Le Polisario s’oppose à la marocanisation du patrimoine sahraoui
Le conflit du Sahara occidental plonge les deux belligérants dans des considérations idéologiques. En intégrant en 2011 la dimension hassanite dans la Constitution réformée au Maroc, le roi Mohamed VI tentait-il de contenir l’élan indépendantiste des Sahraouis ?
Le Front Polisario n’hésite pas à condamner «des tentatives désespérées du régime marocain de marocaniser le patrimoine sahraoui» et de «tuer la personnalité originelle du peuple sahraoui». Position réaffirmée par la ministre de la culture de la Rasd Khadija Hamdi, qui intervenait sur la chaîne TV privée Numidia News.
Selon elle, l’intégration du dialecte hassanite dans la Constitution du Maroc est une pure opération politique dictée par une arrière-pensée claire, qui est de contenir et de marocaniser le patrimoine sahraoui».
Il faut rappeler que la Constitution plébiscitée en juillet 2011 au Maroc, et à travers laquelle le roi avait engagé des réformes politiques imposées par un mouvement de rue réclamant le changement, avait intégré le dialecte hassanite -parlé par les Sahraouis et les Mauritaniens- dans la dimension identitaire marocaine. Depuis, de nombreux festivals, rencontres et autres manifestations culturelles ont été organisées par les différents ministères marocains, mettant en exergue la culture hassanite comme l’un des fondements de l’identité et de la culture marocaines. Khadija Hamdi a estimé qu’»un régime qui a tout fait pour exterminer le peuple sahraoui, en déclarant une guerre totale contre lui durant l’invasion, ne peut cadrer avec ses tentatives dérisoires d’assimilation».
Elle a rappelé que «le régime marocain avait utilisé toutes les méthodes dont le napalm, les bombardements, les disparitions forcées afin de venir à bout de notre identité». Le Front Polisario avait rejeté, dès l’annonce des réformes marocaines, la démarche d’intégrer le territoire du Sahara dans le référendum sur la nouvelle Constitution organisé en juillet 2011.
Il avait exprimé son soutien au mouvement du 20 février, qui a vu le jour au Maroc dans le sillage des révoltes qui ont touché les pays de la région.
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