L´impact de l´absence de Mohamed VI á l’ONU sur les intérêts du Maroc

La participation du Maroc aux travaux de la 69e session de l’Organisation des Nations Unies est très modeste, en raison de l’absence du roi Mohammed VI son remplacement à la dernière minute par le Chef de Gouvernement Abdelilah Benkirane, très peu connu dans le monde. Les seules activités qui méritent une mention sont les rencontres du ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar avec certains de ses homologues internationaux, sans toutefois inclure ceux des grands pays influents.
Le mystère continue de planer à propos de l’absence du roi aux travaux de la 69e session de l’Organisation des Nations Unies, en particulier après la publication d’un communiqué très officiel qui confirme la participation royale. Le roi a renoncé au voyage à la dernière minute, alors que son avion était prêt à décoller, et que la délégation qui l’accompagne était déjà installée à bord. Aucun communiqué rectificatif n’a été publié par la suite, malgré l’importance de l’enjeu de la visite, alors que quelques jours avant, l’hebdomadaire français Le Point avait publié une mise au point du roi au sujet de ses intérêts financiers.
Dans le même temps, les médias officiels ou proches du palais avaient publié de nombreux articles affirmant que le Maroc misait sur cette visite pour que le roi défende le dossier du Sahara. Par la suite, la visite royale a été soudain annulée et le thème du Sahara a complètement disparu du discours du Maroc.
Les travaux de l’Assemblée générale de l’ONU représentent le plus grand forum mondial, où chaque Etat défend ses intérêts, sans parler des sommets parallèles, comme celui consacré au climat cette année. Plusieurs Etats ont été représentés par leur plus haute autorité, comme la France, l’Espagne, les États-Unis, la Jordanie, le Brésil, l’Egypte, la Turquie, les Pays-Bas et le Canada … alors que le roi Mohammed VI a brillé par son absence.
Il est vrai que le roi Mohammed VI a été remplacé par le Chef du Gouvernement, mais ce dernier est quasiment inconnu sur la scène internationale, alors que le roi est relativement connu et demeure, de toutes les façons, le représentant de l’État à l’extérieur.
Malgré le ton audacieux du discours royal aux Nations Unies sur le développement durable, et en dépit des critiques adressées à l’Occident «colonialiste», le discours a eu très peu d’impact politique et médiatique à l’échelle internationale, en raison de l’absence du roi. Il suffit de parcourir les grands médias internationaux pour constater qu’ils ne l’ont pas mentionné, car ces médias se focalisent d’abord sur les discours des Chefs d’Etat ou des autres représentants (Premier ministre ou Ministre des affaires étrangères) des grandes nations. Ainsi, seul le Huffington Post a publié dans l’un de ses blogs un article sur le discours du roi, signé par un journaliste marocain. Dans le même temps, le seul qui a commenté le discours est un ancien ambassadeur américain à Rabat, Edward Gabriel, qui bénéficie des largesses de l’Etat marocain.
Aucun chef d’Etat important n’a reçu le Chef de Gouvernement marocain Benkirane, ce qui signifie en langage diplomatique l’absence d’une « photo diplomatique », ce qui est inquiétant étant donné l’actuelle marginalisation du Maroc lors des sommets tenus récemment dans des pays réputés être ses alliés en Occident et dans le monde arabe.
Pour combler ce vide diplomatique, le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar fait de son mieux pour sauver les meubles. Ainsi, il multiplie les rencontres avec les ministres des Affaires étrangères de quelques petits États, qui ont peu d’intérêts communs avec le Maroc, ou de pays relativement influents comme l’Argentine. Il expose lors de ces réunions le point de vue du Maroc dans le conflit du Sahara et les questions internationales telles que la lutte contre le terrorisme.

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