L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) a appris le décès du prisonnier politique et sahraoui Hassana El Ouali, ce 28 Septembre, à l’hôpital militaire de Dakhla au Sahara Occidental occupé par le Maroc.
Selon les données préliminaires recueillies auprès de sources de la famille et des organisations locales, M. Hassana El Ouali avait été admis, quatre jours avant cet événement tragique, à l’hôpital régional puis transféré à l’hôpital militaire lorsque son état s’est aggravé. Les circonstances qui ont conduit à sa mort sont douteuses. Les parents disent que pendant tout le temps d’admission, ils n’ont pas été autorisés à lui rendre visite ; une situation qui donne à penser que les autorités marocaines sont directement impliquées dans sa mort.
Hassana El Ouali, est né à Dakhla en 1973. Il avait été enlevé dans la même ville le 6 Janvier 2012, après une manifestation pacifique sahraouie, réprimée brutalement par la police d’occupation marocaines. C’est lors de ce même événement, qui a eu lieu le 25 Septembre 2011, que le jeune sahraoui Mohamed Lamin Maichan a été battu à mort par un gang de colons encouragés par la police marocaine. Après cet événement et en refusant d’enquêter sur les faits et de poursuivre les responsables marocains, les autorités coloniales ont enlevé et condamné plusieurs défenseurs des droits humains résidents à Dakhla à trois ans de prison, dont feu Hassan El Ouali.
La famille de la victime a refusé la possibilité de lever le corps du défunt et exige que les faits soient étudiés pour connaître toute la vérité et la justice sur ce qui s’est passé. Pendant toute la durée de sa détention arbitraire, le défenseur des droits humains Hassana El Ouali a été torturé et exposé à toutes sortes de traitements cruels et dégradants. Il souffrait de diabète et d’autres maladies causées par de mauvaises conditions de détention comme pour tous les détenus dans les prisons administrées par le Maroc.
Rappelons que huit autres Sahraouis sont morts de négligence et de mauvais traitements en prison Ait Melloul 2013 (au sud du Maroc) sans aucune recherche à ce jour.
l’AFAPREDESA suspecte la mort de Hassana El Ouali était intentionnelle et appelle à une enquête indépendante et impartiale pour établir les faits et les responsabilités.
Compte tenu de la gravité des faits, l’AFAPREDESA fait appel à des procédures spéciales de l’ONU, notamment le Groupe de travail sur la détention arbitraire, le Comité contre la torture et le Rapporteur contre la torture afin d’enquêter sur les cas de décès de prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines.APREDESA présente ses condoléances et exprime sa solidarité et son soutien aux familles des victimes des groupes sahraouis locales exigeant la vérité et la justice sur ce qui s’est passé.
Camps de réfugiés sahraouis, 29 Septembre 2014.
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