Le Conseil de sécurité des Nations unies doit, en principe, adopter, ce mardi, un projet de résolution, proposé par les USA pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental (Minurso).
Soulignant l’importance d’améliorer la situation des droits humains au Sahara occidental, la résolution encourage les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à œuvrer avec la communauté internationale pour développer et mettre en œuvre des mesures indépendantes et crédibles, afin de garantir le plein respect des droits de l’Homme au Sahara occidental.
Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et des organisations de défense des droits de l’Homme ont appelé à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme, mais le Maroc, soutenu par la France, rejette la mise en place d’un mécanisme de surveillance au sein de la Minurso. Pour éviter toute mauvaise surprise, Mohamed VI est allé jusqu’à se déplacer en France où depuis son château de Betz il fait pression sur l’Élysée et le Quai d’Orsay.
La présence du roi Mohamed VI en France alimente aussi la polémique sur son activité à Paris, voulant qu’il se soit déplacé pour agir directement sur Paris, en faveur du renouvellement du mandat de la Minurso, mais sans l’élargir aux questions des droits de l’Homme. Or, Mohamed VI avait agi, oui, mais directement à l’Onu, appelant le Secrétaire général, Ban Ki-moon, et le menaçant presque de mettre fin au mandat des éléments de la Minurso se trouvant sur la partie du territoire qu’il occupe. Pour le représentant du Front Polisario à l’Onu, Ahmed Boukhari, le Maroc et la France ont fait faire pression sur les Nations unies pour réviser le rapport du SG de l’Onu. Ahmed Boukhari a indiqué que le contenu du rapport du Secrétaire général de l’Onu a été salué par la majorité des membres du Conseil de sécurité.
Il y a huit pays au sein du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté qui ont fortement plaidé pour le contenu du rapport du secrétaire général de l’Onu, notamment celles relatives à la surveillance des droits de l’Homme et les ressources naturelles du Sahara occidental, exploitées illégalement par le Maroc. Ce groupe de pays s’est élargi, et le Maroc n’a plus pour soutien que la Jordanie et la France pour défendre ses thèses.
Le zèle de l’ambassadeur français aux Nations unies, qui quittera son poste en juin prochain est notoire. Des informations non vérifiées concernant un veto français ont même été avancées, obligeant le diplomate français à sortir de sa réserve et à démentir.
Cet ambassadeur français à l’Onu, Gérard Araud, pour ne pas le nommer est intervenu, rappelle-t-on, en faveur du Maroc en faisant pression sur le Secrétaire général, Ban Ki-moon, en vue de modifier le contenu de son rapport.
Gérard Araud est le diplomate qui a qualifié le Maroc de «maîtresse, dont on n’est pas particulièrement amoureux, mais qu’on doit défendre». Des propos tenus devant l’acteur espagnol, Javier Bardem. Le Maroc lui a fait payer ce rare moment de lucidité puisque ses pressions sur l’Élysée et la bienveillance du Quai d’Orsay ont poussé à la nomination d’un nouvel ambassadeur de France aux Nations unies.
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