La Haut-Commissaire des
Nations unies aux droits de
l’homme, Mme Navi Pillay, a
exhorté, jeudi à Rabat, les
autorités marocaines à ouvrir
des enquêtes immédiates sur
«les allégations de torture»
contre les auteurs de mauvais
traitements et à exclure «les
éléments de preuve obtenus
sous la contrainte». «Les allégations
de torture doivent
immédiatement faire l’objet
d’enquêtes, sans exception, et
les éléments de preuves obtenus
sous la contrainte doivent
être exclus, comme exigé
explicitement par les lois internationales
et marocaines», a
déclaré Mme Pillay, lors d’une
conférence de presse à l’issue
de sa visite de quatre jours au
Maroc. Elle a estimé que «le
cas des 21 prisonniers de
Gdeim Izik en est un exemple,
qui a besoin d’une enquête
approfondie». Pour rappel, le
tribunal militaire de Rabat
avait condamné, en février
2013 des activistes sahraouis
dit «groupe Gdeim Izik» à des
peines allant de 20 ans de prison
à la perpétuité pour
«atteinte à la sécurité intérieure
et extérieure de l’Etat, formation
d’une bande criminelle
et atteinte aux fonctionnaires
publics dans le cadre de
l’exercice de leur fonction».
Ils avaient été arrêtés en
novembre 2010, lors du
démantèlement du camp de
quelque 3 000 tentes installées
à El Ayoun où des
Sahraouis y ont élu domicile
pour «défendre leurs droits
politiques, économiques et
sociaux».
Tout en exhortant les autorités
à adopter rapidement le
plan national pour la démocratie
et les droits de l’homme
établi par le Conseil national
des droits de l’homme
(CNDH), Mme Pillay a considéré
que «beaucoup de travail
reste encore à faire pour
engendrer la culture du respect
des droits de l’homme
dans toutes les institutions de
l’Etat, au Maroc et au Sahara
occidental, notamment parmi
les officiers de justice, les
agents d’application de la loi,
du personnel pénitentiaire et
des fonctionnaires de l’administration
aux niveaux national,
régional et local». Evoquant
les manifestations au Maroc
qui «ont lieu régulièrement,
sans incident», Mme Pillay a
néanmoins évoqué «des cas
où les agents d’application de
la loi auraient utilisé une force
excessive contre des manifestations
pacifiques» telles que
les incidents survenus le 2
août 2013 à Rabat où «les
coups de la police auraient
été pris en vidéo», considérant
que «cela doit faire l’objet
d’une enquête approfondie».
Il s’agit de la première visite
de Mme Pillay au Maroc,
depuis sa prise de fonctions
en 2008 à la tête de cette institution
onusienne.
Ahmed F.
Le Jour d’Algérie, 31 mai 2014
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