Ce voisin de l’Ouest qui ne nous veut que du mal !

Par Abdelyakine Mâalem 
Cela est devenu une réalité cauche- mardesque pour les responsables, en charge de la sécurité de nos frontières. En effet, chaque jour que Dieu fait, des réseaux organisés des narcotrafi- quants tentent d’introduire des quantités démesurées de drogue, via la bande fron- talière de l’Ouest du pays, particulière- ment. Mais, fort heureusement, et grâce aux coups de boutoirs des services de sécurité algériens, d’importantes saisies sont opérées et des tonnes de cannabis sont détruites. Mais, force est d’admettre que cela reste insuffisant, car ces saisies de ce poison, même fréquentes, ne découragent nullement ces criminels qui redoublent de férocité et d’ingéniosité pour contrecarrer la vigilance de nos gardes frontières. Or, si par le passé, l’Algérie qui était un pays de transit, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui qu’une importante frange des jeunes, notamment, plonge progressi- vement vers la consommation de cette drogue qui provient généralement de chez notre voisin de l’Ouest, en l’occurrence le Maroc, où cette culture est intensive et couvre des superficies évaluées, actuelle- ment, à plus de 200 000 hectares de can- nabis. Et sur ce chapitre, il faut noter que même le secrétaire général de l’Onu a pointé du doigt le royaume qui reste un producteur et un fournisseur potentiel de la drogue, à travers le monde, et cela grâce à la passivité des autorités de ce pays. D’ailleurs, c’est ce qui démontre que les diverses prises fréquentes de drogue pro- venant de ce pays, qui se chiffrent par tonnes, réalisées par la Gendarmerie nationale à la frontière ouest attestent que ce voisin ne nous veut que du mal. C’est pourquoi le phénomène de la drogue a pris des proportions alarmantes, ces dernières années, au niveau des villes et vil- lages, à l’échelle nationale, et s’est même implanté dans les campagnes. Selon les statistiques officielles établies, plus de 300 000 Algériens s’adonnent à la drogue. 
Ce chiffre fait peur et est source d’inquiétude, il doit nous interpeller. Les chiffres tradui- sent, à eux seuls, l’ampleur du fléau et son emprise sur la jeunesse du pays. Les pou- voirs publics ont, certes, pris conscience du danger et élaboré des stratégies de lutte dans le but de contrecarrer ou, tout au moins, atténuer la propagation vertigineuse de la consommation de drogue de toutes sortes. Mais, force est d’admettre que les résultats enregistrés ne sont pas à la mesure des défis. La consommation de la drogue continue à faire de plus en plus d’adeptes parmi les jeunes, et que ces derniers (les toxicomanes) doivent être soumis à un traitement spécifique et oné- reux, en milieu spécialisé, et à des cures de désintoxication qui font appel à des moyens appropriés. Même si la drogue constitue une préoccupation mondiale majeure, du fait que le trafic de drogue n’a plus de frontières et touche tous les pays de la planète dans des proportions diverses, d’où l’urgence d’une action concertée entre États et l’implication des organisations mondiales. Il serait utile, aussi, de rappeler que 90 % des toxico- manes algériens s’adonnent aux drogues douces, et, au premier plan, le cannabis sans omettre de signaler que les sub- stances dures, à l’instar de la cocaïne et du crack, sont en train de faire leur appari- tion au niveau de certains «cercles hup- pés». 
Pour ce qui est de la consommation de drogues et autres psychotropes, dans la ville de Constantine, et selon les spécia- listes en la matière, c’est au niveau des quartiers populaires les plus défavorisés et parmi la tranche d’âge, qui oscille entre 17 et 30 ans, que la consommation de la drogue, plus spécialement le cannabis, autrement dit le kif traité. Si, aujourd’hui, une guerre implacable est menée contre les barons de la drogue, à l’échelle mon- diale, la sensibilisation contre les dangers de la drogue, sous toutes ses formes, doit constituer un axe stratégique de l’action des pouvoirs publics en direction de la jeu- nesse algérienne et, pour ce faire, il faut d’abord éliminer les causes et les facteurs propices à la tentation de toucher à la drogue et autres psychotropes (tels que le logement, le chômage) qui au demeurant constituent un cercle infernal duquel il devient très difficile de s’en sortir après y avoir pénétré. Reste que le rôle de la famille, de la mosquée et des médias, dans la lutte contre la drogue, peuvent contribuer, grandement et efficacement, à réduire l’impact de ce fléau ravageur. Reste, que la prise en charge effective de la toxicomanie est aussi tributaire de la création de centres de soins au niveau de chaque wilaya.
Le Courrier d’Algérie, 06/07/2014

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