Maroc : l’Iran, une nouvelle carte perdue d’avance

Le Maroc ne sait plus quelle carte utiliser pour faire pression sur l’administration Obama. Lorsque les Etats-Unis ont proposé au Conseil de Sécurité de l’ONU l’élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental, Rabat a annulé les manœuvres conjointes prévues avec l’armée américaine.

La veille de la visite du roi Mohammed VI à Washington, au mois de novembre 2013, le Maroc a voulu mettre davantage de pression sur Obama avec l’annonce, au parlement, d’une loi contre la normalisation avec Israël qui n’a jamais été votée. 

L’invitation adressée par la Maison Blanche à un diplomate sahraoui pour assister au déjeuner officiel offert par le président américain aux personnalités américaines et au corps diplomatique semble indiquer que Washington n’a pas l’intention de se plier aux pressions marocaines. 

Le temps presse, le rendez-vous d’avril est dans quelques semaines. Le Conseil de Sécurité va débattre sur la question du Sahara Occidental et il risque de charger la MINURSO de la question des droits de l’homme, ce qui serait en soi un référendum. La population n’attend pour s’exprimer que la levée des matraques.

Dans le but de contrecarrer cette éventualité, le Maroc continue à multiplier les menaces. La nouvelle carte sortie de la manche du magicien makhzénien est celle de rétablir les relations diplomatiques avec l’Iran. Une chose qui ne risque de se produire au moment où l’Arabie Saoudite, principal pourvoyeur de fonds pour le Maroc, mène une vaste campagne contre le pays des Ayatollahs.

La nouvelle n’a pas dépassé le stade d’une annonce faite par le ministre délégué iranien pour les affaires arabes et africaines, Houssein Emir. « le Maroc et l’Iran s’accordent sur la nécessité de restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays » a-t-il déclaré. 

Par contre, du côté marocain, aucune déclaration ni verbale ni écrite de la part du gouvernement ni dans le site officiel du ministère des affaires étrangères marocain.

Pour rappel, selon une dépêche publiée par Wikileaks, le Maroc a décidé de rompre avec l’Iran à la demande de Riadh.