Par Kamel Moulfi
Il ne fait pas de doute que la police marocaine cherche, au moyen de la torture et par d’autres voies, à provoquer la mort des militants sahraouis qu’elle arrête. C’est ce qui vient d’arriver à Hassana El-Ouali dont le nom est maintenant inscrit dans le martyrologe de la lutte pour l’indépendance de son pays, le Sahara Occidental. Il a payé de sa vie le combat qu’il menait justement contre la torture. La police marocaine a décidé de le faire taire parce qu’elle le jugeait, sans doute, trop dangereux à cause des contacts qu’il prenait avec les délégations internationales qui visitaient le Sahara Occidental.
Un de ses codétenus, cité par un communiqué d’Amnesty International, a témoigné des sévices subis par Hassana El-Ouali dans les geôles du Makhzen. Mais le plus cruel est dans la façon dont la police marocaine a froidement programmé sa mort en le privant d’un traitement médical approprié, sachant que sa mauvaise santé ne lui laisserait aucune chance de survivre.
C’est ainsi que les agents du Makhzen croient maquiller leurs crimes et en même temps briser la lutte pour l’indépendance du Sahara Occidental. Mais, dans les faits, ils ne réussissent ni à cacher la sauvagerie de la répression à l’opinion publique internationale ni à entamer la combativité des militants sahraouis qui poursuivent leur combat sous diverses formes.
Le verrouillage de la société civile, appliqué par le Makhzen au Sahara Occidental pour empêcher la création d’organisations légales, et le harcèlement des organisations de défense des droits de l’Homme, au Maroc même, participent d’une même démarche, comme le suggère le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) quand il accuse le Maroc d’entraves à l’action des défenseurs des droits de l’Homme.
Cette politique fondée sur l’arbitraire vise à imposer le silence et éviter toute action de dénonciation de la répression. En vain, les manifestations de protestations, réprimées, qui ont éclaté au Sahara Occidental après la mort en détention de Hassana El-Ouali, sont un fait qui prouve que rien ne peut arrêter la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance.
K. M.
ALGERIEPATRIOTIQUE, 04/10/2014
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