La lutte antiterroriste n’est plus ce qu’elle était. La tâche de la communauté internationale non plus. loin de ces bonnes vieilles « grilles de lecture », pratiques mais dogmatiques à souhait, qui suffisaient à interpréter le terrorisme comme un phénomène ne touchant que certaines nations.
La surprise de l’année 2014, à en juger avec l’émergence de l’EIIL, met fin au refrain d’usage. La communauté internationale ne pouvait suivre l’expansion terroriste sans réagir. Qui se ressemble, il est vrai, s’assemble ; l’Etat islamique en est devenu tragiquement le massacreur des valeurs humaines. Comme pour donner a contrario « raison » à Al-Qaïda, plus que jamais convaincu que le changement fanatique doit s’opérer, d’un même mouvement, sur les terrains idéologiques: pas de persistance sans l’EIIL! Une formule qui n’a pas encore de traduction et a fortiori d’Islam authentique, mais que d’autres étendent au-delà de ce qui se passe en Irak et en Syrie. En revanche, il s’avère ceux qui ont misé sur le « printemps arabe » en finançant et armant des groupes d’opposants acquis aux plans de déstabilisation et à l’embrasement du Monde arabe.
Aujourd’hui, plusieurs dirigeants occidentaux s’émurent du sort des peuples agressés par le terrorisme et de tablent sur une intervention collective. Mais comme nous l’avons souvent annoncé dans ce « scriptum », l’héritage du silence occidental sur les rebellions et le terrorisme est lourd, car le rôle joué par certaines capitales (Paris-Washington-Londres et Berlin) s’est situé en plein centre des antagonismes mondiaux.
En effet, pour la première fois dans l’histoire de la planète, depuis les deux Guerres mondiales, certains se liguent pour des intérêts politiques et économiques contre la Nation arabe, plus que jamais convoitée pour ses richesses naturelles, notamment le pétrole, en contribuant à créer des groupes de rebelles, de mercenaires qui par la suite se sont mus en nébuleuse terroriste éparpillée un peu partout au Moyen-Orient, au Maghreb et en Afrique. un terrorisme qui se distingue par la sauvagerie la plus aiguë de notre époque. Sur ce sujet de haute portée d’insécurité, l’ensemble de la communauté internationale n’a pas fait montre de cohésion. Un immobilisme qui porte en lui-même des réactions non jugulées, qui ont compromis le caractère universel de la lutte contre le terrorisme. Ces réalités brûlantes ont certainement conduit le président américain Barack Obama à lancer à partir de la tribune des Nations unies un appel solennel à tous les Etats membres pour une lutte internationale contre ce phénomène. « Nous ne renoncerons pas à notre volonté de faire face à l’Etat islamique (…) Si les terroristes pensent que nous allons faiblir face à leur menace, ils ne peuvent pas être davantage dans l’erreur ». Mais, Obama dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, oublie de dire qui est derrière le projet de l’Etat islamique. « Pour une cruelle ironie du sort, les rebelles de l’Etat islamique, anciennement connu sous le nom « Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) étaient jusqu’à tout récemment présentés comme des « combattants de la liberté de l’opposition » en Syrie, dévoués au « rétablissement de la démocratie » et au renversement du régime laïc du président Bachar al-Assad.
Pour nombre d’observateurs, qui se posaient la question: qui était derrière l’insurrection des djihadistes en Syrie? Une seule réponse: « Ceux qui ont ordonné les bombardements visant les groupes affiliés à l’EIIL sont ceux qui sont derrière le projet de califat. Les milices de l’EIIL, qui sont actuellement la cible présumée d’une campagne de bombardements des Etats-Unis et de l’OTAN en vertu d’un mandat de « lutte au terrorisme », ont été et sont toujours soutenues clandestinement … « . Autrement dit, la conclusion est d’affirmer que: « L’Etat islamique a été créé par le renseignement du Pentagone, avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l’inter-Service Intelligence (ISI) pakistanais et l’Al Moukhabarat Al A’amah de l’Arabie saoudite ».
Par ailleurs, selon des sources du renseignement israélien (Debka), l’OTAN, en liaison avec le haut commandement turc, était impliqué dans le recrutement de mercenaires djihadistes dès le début de la crise syrienne en 2011. En ce qui concerne l’insurrection syrienne, on laisse entendre avec précision que « combattants de l’Etat islamique ainsi que le Front Al-Nosra, des forces djihadistes affiliées à Al-Qaïda, sont des fantassins de l’alliance militaire occidentale ». Ils sont secrètement soutenus par les Etats-Unis, l’OTAN et Israël.
B. C.
Le Maghreb, 27/09/2014
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