par Yazid Alilat
Le Maroc, sous le règne de M6, va perpétuer le climat de tension et de guerre larvée au Maghreb. Comme si l’ambiance politique exécrable actuelle en Afrique du Nord avec la crise libyenne et les menaces terroristes ne suffisait pas pour assombrir l’avenir géopolitique de la région, voilà que le monarque marocain annonce que l’avenir du Sahara Occidental ne va pas connaître de sitôt une issue consensuelle, sur la base des résolutions onusiennes. La volte-face du Maroc, ce n’est guère là d’ailleurs ni une nouveauté ni une surprise, aux résolutions de l’ONU et des engagements qu’il a pris devant la communauté internationale concernant le conflit au Sahara Occidental, est qu’il a annoncé au monde sa volonté d’occuper indéfiniment et au mépris de toutes les lois internationales un territoire non autonome.
Le roi du Maroc, dans un discours qui ne laisse guère une chance à la paix dans la région à l’occasion du 39ème anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental, inscrit dans la liste des territoires à décoloniser à l’ONU, a été clair dans la position du Makhzen vis-à-vis d’une vieille question, l’occupation éhontée du Sahara Occidental et l’asservissement de sa population. M6 l’a d’ailleurs répété et réaffirmé dans son discours: «Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps». Ce faisant, Rabat se met dangereusement en porte à faux contre l’ensemble des résolutions et des efforts de la communauté internationale pour trouver une issue consensuelle, démocratique et durable à ce conflit né de l’occupation en 1975 du Sahara Occidental par le Maroc lors de l’évacuation du territoire par les Espagnols qui l’administraient.
Pis, le souverain marocain, dans sa folle aventure, va jusqu’à rendre caduques les discussions menées jusque-là par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le diplomate américain Christopher Ross, et refuse catégoriquement de poursuivre ces discussions et même de reconnaître à la Minurso ses nouvelles prérogatives, étendues aux droits de l’homme au Sahara Occidental. Et puis, il fixe cette incompréhensible ligne rouge, au-delà de laquelle il refuse de discuter: «L’Initiative d’autonomie (au Sahara Occidental, NDLR) est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional». Or, cette position met sous le boisseau non seulement les discussions futures avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara Occidental, mais, surtout, limite ces discussions à la seule proposition marocaine de résolution de ce conflit et enterre définitivement l’option démocratique, consensuelle, à laquelle l’ONU travaille depuis maintenant plus de 24 ans, juste après le cessez-le-feu: un référendum d’autodétermination.
En fait, le roi du Maroc effectue une véritable volte-face, un retour en arrière sur tous les engagements qu’il a pris jusque-là. Dans le même temps, il balaie d’une main toutes les avancées sur ce dossier, qui revient à la case départ. M6 cache en réalité mal les problèmes sociaux et économiques du Maroc et tente de ressouder une cohésion sociale disparue avec des conditions de vie devenues très dures avec l’échec de la politique sociale menée jusque-là par le gouvernement Benkirane, attaqué de toutes parts par les syndicats. Le Maroc, c’est sûr, est dans une position inconfortable vis-à-vis de la communauté internationale sur le dossier du Sahara Occidental, qu’il a sous-traité avec les Etats-Unis et la France, avec le silence complice de Madrid, mais l’incongruité du discours sur la 39ème année d’occupation de ce territoire dénote un grand désarroi de M6 devant l’ampleur de la crise sociale et les déficits en terme de confiance du peuple qui rongent son règne.
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