Une fois n’est pas coutume, l’Etat marocain a accordé peu d’importance à la dernière visite à Rabat de l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Christopher Ross. L’agenda de cette visite n’a comporté qu’une réunion avec le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar. Ni le roi Mohammed VI ni aucun autre haut responsable ne l’a reçu. Pourtant, cette visite risque d’être cruciale car elle pourrait signifier le début d’une nouvelle phase de la gestion du conflit au Sahara.
Christopher Ross avait commencé sa tournée internationale par la visite de certaines capitales occidentales en décembre passé, pour se rendre a partir de lundi de la semaine passé à Alger, Tindouf et Nouakchott avant de venir au Maroc. Après l’échec des négociations indirectes, Ross avait promis en Octobre dernier, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, de mettre en œuvre une nouvelle formule, celle des négociations directes, pour rechercher une solution au problème de fond : celui de la souveraineté sur le territoire du Sahara.
Lors de son séjour à Alger, lundi et mardi de la semaine dernière, il avait eu des entretiens avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre des Affaires étrangères, Ramdane Laamamra. Il n’a pas été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika en raison de son état de santé. Christopher Ross s’est ensuite envolé vers Tindouf, où il s’est entretenu avec le leader du Polisario Mohamed Abdelaziz avant d’aller en Mauritanie où il a rencontré le Premier ministre Oueld Mohamed Laghdaf.
Au cours de sa visite au Maroc, Ross n’a rencontré que le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar lundi dernier. Il n’a pas été reçu par le roi Mohammed VI et aucune annonce n’a été faite sur une éventuelle rencontre avec le Chef de gouvernement Abdelilah Benkirane.
Si le Maroc minimise la visite de Ross à Rabat, c’est pour signifier par anticipation son refus implicite des propositions formulées par l’émissaire de l’ONU relatives à l’avenir des négociations directes avec le Front Polisario.
Christopher Ross a un sentiment d’assurance après avoir remporté le soutien de ses efforts dans la déclaration officielle commune publiée à la suite de la visite du roi Mohammed VI à la Maison Blanche. C’est peut-être la raison pour laquelle il a soumis de nouvelles propositions qui ne correspondent pas vraiment aux intérêts de Rabat. En réaction, et pour éviter de paraitre s’engager sur un chemin incertain, le Maroc a préféré négliger sa dernière visite dans la région.
Dans le même temps, Ross se trouve dans une position très inconfortable, vu qu’il est à la recherche d’une formule qui lui évite l’échec devant le Conseil de Sécurité qui exigera de lui des résultats, lorsqu’il examinera le dossier en avril prochain.
D’ici là, l’envoyé spécial doit présenter des réalisations tangibles qui prouvent qu’il a réalisé des progrès dans sa mission, ce qui semble peu probable, puisque le Maroc continue de s’accrocher à la seule formule de l’autonomie alors que le Polisario insiste pour obtenir un référendum d’autodétermination.
Alifpost, 29/01/2014
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