Le défenseur sahraoui des droits de l’homme et prisonnier politique Hassana El Ouali dans des circonstances douteuses.
L’Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA) a appris le décès du sahraoui Hassana El Ouali, prisonnier politique et défenseur des droits de l’Homme, le 28 Septembre 2014, à l’hôpital militaire de Dakhla (Villa Cisneros) au Sahara Occidental occupé Maroc.
Selon les données préliminaires recueillies auprès de la famille et des organisations locales, M. Hassana El Ouali avait été admis quatre jours avant cet événement tragique à l’hôpital régional et plus tard transféré à l’hôpital militaire lorsque sa situation s’est aggravée, situation qui a conduit Hassana El Ouali jusqu’à la mort dans des conditions douteuses. Les parents disent qu’ils n’ont pas été autorisés à lui rendre visite durant tout le temps d’admission, une situation qui donne à penser que les autorités marocaines sont directement impliquées dans sa mort.
Hassana El Ouali, natif de Dakhla en 1973, avait été enlevé dans la même ville le 6 Janvier 2012, à la suite des événements durant une manifestation pacifique sahraouie, réprimée de façon brutale par la police marocaine, la force occupante. C’est durant ce même événement, qui a eu lieu le 25 Septembre 2011, que le jeune sahraoui Mohamed Lamin Maichan a été battu à mort par un gang de colons encouragés par la police marocaine. Après cet événement et refusant d’enquêter sur les faits afin de poursuivre les responsables marocains, les autorités coloniales ont enlevé et condamné plusieurs défenseurs des droits de l’Homme résidant à Dakhla à trois ans de prison. Parmi eux se trouvait feu Hassan El Ouali.
La famille de la victime a refusé la possibilité de lever le corps du défunt en ce jour et exige que les faits soient étudiés pour connaître toute la vérité et que justice soit faite. Pendant toute la durée de sa détention arbitraire, le défenseur des droits de l’Homme Hassana El Ouali a été torturé et exposé à toutes sortes de traitements cruels et dégradants. Il souffrait de diabète et d’autres maladies causées par de mauvaises conditions de détention appliqué dans les prisons administrées par le Maroc.
Rappelons que, depuis 2013, huit autres Sahraouis sont morts de négligence et de mauvais traitements dans la prison Ait Melloul (sud du Maroc) sans aucune intention d’ouvrir une enquête à ce jour.
AFAPREDESA suspecte que la mort de Hassana El Ouali ait été intentionnelle et appelle à une enquête indépendante et impartiale pour établir les faits et évaluer les responsabilités.
Compte tenu de la gravité des faits, AFAPREDESA fait appel aux procédures spéciales de l’ONU, notamment au Groupe de travail sur la détention arbitraire, au Comité contre la torture et au Rapporteur contre la torture en vue d’enquêter sur les décès de prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines.
En ce moment douloureux, AFAPREDESA présente ses condoléances et exprime sa solidarité et son soutien aux familles de la victime et aux organisations locales qui réclament la vérité et la justice pour ce qui s’est passé.
Depuis les Campements de Réfugiés Sahraouis, 29 septembre 2014.
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