ALGER- NAQD, revue d’études et de critique sociale, tente, dans sa dernière livraison (automne/hiver 2013), de « faire découvrir la portée des défis et des enjeux de la nouvelle donne géostratégique » dans quelques régions sensibles du monde.
Dirigée par l’historien Daho Djerbal, la revue périodique donne ainsi la parole à plusieurs contributeurs reconnus pour parler de « la nouvelle donne géostratégique (au) Maghreb-Machrek, (et au) Sahara-Sahel », alors que ces zones sont agitées par de fortes turbulences.
« Il nous fallait absolument tenter » face à ces « troubles graves » de « tirer les leçons car la menace de déstabilisation des Etats et de remise en question des souverainetés territoriales et nationales pèse de tout son poids sur notre présent et notre futur immédiat », écrit M. Djerbal dans la présentation de ce nouveau numéro.
Pour lui, « il est devenu évident que les rapports de force à l’échelle mondiale sont en train de changer de fond en comble ».
Alain Joxe, directeur d’étude honoraire à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales basée à Paris), dresse, dans sa contribution sous le titre « Le bout du rouleau et la démocratie », une large rétrospective de l’évolution des logiques de domination à travers l’histoire, en abordant notamment la question de la substitution de la sphère virtuelle des marchés financiers à la réalité économique.
George Corm (Professeur à l’université Saint Joseph de Beyrouth), lui, estime dans son approche (Religion et géopolitique: une relation perverse), que « la puissance peut se définir par la satisfaction d’intérêts matériels (…) ».
Pour ce faire, « l’Etat puissant doit aussi imposer la contrainte politique, voire militaire sur les autres Etats pour les faire entrer dans son aire d’influence et de domination », écrit-il, en notant que dans cette quête de puissance « il devient fort utile d’instrumentaliser les religions ».
Pour ceux qui veulent comprendre ce qui se passe dans le monde arabe, Gérard Chaliand, expert en étude de conflit et en géostratégie, lui, fait un état des lieux des régions proche et moyen orientales, alors que Saida Bédar (Sociologue, spécialiste des questions stratégiques), analyse longuement « la stratégie US en Irak et dans la région du Golfe ».
Pour sa part, André Bourgeot (anthropologue) traite du thème « Sahara: espace géostratégique et enjeux politiques (Niger) » alors que Salim Chena dans sa contribution « L’Etat dans les relations transnationales. Le cas de l’espace saharo-sahélien » considère que cet espace « est aujourd’hui l’un des points chauds de la politique internationale en Afrique ».
Bernard Genet explique, quant à lui, « les ressorts de la stratégie française dans la région » alors que Manlio Dinucci, géographe, écrivain et journaliste italien, aborde la situation en Libye et les enjeux liés au pétrole, ressource dont ce pays regorge.
http://www.aps.dz/fr/monde/5981-d%C3%A9fis-et-enjeux-de-la-nouvelle-donne-strat%C3%A9gique-dans-le-monde-arabe-et-au-sahel-naqd
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