Les députés européens ont approuvé le renouvellement de l’accord de pêche UE-Maroc permettant ainsi aux bateaux de 11 pays de l’UE de pêcher dans les eaux marocaines mais également dans les eaux territoriales du Sahara occidental.
Malgré l’opposition de 204 eurodéputés de plusieurs groupes politiques, le parlement européen a fait fi du droit et de la légalité internationale scandalisant ainsi la communauté internationale et a permis l’adoption de cet accord ce mardi. Celui-ci prévoit en échange un paiement annuel de l’UE de 30 millions d’euros, dont 14 millions pour soutenir le développement du secteur de la Pêche au Maroc. Les députés européens opposés à cet accord, ont pourtant rappelé que cet accord ne respectait pas le droit international mais en vain…
Pour l’histoire, le parlement européen qui a imposé dans tous ces accords une clause pour le respect des droits de l’homme, n’a tenu aucun compte des droits des Sahraouis et de la légalité internationale le jour même consacré aux droits de l’homme. En effet, ce mardi 10 décembre est la journée internationale des droits de l’homme.
Mr Mohamed Sidati ministre délégué auprès des institutions européennes, a tenu à saluer les positions des gouvernements de la Suède, du Danemark, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de la Finlande qui tous ont refusé de cautionner un tel accord par respect des règles du droit international.
L’accord adopté ce mardi 10 décembre 2013 n’exclut pas les eaux territoriales sahraouies, alors qu’aux yeux de l’ONU le Sahara occidental est un territoire non autonome dont le peuple n’a pu encore exercer son droit à l’autodétermination, un territoire sur lequel le Maroc n’a aucune autorité légitime. Selon l’avis consultatif de la Cour internationale de justice de 1975 et l’avis juridique donné en 2002 par le Sous-secrétaire général aux Affaires juridiques de l’ONU, le Maroc n’exerce ni souveraineté ni administration légale au Sahara occidental. Il s’agit d’une puissance occupante qui a envahi le Sahara occidental militairement il y a 38 ans.
L’UE vient de franchir une ligne qui va la discréditer auprès de la communauté internationale et dans son aveuglement à continuer dans la complaisance avec le Maroc, elle subit de plein fouet les conséquences de ces actes de violation du droit international.
Mr Mohamed Sidati a tenu à souligner que «Un tel accord est contraire aux droits et intérêts du peuple sahraoui et aux principes pertinents du droit international applicables au Sahara occidental en tant que Territoire non autonome. S’il est mis en œuvre, il déstabilisera une situation déjà passablement explosive dans la région, sapant les efforts des Nations Unies pour trouver une solution pacifique et durable au conflit. Il donnera également une forme de légitimation à l’occupation marocaine du territoire, contribuant ainsi à prolonger les souffrances du peuple sahraoui».
Ouest Tribune
Be the first to comment