Mohamed Dihani, le Belliraj sahraoui

Au Sahara Occidental, le Maroc a tout essayé pour diaboliser les sahraouis et leur mouvement de libération national, le Front Polisario. 
La lutte contre le terrorisme a été durant des années un des alibis du gouvernement marocain pour attirer le soutien des occidentaux au régime marocain.
Dans ce cadre, pour s’assurer le contrôle du terrioire du Sahara Occidental et de ses ressources, le Maroc a fait recours à des nombreuses stratagèmes pour accuser les sahraouis et le Polisario de collusion avec les mouvements terroristes.
Dans ce contexte, un émigré sahraoui résident en Italie et connu pour son activisme pour l’indépendance de son pays a suivi le sort du citoyen belgo-marocain Abdelkader Belliraj.
Mohamed Dihani est Sahraoui, et prisonnier politique du royaume marocain. De son enlevement à son emprisonnement, il témoigne dans une vidéo enregistrée le 17.04.2011 – plus facile à sortir de prison qu’un courrier – de ce qu’il a vécu, les brutalités policières, chantages et violences psycholigiques, les aveux extorqués sous la torture, sort reservé par le régime marocain aux citoyens Sahraouis qui resistent pacifiquement contre l’occupation militaire de leur pays.
Mohamed Dahani a lui toujours rejeté toute forme de violence et l’extrémisme.
Daihani a été enlevé le 28 avril 2010 par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST), alors qu’il quittait la fête donnée en l’honneur de la libération de son cousin, emprisonné pendant 10 mois pour avoir exprimé ses opinions politiques.
Mohamed Daihani a ensuite disparu pendant 6 mois qu’il a passé en détention secrète à Témara. Dans ces lieux, il a été soumis à la torture pendant plus de 10 jours, ce qui l’a obligé à céder au chantage et à la pression. On lui avait dit que sa libération dépendait de sa coopération. Le 29 octobre 2010, il est emmené à la prison de Salé. Il a été torturé physiquement et psychologiquement à nouveau en 2011 et en 2012.
Mercredi 18 décembre 2013, la section de la cour d’appel de Rabat à Salé convoque Mohamed Daihani pour l’audience du procès devant la cour de cassation. Au dernier moment, l’administration pénitentiaire l’informé du report du procès au 8 janvier 2014.
Mohamed Daihani conteste la peine de prison de six ans ferme prononcée par la même Cour d’appel pour les chefs d’accusations d’avoir l’intention : d’attaquer la prison noire d’El Aaiun pour y libérer les prisonniers politiques, d’assassiner les Sahraouis collaborateurs avec le Maroc et de préparer des attentats terroristes en Italie.
Les charges détaillées qui pèsent contre lui sont les suivantes:
Planification de bombarder la prison locale de El Aaiun par des explosifs, comme il est prétendu être le plus important lieu de détention du groupe de fidèles au Polisario,
Planification d’assassiner certains des figures d’autorité, y compris certains responsables de la sécurité nationale à El Aaiun,
Planification de mener des attaques à l’explosif contre l’une des voitures de police qui sont souvent garées à proximité d’une des stations-service à Smara, rue de Laayoune,
Planification de cibler les touristes étrangers séjournant à l’Hôtel Nagjir situé à Foum Elwad plage,
Planification de dévaliser une agence bancaire en Italie pour obtenir financements,
Planification de cibler restaurant du Mac Donald à Rome,
Planification de saboter la partie de la liaison ferroviaire entre les villes de Livourne et Grossito,
Planification d’assassiner l’un des personnages du Vatican
Condamné à 10 ans de prison en première instance en raison de toutes ces charges, il conteste tout en bloc.
Il fait appel, et est condamné à 6 ans de prison. Après son pourvoi en cassation la peine est réduite à 5 ans.
L’accumulaton des charges et leur démesure confère cependant à leur dicrédit, et confirme tacitement leur fabrication intégrale, surtout au vu de l’indécision des peines.

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