En déposant une plainte contre le patron du contre-espionnage marocain pour des actes de torture, l’Association des Chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a déclenché la colère des autorités marocaines. Et l’embarras de l’Etat français…
C’est un coup de froid diplomatique rare. Depuis quelques jours, le Maroc ne décolère pas contre la France. Au cœur de la brouille : la visite, le 20 février dernier à Paris, de sept policiers à la résidence de l’ambassadeur marocain. Les policiers étaient porteurs d’une convocation, par un juge d’instruction, du patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi, en visite en France.
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay a tenté samedi 22 février d’apaiser les tensions, évoquant un « incident regrettable » et promettant que « toute la lumière » serait faite. François Hollande a même dû téléphoner au Roi Mohamed VI.
Dernier rebondissement, lundi 24 février, une visite officielle à Rabat de Nicolas Hulot « envoyé spécial du président français pour la planète » a été reportée par les autorités marocaines.
A l’origine des tensions, deux plaintes pour des actes de torture déposées le 20 février par l’ACAT (Actions des chrétiens pour l’abolition de la torture) et Joseph Breham, avocat au barreau de Paris. L’une d’entre elles concerne Naâma Asfari, défenseur des droits de l’homme sahraoui arrêté et torturé en novembre 2010 puis condamné à 30 ans d’emprisonnement par la justice militaire marocaine sur la base d’aveux signés sous la torture.
Dimanche 23 février, une autre plainte a été déposée contre le patron du contre-espionnage marocain par l’avocat d’un ancien champion de boxe, Zakaria Moumni, condamné et détenu pendant 17 mois au Maroc entre 2010 et 2012.
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