Amnesty International (AI) a dénoncé des « restrictions » sur ses activités au Maroc, au moment où ce pays accueille un forum mondial des droits de l’homme dans la ville de Marrakech.
« Pour la première fois depuis 1993, les autorités marocaines ont essayé, ces derniers mois, de limiter les activités d’Amnesty International en faveur des droits humains dans leur pays. Ces restrictions qui concernent nombre de groupes de défense des droits humains dans le pays jettent une ombre sur le Forum mondial des droits de l’homme, qui s’est ouvert jeudi à Marrakech », dénonce cette ONG dans un communiqué rendu public vendredi.
« Depuis le lancement de sa campagne mondiale pour l’abolition de la torture en mai 2014, Amnesty International est confrontée à une série de restrictions de ses activités dans le pays », selon la même source, qui rappelle qu’en septembre 2014, « le camp de jeunesse organisé annuellement par Amnesty International à Bouznika, près de Rabat, a été interdit par les autorités, bien que l’organisation ait effectué toutes les démarches requises pour les informer ».
En octobre dernier, les autorités marocaines « ont refusé de laisser entrer sur leur territoire une délégation d’AI qui souhaitait recueillir des informations sur la situation de migrants et de réfugiés, alors qu’en novembre, une mission d’enquête a été annulée après que les autorités eurent sollicité la tenue de réunions préalables à Rabat afin de définir les paramètres de cette mission », a dénoncé Amnesty International.
Selon cette ONG, « deux membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) se trouvent toujours derrière les barreaux pour avoir signalé qu’ils avaient été agressés après avoir pris part à des manifestations pacifiques ».
« En juin et juillet, Oussama Housne et Wafae Charaf ont été déclarés coupables d’affirmations mensongères. Ils avaient déclaré que des inconnus les avaient précédemment enlevés et torturés. Ils ont été condamnés à trois et deux ans de prison respectivement », rappelle la même source.
« D’autres groupes de défense des droits humains au Maroc rencontrent des difficultés à se faire enregistrer. Parmi eux, plusieurs branches de l’AMDH, ainsi que Freedom Now », note Amnesty International.
« Les tentatives des autorités marocaines visant à renforcer leur contrôle sur ceux qui critiquent le bilan du pays en matière de droits humains ne feront qu’éveiller la suspicion qu’elles ont quelque chose à cacher », a-t-elle asséné.
L’ONG relève, d’autre part, que « la crédibilité de le forum des droits de l’homme qui se tient à Marrakech, se trouve entamée par la décision de huit groupes, parmi lesquels des associations importantes de défense de ces droits, de ne pas participer à l’événement, afin de protester contre la série d’interdictions visant des activités publiques qu’elles organisaient ».
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