…La position de Tunis sur la question sahraouie l’avait brouillé… et la presse tunisienne dénonce son attitude face à Merzougui.
La visite entreprise par le roi du Maroc Mohamed VI en Tunisie de vendredi à hier dimanche a véhiculé bien des informations quant au malentendu qui l’opposa au président tunisien Moncef Merzougui, autour du dossier du Sahara occidental.
Des médias tunisiens ont rapporté que la rencontre entre les deux responsables, le samedi, n’a pas été cordiale, alors qu’ils se sont penchés sur le dossier du Sahara occidental, une question des plus controversée dans la zone du Maghreb, qui serait à l’origine du retard qu’accusent les projets « de coopération et de complémentarité » de l’Union du Maghreb arabe.
Le roi Mohamed VI aurait tenu des propos qualifiés d’«offensants » lorsque le président Merzougui exposa son avis sur la question sahraouie, au motif de ne l’avoir pas convaincu aux thèses de Rabat, qui considère le territoire du Sahara occidental comme partie intégrante du Maroc, et n’accorde pas le droit d’autodétermination à ses habitants.
Les mêmes sources affirment que la rencontre entre les deux hommes s’est terminée froidement, et ce climat s’est maintenu durant la journée du dimanche où le président Merzougui avait gelé toutes les activités en relation avec l’agenda de la visite du roi Mohamed VI ; une visite qui s’est terminée par une cérémonie d’adieu autour d’un dîner, le samedi soir. Le porte parole de la présidence à Tunis, Adnan Mençar, s’est empressé de nier la véracité des informations faisant état d’un malentendu entre le roi Mohamed VI et le président Merzougui, lors des pourparlers de samedi dernier entre les deux hommes.
Le responsable tunisien avait rejeté l’information rapportée par des sites tunisiens, la qualifiant de « non fondée » et justifiant son assertion par la présence de Mohamed VI dans la région de « Sidjoumi » après avoir assisté au dîner donné en son honneur par le président tunisien, au Palais Carthage à Tunis.
Cependant, aucune suite n’a été donnée au propos du responsable tunisien dans la presse tunisienne, qui poursuivi son action de dénonciation de l’ « offense » de Merzougui par Mohamed VI, alors qu’il exprimait la position de son pays quant à la question du Sahara occidental. Une position souveraine qui devait être respectée quelque soit les divergences de vue qui caractérisent les deux pays.
Si les informations viennent à être confirmées, les paramètres quant aux résultats de la visite de Mohamed Vi à Tunis sont peu réconfortants au regard de nombre d’observateurs politiques, qui attendaient l’ouverture d’une nouvelle page, de la part de Rabat, dans les relations entre les deux pays. C’est la première visite, depuis la chute du régime de Zine Abiddine Benali en 2011, et le rapprochement fait par Alger en vue d’une coopération jamais égalée, aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique, alors que Tunis traversait des soubresauts après la révolution du 14 janvier.
Pour rappel, le roi Mohamed VI avait tenu un discours à Tunis, devant le Conseil constitutif, où il évoqua « la nécessité de coopération et de complémentarité » entre les pays de l’Union du Maghreb arabe, sans aucune allusion au Sahara occidental, et son occupation par le Maroc depuis les années 1970. Une occupation qui met les bâtons dans les roues à toute initiative de « coopération et de complémentarité » dans les rouages du complexe maghrébin.
Traduit par S.G.
http://fr.elbilad.net/article/detail?titre=mohamed-vi-ne-controle-plus-sa-colere-a-tunis%E2%80%A6&id=1084
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