Sur les traces du génocide au Sahara Occidental

Ali Said Adda avait 12 ans en 1975 lorsque les troupes marocaines capturent des membres de sa famille qui cherchaient de l’eau et du pâturage dans la région d’Amgala, au Sahara Occidental. Il était terrifié rien que de voir l’armée du Maroc dont il avait entendu des horreurs inimaginables. Maintenant, il se retrouve face à la réalité. Les soldats marocains tirent sur chacun des membres de sa famille. Lui, il saute derrière un des militaires marocains en quête de protection. Ce geste lui sauvera la peau.
Amar Bendjedda, journaliste à la Télévision Algérienne (ENTV) l’a rencontré en 2009 et a enregistré son témoignage alors qu’il est en reportage dans les territoires libérés du Sahara Occidental. Lorsqu’il faisait son travail d’enquête il n’imaginait pas que quatre ans plus tard, en juin 2013, un berger allait trouver deux fosses communes déterrées par de fortes pluies torrentielles qui avaient frappé la région.
«Au moment où j’enregistrais les propos de ce Sahraoui, je ne savais pas encore que les ossements de ses proches seraient un jour découverts dans deux fosses», raconte Amar Bendjedda, lequel décide alors de filmer les recherches qui sont entreprises par les experts espagnols. Il en tirera un documentaire (Aarch ala joutheth) de 52 mn qui sera diffusé demain à 21h sur la chaîne A3.
«Il m’apparaissait urgent de montrer à la communauté internationale les exactions commises par le royaume chérifien au Sahara occidental», juge le journaliste.
On estime que quelque 475 Sahraouis ont disparu depuis 1975. Environ 80% de ces victimes l’auraient été durant les premières années de l’occupation militaire du Sahara occidental par le Maroc, entre 1975 et 1977, après le retrait de la puissance coloniale espagnole.

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