonnement du jeune sportif Islam sous de fallacieux prétextes. Il vient, également, en appoint aux assertions du parti d’El Istiqlal marocain qui n’arrête pas d’accuser l’Algérie d’avoir usurpé les territoires de Tindouf et de Béchar à sa majesté. Mais même M. Belani, notre porte-parole des Affaires étrangères, a parlé d’un verdict d’un « laxisme outrageusement scandaleux » qui confirme de la « manière la plus éclatante que la thèse de l’acte isolé relève tout simplement de la mystification » et que cet acte s’inscrit dans la poursuite d’une démarche d’escalade médiatique qui prend une tournure caricaturale dans les propos des responsables marocains et dans les dépêches de l’agence MAP, il reste qu’il ne faut pas s’affoler.
Pour calmer le Maroc, il faut juste savoir d’où lui vient tout ce « courage ». Et comme d’aucuns pensent qu’il le tire de ses nombreuses servilités envers Fafa, il faut juste clouer le bec à cette dame qui n’arrive pas à gober qu’Alger ne fasse plus partie de sa sphère d’influence. La meilleure des manières est d’agir sur le plan économique. Et là, Fafa qui aura beaucoup à perdre, serai obligée de sommer son valet de descendre de son destrier en toc…
Rachid Houari
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