Le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, a estimé que la résolution 2152 du Conseil de sécurité de l’Onu « réfute de manière catégorique les allégations de l’occupant marocain et définit le cadre juridique du conflit saharo-marocain ».
Intervenant à l’occasion de la Fête international des travailleurs, le président sahraoui a precise que le Maroc n’avait aucune « souveraineté » sur le Sahara occidental qui attend la décolonisation, étant la dernière colonie en Afrique.
Le Conseil de sécurité a adopté le 29 avril dernier la résolution 2152 relative au Sahara occidental, dans laquelle il appelle à trouver une solution qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui. Rejetant clairement la situation du statu quo sur la Question sahraouie, le Conseil de sécurité a invité les deux parties en conflit (Front Polisario et Maroc) de poursuivre les négociations sous les auspices du ecrétaire général de l’Onu, sans conditions préalables et debonne foi », en vue de parvenir à »une solution olitique juste, durable et mutuellement acceptable ». Par ailleurs, le président de laRépublique a rappelé la justesse et la légitimité » du combat du peuple sahraoui.
Pour Abelaziz, la resolution du Conseil de sécurité traduit « l’exaspération de la communauté internationaleface à l’intransigeance des autorités marocaines » affirmant qu’il était temps pour l’Onu d’assumer ses responsabilités et de mettre un terme au plus vite à cette occupation qui va à l’encontre de sa charte et résolutions.
Il a, ainsi, qualifié cette résolution d' »acquis » pour le peuple sahraoui qui continue de consentir de grands sacrifices pour son autodétermination. Pour sa part, le Premier minister sahraoui, Abdelkader Taleb-Omar, a affirmé que la resolution du Conseil de sécurité était « satisfaisante » bien que n’ayant pas inclus l’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme dans les territories sahraouis. « Si la resolution avait élargi le mandat de la Minurso à la surveillance de la situation des droits de l’Homme sahraouis nous l’aurions alors qualifiée d’excellente », a-t-il dit à l’ouverture de la 11e édition du Festival international du cinema au Sahara occidental (FISahara).
Les Sahraouis espéraient que « la Minurso soit chargée, comme les autres missions onusiennes, de surveiller les droits de l’Homme, mais cela ne signifie pas qu’elle soit mauvaise », a-t-il dit.
Pour le responsable sahraoui, la résolution est un « avertissement pour le Maroc pour progressersérieusement dans le dialogue ».
« En changeant d’ambassadeur (aux Nations unies) le régime marocain montre qu’il se trouve dans une situation inconfortable », a encore estimé le Premier ministre sahraoui. Taleb-Omar a considéré en outré cette résolution « comme une nouvelle manière de procéder. Au lieu de charger la Minurso de surveiller les droits de l’Homme, il a été demandé la mise en place d’autres mécanismes qui aboutissent au même résultat ».
La résolution a évoqué la question des droits de l’Homme, en « appelant les parties à oeuvrer au plein respect des droits de l’Homme et la liberté d’expression et au rassemblement », a-t-il souligné, ajoutant que cette exigence était faite au « régime marocain qui empêche des associations de se rassembler ou de s’exprimer librement ». Selon lui, la nouveauté cette fois est que le Secrétaire général de l’Onu et son envoyé personnel soutiennent que »le statu quo n’est pas acceptable et si aucun progrès palpable n’est réalisé à la fin 2014, les démarches pacifiques seront conçues sous une autre approche ». Concernant les efforts qui seront déployés à l’avenir par les Sahraouis, le Premier ministre a assure que le peuple du Sahara occidental « restera pleinement engagé dans sa lute légitime pour la liberté et l’indépendance », appelant la communauté international à intervenir pour « éviter aux Sahraouis de prendre des positions radicales ». Par ailleurs, le président de la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme, Saïd Filali, a declare que le rapport du Conseil de sécurité « comporte deux éléments, à savoir le rapport du Secrétaire général de l’Onu qui consacre la légalité international et la force du droit et la résolution du Conseil de sécurité qui prend en compte les rapports de force actuels dans le conflit ».
Concernant la prorogation du mandat de la Minurso, Filali a estimé qu’elle « poursuivra sa mission telle que définie par le Conseil de sécurité, soulignant que sa crédibilité et son rôle resteront amoindris tant qu’elle fait l’exception du reste des missions de paix des Nations unies ».
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