Nous avons remarqué dernièrement un dense mouvement sur la scène politique et médiatique de Nouakchott représenté par des conférences de grande ampleur dans les hôtels les plus chics sous la bannière de l’intégration du Maghreb Arabe et des longs articles qui portent les mêmes titres : les obstacles face à la construction du Maghreb Arabe et des publications sue le même sujet comme si la construction du Maghreb Arabe était la solution magique à tous nos problèmes.
Ce qui est étrange est que tout ce mouvement porte des points communs dont le plus important est qu’il a lieu au mois d’avril, le mois où le Conseil de Sécurité se rencontre pour discuter de la question du Sahara Occidental et écouter un rapport détaillé du Secrétaire Général sur cette question. Une période de travail intense des services marocains afin que tout se passe bien et dans laquelle ils ont besoin d’un coup de main.
L’autre point commun est qu’ils tentent, d’une façon très maline, d’ignorer la question du Sahara Occidental en lui réservant une partie infime du temps consacré à une marrée de discours sans importance. Ils prétendent que c’est un problème algéro-marocain et ce qui est étonnant c’est qu’ils se montrent plus royalistes que le roi.
Les parties du conflit sont connues de tous, le Front Polisario et le Royaume du Maroc. Elles mènent des négociations sous les auspices de l’ONU et je suis sûr que les professeurs savent cela mais j’ai voulu le leur rappeler puisque, bizarrement, ces publications ne font pas mention de l’évolution du dossier du Sahara Occidental.
Il est du devoir de ces « penseurs » de se mettre du côté du droit. Le rapport du Secrétaire Général de l’ONU qui a été publié il y a quelques jours et sera discuté demain était on ne peut plus clair. Il a rappelé à tous, et à nos « penseurs » en particulier, que le problème du Sahara Occidental est un problème de décolonisation, qu’il est enregistré depuis 1963 dans l’agenda de la IV Commission chargée de la décolonisation et que la présence dans le territoire de la mission onusienne depuis plus de 20 ans a un but mis en exergue par le nom de la mission : Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental. Le but de la présence onusienne était d’aider le peuple sahraoui à choisir son destin. De ce fait, le Sahara Occidental est considéré comme territoire occupé par le régime marocain. Il aurait été plus pertinent de la part de nos « penseurs » de revendiquer, à l’instar du monde entier, l’autodétermination du peuple sahraoui et la résolution du problème du Sahara Occidental sur des bases justes et impartiales pour édifier une Union du Maghreb Arabe sur des fondéments légaux au Lieu de tenter de saper le droit du peuple sahraouis et ses sacrifices.
C’est une honte qu’au moment où les femmes sahraouies sont traînées par ses cheveux dans les rues d’El Aaiun occupée et les organisations internationales des droits de l’homme condamnent ces actes et le Secrétaire Général de l’ONU recommande, d’une manière claire et nette, la surveillance des droits de l’homme dans les territoires occupés, nous trouvons certains en train de marcher à contre-courant. Mais le peuple sahraoui est plus déterminé à arracher ses droits et plus présent sur la scène internationale alors que le Maroc est isolé, en particulier dans le continent africain, alors que l’Etat sahraoui est considéré comme membre actif et l’un des fondateurs de l’Union Africaine. Sa présence est forte sur la scène européenne. Le Sénat italien vient de demander au gouvernement italien de reconnaître la nation sahraouie et renforcer son soutien au peuple sahraoui et à sa lutte pour la libération et l’indépendance. La position du Royaume Uni est favorable et soutient le droit à l’autodétermination. En ce qui concerne les Etats-Unis, le rapport du Département d’Etat a clairement laissé entendre son soutien à l’autodétermination et sa condamnation des actes de répression contre les manifestants sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental ainsi que le jugement des civils sahraouis par des tribunaux militaires.
L’édification du Maghreb Arabe est le rêve de tous les peuples maghrébins, mais il doit être fondé sur la justice, la démocratie, l’égalité, la liberté et la participation de tous les peuples de la région et non pas sur l’injustice, la répression, l’exclusion et l’expansion. Les années 1960 sont encore proches de la mémoire. Si chacun de nous ne s’arrête pas dans ses limites et notre union n’est pas basée sur le respect du voisin et l’indépendance de tous les peuples, le train ne partira pas.
Yahia Ould Ahmeddou
http://www.aqlame.com/article18044.html
Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
Soyez le premier à commenter