Par Rachid Houari
C’est que le pays du million et demi de martyrs leur reste en travers de la gorge, particulièrement, depuis qu’il a fermé ses frontières terrestres au nez de son trépident voisin de l’Ouest. Dimanche dernier, lors d’une rencontre avec les militants de son parti, Benkirane, le chef du gouvernement de sa majesté en carton, s’est fendu d’une déclaration pour le moins étonnante. Et, en tout cas, aussi extravagante qu’imbécile. Selon Benkirane, en effet, « Alger refuse d’ouvrir ses frontières terrestres car les autorités algériennes craignent que leurs concitoyens découvrent, de l’autre côté, un Maroc prospère et stable, contrairement à l’image qu’on leur présente ». Et le Premier ministre marocain d’ajouter, toute honte bue : « les visiteurs algériens pourraient se demander comment un pays qui a une dette globale de…600 milliards de dirhams vit mieux que l’Algérie qui a une trésorerie excédentaire de 250 milliards de dollars « . Au delà du manque d’honneur du Maroc qui, paradoxalement, semble fier de sa dette exorbitante, il faut également noter sa morbide jalousie face à la bonne santé financière de l’Algérie. Au demeurant, si cette nouvelle déclaration relève de la pure fabulation, elle ne va pas, en tout cas, contribuer à apaiser les tensions entre Alger et Rabat. Depuis leur fermeture, en 1994, à la suite d’une provocation gratuite du Makhzen qui a accusé, arbitrairement, l’Algérie d’être à l’origine de sanglants actes terroristes, les frontières terrestres avec le Maroc sont au cœur de toutes les interventions des officiels marocains qui ne ratent aucune opportunité pour les remettre sur le tapis. Les appels du pied de notre incommodant voisin en faveur de leur réouverture se font de plus en plus insistants.
Essuyant sans fierté toutes les pantalonnades servies par Alger, il ne reste au Palais royal qu’à tendre la main et prier à genoux Bouteflika afin de l’apitoyer et l’amener à rouvrir ces satanées frontières qui empêchent les autorités de Rabat de dormir. Ceci, d’une part. D’autre part, on pourrait, à l’instar des derniers des naïfs, se demander comment un pays qui accuse une dette internationale de 600 milliards de dirhams, c’est-à-dire qui compte sur l’aumône des autres pour subsister, comment ce pays-là, fait, non pas pour devenir prospère mais simplement pour rester debout ? La réponse n’est pas difficile. Le Palais royal est à terre. C’est pour cela qu’il compte sur une éventuelle réouverture des frontières de l’Algérie pour se relever et faire vivoter ses millions de sujets qui crèvent la dalle. C’est cet objectif qui fait tant courir les valets de sa majesté qui tombent, régulièrement, à bras raccourcis sur l’Algérie, pour l’obliger à la compréhension.
Du reste, les diplomates et autres envoyés spéciaux du Palais royal ne ratent aucune occasion pour plaider cette réouverture aux instances internationales. Et comme le Palais royal est connu pour sa tayhoudite qu’il a héritée de ses cousins Juifs, il se cache souvent derrière la construction du Grand Maghreb et la libre circulation des personnes pour pousser la communauté internationale à se ranger à son côté et à solliciter d’Alger un peu de « miséricorde » pour aider notre voisin à s’extraire de sa déchéance…
R.H.
http://www.tribunelecteurs.com/fichier/25_6_2014/makhzan.html
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