Un documentaire sur les disparus sahraouis signé Amar Bendjedda
En avril de l’année dernière, deux fosses communes ont été découvertes dans les territoires libérés de la République arabe démocratique sahraouie. Un laboratoire basque a entrepris l’analyse médico-légale des restes des corps.
La conclusion de ces analyses scientifiques ainsi que les déclarations des témoins du drame font ressortir la responsabilité entière des forces d’occupation du territoire sahraoui.
C’est sur les aspects réels de cette tragédie qu’Ammar Bendjedda a réalisé un documentaire à Amgala pour le compte de l’Entreprise nationale de télévision, projeté hier en première diffusion.
Dans cette enquête, le réalisateur reprend les grandes étapes historiques vécues par le Sahara occidental. Cette partie ouest du Sahara a été attribuée à l’Espagne au congrès de Berlin en 1884, visant à partager les richesses du continent africain entre les puissances européennes. En 1975, l’Espagne se retire de sa colonie. Sans demander l’avis de personne, le Maroc l’annexe en occupant le pays par la marche verte, et c’est la continuité de la résistance sahraouie contre le royaume chérifien après celle menée contre l’Espagne. C’est à cette période que se manifeste déjà la violence de l’armée coloniale. «Otez la vie à quiconque s’oppose à notre marche verte» avait donné pour consigne à ses troupes le roi Hassan II.
Les exécutions sommaires et les fosses communes ont commencé dès cette époque. Ammar Bendjedda a enquêté sur ces deux cimetières d’Amgala. Les proches et les témoins encore vivants ont formellement reconnu ces personnes disparues, soit par leurs pièces d‘identité enfouies avec elles, soient par les restes des vêtements qu’elles portaient au moment de leur exécution par balles. Les analyses scientifiques du laboratoire basque ont confirmé l’identité de ces personnes par les comparaisons avec le patrimoine génétique. Ammar Bendjedda a fait longuement parler dans son documentaire les scientifiques basques, expliquant leurs analyses.
Des images bouleversantes montrent les familles des proches enterrant enfin, d’après le rite musulman, ce qui reste encore d’un père, d’un fils ou d’un voisin. «Pour notre enquête, nous avons eu accès seulement aux territoires libérés. Les fosses communes doivent être encore plus nombreuses de l’autre côté du mur», fait part Ammar Bendedda. C’est le quatrième documentaire qu’il réalise sur les droits de l’homme en République arabe sahraouie démocratique. «Pour mes images et mon texte, je fais seul mes reportages accompagné de mon cameraman», explique-t-il en se défendant de prendre pour une partie, motivé par la seule ambition de justice. Son film sera diffusé ce vendredi à 21 heures sur A3, puis le lendemain sur la chaîne nationale. La version en langue française est programmée sur Canal Algérie.
http://www.jeune-independant.net/index.php/nationale/1376-des-temoignages-accablants-pour-le-royaume-cherifien
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