Croquis de la bataille de Güera établi par le Colonel Kader |
L’attaque de la Guera se fit le jour, à 15h00 , dans une ambiance plutôt folklorique. La population de Nouadhibou n’était pas en reste. Elle accompagna le mouvement de nos troupes avec des « youyou ». Au crépuscule, les troupes entrèrent en contact avec l’ennemi. L’accrochage s’est soldé par deux morts et quelques blessés de notre coté. Nos unités étaient fixées par le feu de l’ennemi. Au lever du jour, elles se sont trouvés exposées, ce qui les obligea à replier dans un désordre écœurant. Pendant ce temps les éléments d’Inal et de Boulenouar se trouvaient dans le « black out » total. Ils n’avaient nullement l’impression d’appartenir au G1 (Groupement). Beaucoup de choses leur manquaient, notamment des moyens (en hommes, armes et munitions). Les ordres ne leur parvenaient pas non plus. L’Etat major national (EMN) a été amené à se substituer au G1 dans certains cas particuliers (satisfaction des besoins des unités exprimées directement par elles). Cette situation est devenue presque effective lorsque rien n’allait plus. Le chef d’ EMN et moi-même sommes allés à NDB pour suivre de prêt les opérations et redresser certaines erreurs. Très vite, nous nous sommes trouvés dans l’ambiance ; une ambiance dominée par le désordre et la confusion. Une psychose de peur s’est abattue sur les unités combattantes qui, six jours durant avancent et reculent. La Gouera leur semblait imprenable. Le commandant du G1 (Cdt Ahmedou O/ Abdalla) semblait faire du combat une affaire personnelle. Il n’avait de compte à rendre à personne. Il ne permettait à ses officiers aucune initiative. Ceux-ci, commençaient à perdre confiance en eux et en leur chef, tout au moins pour le plus part. Le pays tout entier commençait à se poser des questions. Le gouvernement ne comprenait plus.
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