Au pays du « commandeur des croyants », le mensonge est roi !

Abdelilah Benkirane, le Premier ministre marocain est un homme qui ne craint pas le ridicule. Et il le prouve à chaque fois que sa phobie de l’Algérie prend le dessus sur sa lucidité clignotante. Ainsi, selon lui, si les autorités algériennes refusent toujours d’ouvrir les frontières terrestres avec le Maroc, c’est parce qu’elles ont peur que leurs compatriotes soient impressionnés par la stabilité et le progrès dont jouit le royaume du « commandeur des croyants ». 
Une conclusion « renversante » qui en dit long sur les facultés de discernement chancelantes d’un chef de gouvernement qui doit son maintien grâce à ses dons de serviteur zélé au service exclusif du Palais et du Makhzen ! Des propos stupéfiants de la part d’un islamiste sorti tout droit de la djellaba royale, qui se voile la face pour ne pas regarder la réalité tragique écrasant de son poids des millions de Marocaines et de Marocains. Et une diversion de plus à inscrire au registre d’un haut responsable plaidant l’absurde en guise de désengagement vis-à-vis de ses responsabilités. 
Les Algériens savent parfaitement que la situation sociale et économique demeure dramatique pour la grande majorité du peuple marocain. La plupart d’entre eux connaissent dans le détail le décor précaire et indigent de Sidi Moumen et Derb Soltane, ainsi que les mille et une misères vécues au quotidien par les oubliés du roi et les parias du trône. Sans intention d’offenser cet adepte invétéré d’un Islam totémiste, ils l’invitent à jeter un œil du côté de la discothèque huppée le Pacha à Marrakech et voir de près le progrès et la prospérité sur le visage de « esclaves » nubiles jetés en pâture à des touristes pervers venus assouvir leurs vils instincts sur des enfants sans enfance et sans espoir. 
Abdelilah Benkirane est libre d’utiliser la diversion dans sa démarche gouvernementale. Et il revient, en premier lieu, à ses compatriotes d’accepter ou de rejeter ce genre de procédés. Mais qu’il arrête de spéculer sur des sujets qui le dépassent. Tout le monde sait qu’au pays du « commandeur des croyants », les fortunes colossales ramassées grâce au trafic de stupéfiants et au tourisme sexuel sont plus que tolérées par un régime entretenant des rapports mystérieux avec la morale et la religion. Seulement, ce que le Premier ministre marocain devrait savoir, c’est que la situation dramatique des milliers de femmes marocaines que le dénuement le plus extrême a livrées pieds et mains liés aux entremetteurs chargés de satisfaire la libido immorale d’une clientèle occidentale en mal de sensations fortes n’a jamais été une source de réjouissance autant pour les officiels que pour le peuple algériens. Ce n’est nullement dans leurs habitudes de tirer la moindre satisfaction des malheurs endurés par leurs voisins. 
Qu’a-t-il fait depuis qu’il est à la tête du gouvernement pour atténuer un tant soit peu les souffrances d’une population rurale prise en otage par les narcotrafiquants ? Quelles solutions a-t-il proposées pour mettre fin au calvaire de ces milliers d’enfants issus de couches défavorisées, sacrifiés sur l’autel de la dépravation pédophile ? Sa manière de vanter une prospérité et un progrès dont seule une caste de privilégiés bénéficie est indécente. Elle est stupéfiante ! Après avoir maté le terrorisme, l’Algérie est classée aujourd’hui parmi les pays émergents. En vingt ans, elle a réussi à renouveler l’ensemble de son infrastructure de base, routes, autoroutes, barrages, logements et universités, et elle est en train de récupérer progressivement sa plateforme industrielle. 
En Algérie, le trafic de drogue demeure un phénomène restreint, et la traite des blanches est inexistante. Ce qui n’est malheureusement pas le cas au royaume voisin. Abdelilah Benkirane est-il aveuglé par sa fulgurante ascension politique et sociale au point de perdre complètement conscience de la déchéance matérielle et morale frappant de plein fouet de larges pans de la société marocaine ? Dans tous les cas de figure, sa cécité semble préoccupante à plus d’un titre. Elle relève plutôt de la schizophrénie que de l’ophtalmologie. Et son cas se trouve ainsi doublement aggravé par une religiosité ostentatoire qui lui fait prendre les femmes marocaines pour des lustres !
Par AMMAR KHELIFA
amar.khelifa@eldjazaircom.dz
ElDjazairCom, juillet 2014

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