Le ministre marocain des Affaires étrangères n’a pas l’habitude de faire dans la dentelle. Depuis sa nomination, ce ministre décrié au Maroc même, et qui cache ses échecs diplomatiques par l’insulte et l’invective à l’égard de l’Algérie, qu’il accuse de tous ses malheurs vient de commettre l’impair de trop ! Il est vrai que jusque-là notre pays ne faisait pas trop grand cas des déclarations agressives et irresponsables de certains dirigeants marocains. Mais le chef de la diplomatie marocaine -et encore l’on hésite à utiliser ce terme de diplomate pour ce monsieur avec un petit «m»-puisqu’il a comme principale qualité de brouiller son pays, le Maroc avec les pays qui jusque-là sont très bienveillants à son égard et ferment les yeux sur son occupation coloniale du Sahara occidental.
Salaheddine Mezouar, pour ne pas le nommer et qui essuie régulièrement les foudres du Palais royal pour ses échecs répétés qu’il transforme en actes hostiles du voisin algérien, s’est vraiment lâché devant la représentation parlementaire marocaine en commettant la faute de trop et utilisant un langage ordurier indigne de la fonction qu’il occupe. Fait-il preuve d’amateurisme ou laisse-t-il remonter son profond désarroi en recourant à la grossièreté, sachant que la question du Sahara occidental est directement gérée par le Souverain marocain et ses proches conseillers. Le MAE est là pour faire de la figuration et compter les coups. Pour preuve après des visites répétées dans des pays concernés par la crise malienne et au Mali précisément pour jouer les sous-traitants et faire échouer les efforts de L’Algerie en faveur de la réconciliation malienne, le Maroc a, là aussi, essuyé un cuisant échec. Qui plus est, et après avoir sonné le banc et l’arrière-banc du cercle très restreint de ces pays «amis» au sein de l’UA qui se comptent sur les doigts d’une seule main, le Maroc n’a fait que mobiliser davantage l’Organisation panafricaine en faveur de la lutte d’indépendance du peuple sahraoui. En décidant de nommer l’ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, comme son envoyé spécial pour le Sahara occidental , l’Union africaine n’a fait que répondre à sa vocation première : le parachèvement de la libération du Continent africain . Faut-il rappeler aux officiels marocains, à leur commentateur et à leur obligés, notamment certains commentateurs et pseudo éditorialistes français, hier encore animateurs acharnés du Qui-tue Qui» , que le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Faut-il rafraîchir la mémoire de celui qui croit diriger la diplomatie marocaine et lui rappeler que les Plans de paix de l’Onu se fondent sur les résolutions de l’Oua et sur celles de l’Union africaine.
Au demeurant, toutes les résolutions de L’Onu, dont se réclame le Maroc font directement référence aux résolutions de L’UA. Jusque-là, le Maroc n’a rien trouvé à redire et a approuver ses résolutions adoptées par consensus. Qui plus est l’Organisation panafricaine a toujours placé la question de la décolonisation du Sahara occidental au centre de ses préoccupations en désignant un émissaire pour suivre cette question inscrite régulièrement à l’ordre du jour de ses Conseils ministériels et de ses Sommets. Ce que le ministre marocain des AE fait semblant d’ignorer à moins qu’il ait une très mauvaise connaissance d’un dossier qui lui échappe en réalité. Alors faute d’arguments et comme tous ceux qui défendent une cause perdue, il recourt aux mensonges et à la propagande.
Des éléments de langage que l’on retrouve d’ailleurs dans la presse marocaine et dans les sites électroniques, dont la raison d’être est de diffamer et de s’en prendre à l’Algérie. Pour la petite histoire et sans accorder plus d’importance à un «ministre» qui s’invente des ennemis imaginaires en Algérie à la veille d’être remercié pour précisément la médiocrité de son action ministérielle, on ne se souvient pas l’avoir entendu protester contre le traitement humiliant subit à l’aéroport Charles-de-Gaulle où il a été malmené, alors qu’il était en transit.
Le MAE marocain a été soumis, en mars, à une fouille corporelle minutieuse. «Sans crier gare, la police française a manqué d’égard au responsable marocain, violant les us et usages diplomatiques. Le ministre, qui a pourtant présenté son passeport diplomatique et décliné son poste avant le contrôle de son identité, a dû oter sa veste, sa ceinture, ses chaussures et ses chaussettes».
À moins que la sévérité de ce traitement ait été motivé par le comportement de ce ministre. Faut-il s’étonner de le voir se comporter en personnage mal élevé à l’égard de notre pays ?
Mokhtar Bendib
Le Courrier d’Algérie, 13/07/2014
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