Le Maroc poursuit toujours, dans sa course désespérée contre l’Algérie et ses fondements historico-culturels et religieux, son vain objectif de faire main basse sur tout ce qui se rapporte à la Confrérie de la Tidjania. Est-il ainsi étonnant de voir le souverain marocain adresser un long message aux participants à la 3ème rencontre des «disciples» organisée à Fès (nord-est) par le Makhzen pour accréditer l’idée fausse que cette Tarika est née au Maroc ? Ce message, lu au nom du Roi, par le ministre des Affaires religieuses, l’inamovible Ahmed Tewfik, fait endosser, au Maroc, la paternité de cette Confrérie, par le seul fait que Cheikh Ahmed Tidjani (1738-1815) est mort dans ce pays. Dans une longue missive, à l’adresse des adeptes, de cette confrérie, Mohamed VI veut, en fait, faire perdurer l’idée que le Maroc est le véritable fief de cette «Tarika», son essence et ses racines culturelles et religieuses, allant même jusqu’à répéter la saugrenue idée qu’il est le descendant du prophète Mohamed (QSSSL). Et c’est comme cela, chaque année, le Maroc dépensant sans compter, pour organiser de telles rencontres spirituelles afin de s’arroger la paternité de cette Tarika.
La réaction des chefs spirituels de la Tarika Tidjania, qui a essaimé ses racines, au plus profond de l’Afrique, ne s’est pas fait attendre. Elle est venue par un message du Khalife général de la Confrérie Tidjania, Cheikh Ali Tidjani, qui a affirmé, hier, mercredi à Ain Madhi (lieu de naissance du Cheikh Sidi Ahmed Tidjani), dans la wilaya de Laghouat, que les activités organisées, sans la consultation du Kalifat général, n’engagent, en aucun cas, la Confrérie. «Toute activité organisée sans la consultation du Kalifat général de Tidjania et hors de sa bannière, n’engage, en rien, la Confrérie», précise t-il, alors que la Tidjania se prépare à accueillir, dans les prochains jours, une délégation composée de plus de 250 personnes du Sénégal, de Gambie, de Mauritanie et d’autres pays, pour réitérer l’attachement et l’allégeance au règne du Cheikh et de ses petits-enfants, à Ain Madhi. En réponse aux rencontres et autres festivals dédiés à cette Confrérie, par le Makhzen, chaque année, à Fès, Cheikh Ali Tidjani a expliqué que «ces activités ne représentent pas la Confrérie ni ses adeptes, à travers le monde», ajoutant que ces activités organisées, hors de notre bannière et sans notre consultation, ne nous concernent pas». Il précise, vis-à-vis de la rencontre marocaine de Fès, avoir «décliné une invitation, à prendre part à une telle rencontre, adressée à titre personnel et non en tant que Kalife général de la Confrérie». Une manière, comme une autre, pour signifier aux autorités marocaines de mettre un terme à cette stupide prétention de diriger les activités et d’assurer la paternité d’une Confrérie religieuse et de propagation de l’Islam en Afrique, née, il y a plus de deux siècles, à Ain Madhi, dans le sud de l’Algérie, et fondée par Ahmed Tidjani, au domicile de Sidi Belkacem où habitait son père.
Pour autant, le Maroc s’entête toujours à cacher l’origine algérienne de Cheikh Ahmed Tidjani, ni à parler de son lieu de naissance, de sa khelwa de Bousemghoun, mais seulement du lieu de sa mort, à Fès où il était «Moqadem».
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