À force de tourner le dos à la légalité internationale et de prendre ses désirata pour réalités, le Maroc s’isole davantage sur le plan international. Mieux, en adoptant cette attitude de fuite en avant répétée et de volte-face, en voulant ignorer les résolutions du Conseil de sécurité sur le processus de paix au Sahara occidental qu’il avait pourtant avalisées, le Maroc se met dans les pas de son grand allié israélien qui inspire certains aspects de sa politique étrangère, et prend en charge des pans entiers de sa défense, notamment en matière de renseignement et de stratégie.
C’est précisément le moment de rappeler -alors que l’on dénonce les Murs de la Honte et que l’on célèbre la chute du Mur de Berlin- que c’est Israël qui a grandement contribué à l’édification du Mur marocain qui coupe le Sahara occidental, sur le modèle de la ligne Bar Lev. Tout comme il édifie et militarise sa frontière avec l’Algérie avec le concours d’une société israélienne spécialisée.
Sur un tout autre plan, la duplicité du Maroc éclate au grand jour avec sa demande insensée de report de la Coupe d’Afrique des nations, lui qui proclame son grand amour» du continent africain se comporte avec le mépris affiché par ses dirigeants à l’égard de L’Union africaine. Faut-il rappeler, pour mémoire, que le roi Hassan II traitait les Sommets de l’Organisation panafricaine, dont le Maroc était l’un des membres fondateurs, de réunions «tam tam». Il faut se demander si le royaume de M6, qui se veut souvent au-dessus des lois, en raison de la bienveillance des pays occidentaux, n’est pas en train de devenir infréquentable.
Avec une rare désinvolture, les autorités marocaines ont mis dans le plus grand embarras la Confédération africaine de football (CAF) en demandant le report de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations (17 jan-8 fév 2015), invoquant un prétexte difficile à justifier le virus Ebola qui pourrait être introduit au Maroc.
La décision du Maroc qui fait fi de la préparation des équipes qualifiées et du calendrier international est une insulte au sport africain, à tout le continent et à sa jeunesse qui exulte lors de ce rendez-vous continental. Mais il faut s’interroger sur les véritables raisons qui ont poussé le Maroc à prendre avec autant de légèreté une décision aux conséquences incalculables pour le devenir de ses disciplines sportives, au niveau continental et international.
Quand on pense qu’il y a encore peu, le Maroc prétendait à l’organisation de la Coupe du monde et des jeux Olympiques. D’autant que le prétexte invoqué ne tient pas la route puisque les autorités marocaines ont autorisé leur compagnie aérienne à desservir, à partir de l’aéroport de Casablanca, les pays africains touchés par le virus Ebola. Mais les vraies raisons sont certainement ailleurs. Face au bouillonnement social, en raison d’une crise économique qui frappe de plein fouet le pays et à l’amateurisme d’un gouvernement qui fait plus dans l’idéologie que dans la bonne gouvernance, les autorités marocaines ont, semble-t-il, voulu éviter le risque de mouvements sociaux et de grèves au moment de la CAN.
Rabat a-t-elle voulu aussi complaire aux milliers de touristes européens qui se rendent au Maroc, en optant pour une mesure à la limite du racisme, en refusant de prendre en considération les rapports encourageants de l’OMS. Sur la base des recommandations de l’OMS, la CAF, l’Instance dirigeante du football africain, avait estimé que rien ne s’opposait à l’organisation de l’événement puisque le Maroc, pays hôte, n’est pas touché par l’épidémie.
Last but not the least, le Maroc qui voit à tort en l’Algérie la cause de tous ses malheurs, alors qu’il empoisonne, à coups de tonnes de drogues déversées au quotidien sur notre pays, la jeunesse algérienne, ne pouvait se résoudre, selon les mauvaises langues, à voir comme il aurait été plus que probable notre équipe nationale qui est parmi les meilleures du continent consacrée au royaume chérifien.
Mokhtar Bendib
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