Par Saïd Boucetta
Les dirigeants de ces deux » grandes démocraties » qui, entre la chute de l’apartheid et le décès de Mandela, ont détruit quelques trois ou quatre pays arabes, continueront à rendre hommage à Mandela, sans évoquer l’adolescent tué par l’armée israélienne, ni les centaines de milliers de mines semées par le Maroc tout au long du mur de la honte.
Le décès de Mandela et la vague d’émotion qu’il a suscité ont mis à nu certaines hypocrisies diplomatiques. Les citoyens de la planète ont sans doute compris que dans les larmes versées par certains chefs d’Etats, il y avait beaucoup de mise en scène. Ce que la mort de ce grand homme a apporté à l’humanité c’est cette prise de conscience de la souffrance de deux peuples encore colonisés. Les Sahraouis et les palestiniens ne tarderont pas à revenir au devant de la scène d’ici à l’enterrement de Nelson Mandela.
L’humanité serait totalement sourde et aveugle si elle ne faisait le rapport entre la lutte de Mandela et la situation où se trouvent ces deux peuples, par la faute de deux régimes expansionnistes et liberticide. L’humanité aura le temps, durant ces quelques jours, de constater que ces deux régimes sont soutenus par ceux-là mêmes qui ont fait durer l’apartheid des décennies avant de lâcher prise sous la pression des pays africains.
La France et les Etats Unis, sont les principaux » amis » du Maroc et d’Israël. Les dirigeants de ces deux » grandes démocraties » qui, entre la chute de l’apartheid et le décès de Mandela, ont détruit quelques trois ou quatre pays arabes, continueront à rendre hommage à Mandela, sans évoquer l’adolescent tué par l’armée israélienne, ni les centaines de milliers de mines semées par le Maroc tout au long du mur de la honte. Ils feront mine de n’avoir pas entendu les 220 participants représentants les pays des cinq continents qui prendront part, les 14 et 15 décembre prochains à Alger, aux travaux de la 4éme conférence internationale sur » Le droit des peuples à la résistance: le cas du peuple sahraoui « . C’est-à-dire au même moment où le monde enterrera Mandela.
Cette manifestation est préparée conjointement par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’ambassade de la République Arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger. Elle impose une brûlante actualité et devrait interpeller le monde entier, au moment où l’humanité fait ses adieux à l’un des symboles de la résistance des peuples. La société civile internationale sera présente en force à Alger. Les Etats-Unis d’Amérique, la Namibie, le Bénin, la Tunisie, le Liban, l’Espagne, le Nigeria, la France, la Belgique, le Burkinafaso, le Kenya, le Brésil, Cuba, le Japon, l’Italie, le Mexique, l’Allemagne, la Tanzanie, ainsi que l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE), seront représentés dans cette grande manifestation.
Les experts et les militants mettront en exergue la responsabilité de la communauté des nations et plus spécifiquement celle des membres permanents du Conseil de sécurité qui ont de tout temps soutenu l’entité sioniste et le royaume du Maroc. La conférence démontrera aux yeux du monde que ceux qui disent pleurer Mandela sont à mille lieux des idéaux qu’il a toujours défendu tout au long de sa longue marche de militant.
Les travaux de la Conférence s’articuleront, selon le Président du CNASPS, autour de plusieurs thèmes, à savoir » Le droit des peuples colonisés à la résistance « , » Droit à l’autodétermination et actualités dans le dossier du Sahara Occidental « , » Violation des droits de l’Homme par le Maroc dans les territoires occupés du Sahara Occidental « , » Spoliation des ressources naturelles sahraouies par le Maroc » et » Les contradictions de l’UE dans le conflit du Sahara Occidental « . Toutes ces thématiques convergent vers la nécessité pour les grands de ce monde de reconsidérer leur position vis-à-vis d’une nation raciste et d’une autre prédatrice des richesses qui ne lui appartiennent pas. En fait, la lutte pour l’indépendance de ces deux peuples passera sans doute par d’autres souffrances, et ce ne seront certainement pas les » amis » du roi qui y participeront d’une manière ou d’une autre.
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