Que cherche le Maroc ? Selon les autorités marocaines, des tirs de l’armée algérienne ont eu lieu à la frontière commune entre les deux pays, blessant un citoyen marocain.
L’Algérie a minimisé l’importance de l’incident qui s’est produit, samedi 18 octobre, sur la frontière avec le Maroc, accusant le Maroc de l’avoir fabriqué de « toutes pièces ».
En donnant de l’importance plus qu’il n’en faut à un incident mineur, le Maroc veut-il provoquer une escalade dangereuse dans les relations entre les deux pays.
Où tentet-il de « rentabiliser » à son profit la situation qui règne en Algérie ? Ou bien c’est la panique qui gagne le Maroc au vu des rapports émis par les organisations internationales critiquant les atteintes aux droits dans les territoires occupés au Sahara Occidental ? Tout semble indiquer que le Maroc joue un jeu dangereux. Après avoir fait parler le langage des mots, le Maroc franchit une autre étape : selon Rabat un Marocain de 29 ans aurait été blessé par ces tirs.
Le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a affirmé qu’en visant l’oeil et le nez de la victime, le soldat algérien avait l’intention de tuer le citoyen marocain. Il a rappelé qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé. Dure, dure a été, sur le plan politique, la semaine dernière pour le palais royal marocain. Des organisations internationales se sont penchées dernièrement sur les questions relatives à la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
Les rapports de celles-ci ne sont pas tendres envers notre voisin de l’Ouest. Aux yeux des autorités marocaines, le responsable qui a « activé » ces organisations : le voisin de l’Est c’est-à-dire, l’Algérie. C’est devenu une habitude chez les officiels marocains de mettre en cause l’Algérie dès que les organisations internationales mettent en cause la politique du Makhzen au Sahara occidental, notamment sur les violations des droits de l’homme.
S’en suit alors une campagne médiatique conduite par des hauts responsables politiques marocains et des médias qui multiplient les déclarations et les communiqués de presse qui ne sont qu’une fuite en avant que la partie marocaine remet au goût du jour à chaque fois que le processus du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental enregistre une avancée.
C’est ce qui s’est passé, le week-end dernier. L’organisation non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW) a appelé les Nations unies à élargir le mandat de la Minurso aux droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, lit-on dans un rapport de cette Ong rendu public samedi à Alger.
Le Sahara occidental est un « territoire non autonome», et le Maroc est de fait une autorité administrante » , a indiqué mercredi, de son côté, le commissaire pour l’élargissement et la politique européenne de voisinage, Stefan Füle, Pour sa part, l’organisation américaine (US-Western Sahara Foundation) a lancé un appel urgent à la communauté internationale afin de garantir le respect de la situation des droits humains au Sahara occidental occupé par le Maroc, rapporte l’agence de presse sahraouie SPS.
C’est trop pour le Maroc qui cherche la diversion pour induire en erreur la communauté internationale : un incident à la frontière des deux pays « occuperait » les médias et focaliserait l’attention sur «la tension» entre les deux Etats. Un scénario qui a peu de chance de réussir.
Sadek Belhocine
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