Le festival des libertés qui se déroule chaque année à Bruxelles, a ouvert ses portes le 16 octobre pour cette nouvelle édition et se clôturera le 25 octobre.
Ce festival est en fait, un rendez-vous des défenseurs des droits humains mais également des agitateurs de réflexion, des amateurs de subversion, des brasseurs de diversité et des inventeurs du possible. Il s’agit en fait de la présentation de documentaires, de débats, de spectacles, d’expositions et de concerts et de toutes formes d’expression. Ce rendez-vous dont le thème récurrent pose la question de l’obéissance et de la désobéissance, indique «qu’il y aurait un peu moins d’horreurs sur terre si l’ensemble des humains et des institutions obéissait aux principes prescrits par les chartes de droits fondamentaux. Le respect d’une certaine discipline s’avère nécessaire à la construction d’un monde plus juste». Mais celle-ci passe aussi par les remises en question de toutes les sources d’injustice, par la capacité de révolte et la désobéissance à certains ordres dangereux, absurdes ou obsolètes. L’histoire a révélé où menaient les excès d’obéissance et c’est grâce au courage de nombreux désobéissants qu’elle a souvent pu progresser. Et parmi les activités de ce festival, on a retenu celle ayant traité de la question du Sahara.
En effet, le comité belge de solidarité au peuple sahraoui, a organisé le 17 octobre 2014 dans le cadre de ce festival, la projection du film de Javier Bardem «Hijos de las nuves, la ultima colonia». Ce film a attiré plus de 300 personnes qui ont pu se rendre compte et prendre conscience de la réalité et de la situation du peuple sahraoui tant dans les campements de réfugiés que dans les territoires occupés.
A l’issue de la projection, Mr Jamal Zakari, (représentant en Belgique de la République Arabe Sahraouie Démocratique), a répondu aux questions du public avec la présence de Vincent Chapaux (chercheur au Centre de Droit International public de l’ULB, directeur de l’ouvrage Sahara occidental (existe-t-il des recours judiciaires pour les peuples sous domination étrangère ? (2010)) et Hilt Tewven (Comité belge de soutien au peuple sahraoui).
Les spectateurs ont soulevé de nombreuses questions pertinentes: quel est le poids du consommateur citoyen en Europe au moment d’acheter ses produits ? Comment repérer les produits qui viennent des territoires occupés? Quel rôle les médias jouent-ils dans le silence qui règne en Europe, notamment en Belgique autour du sujet ? Quel soutien le peuple sahraoui reçoit-il du gouvernement espagnol et de sa population ? Qu’en est-il de l’accord de pêche récemment signé entre le Maroc et l’Union européenne ? Quel est le rôle des politiques en Belgique ?
Bien entendu, du fait de la sociologie particulière de Bruxelles, plusieurs personnes d’origine marocaine se trouvaient parmi le public et qui ont émis des accusations envers le Front Polisario.
Ces intervenants pouvaient se compter sur les doigts d’une main et n’ont pas entaché le désir du public à mieux connaître la situation. Ils ont été confrontés à l’intégrité de ceux qui d’une part invitaient ceux qui le souhaitent à venir constater par eux-mêmes les conditions de vie dans les campements et dans les territoires occupés et d’autre part, insistaient sur la légitimité de la réclamation du peuple sahraoui: la mise en application du droit à l’autodétermination, acceptée par les deux parties en 1991. Ainsi, grâce au soutien du Festival des Libertés, le Comité a donc pu sensibiliser près de 300 personnes et remettre à l’ordre du jour la seule et unique réclamation du peuple sahraoui: LE DROIT A L’AUTODÉTERMINATION.
De notre bureau de Bruxelles:Habib Bensafi
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