RABAT FAIT DANS LA DÉSINFORMATION ET LA MANIPULATION
La complaisance d’une agence d’information
La propagande marocaine, mise à mal par les révélations sur les méthodes du Makhzen n’hésite toujours pas à recourir à la manipulation. Mais là où le bat blesse est qu’une agence d’information qui se veut mondiale, l’AFP, pour ne pas la citer, se fait complice de cette manipulation
Il est vrai que beaucoup d’encre a coulé sur la connivence entre les journalistes français et le Maroc. Mais on n’a pas vu la moindre dépêche de cette agence sur le sujet. Il faut rappeler que le cyber-activiste marocain, Chris Coleman, a publié des emails compromettant certains journalistes avec la DGED, le service d’espionnage extérieur marocain. Parmi eux, Vincent Hervouet, de «LCI» et «TF-1», Domi- nique Lagarde, ancienne rédactrice en chef adjointe à «L’Express», José Garçon, ancienne journaliste à «Libération», Mireille Duteil, ancienne rédactrice en chef du «Point».
Même l’AFP n’échappe pas aux pratiques de corruption marocaines. Cela est clairement perceptible dans ses dépêches sur le Maroc. Elle se confonde souvent avec ceux de la MAP, l’agence officielle de presse marocaine. Plus royaliste que le roi, l’AFP n’hésite pas à encenser le régime marocain et à tirer sur les Sahraouis. Ainsi, pendant des années, le mouvement sahraoui a dû subir les foudres de son correspondant à Bamako et par ailleurs honorable correspondant comme tout un chacun, sait dans la capitale malienne. Que n’a-t-il pas fait, dit ou écrit pour accuser les Sahraouis de terroristes, de kidnappeurs et d’être derrière tous les maux de la région ? Pour cela, il n’a pas hésité à s’ériger en «spécialiste» en matière de terrorisme, alors que ces écrits montrent qu’il n’est qu’un mercenaire de la plume, comme beaucoup de ses confrères français, à la solde du Maroc, démasqués par le hacker Chris Coleman.
Ne parlant pas du traitement fait par cette agence des informations manipulées au moment de l’attaque terroriste de Tiguentourine, relayant les communiqués des terroristes et les informations orientées d’un site mauritanien acquis au Maroc, et dont le responsable a travaillé pour l’agence offi- cielle d’information marocaine, au moment où elle était dirigée par l’actuel patron des services de renseignement marocains.
D’un autre côté, force est de constater que le Maroc se trouve acculé par les Nations unies sans pouvoir bénéficier du soutien jusque-là indéfectible de la France qui lui permettait d’agir en toute impunité, de proroger son occupation illégale du Sahara occidental et de traiter l’ONU de façon cava- lière. Tout comme son allié israélien qui lui inspire souvent sa stratégie diplomatique et lui apporte le concours de ses puissants lobbies au États-Unis et en France.
L’échéance d’avril approche et le Maroc tente de salir la réputation du Front Polisario et de l’Algérie. Alors, il a recours à ses mercenaires de la plume. Pour ce faire, il semble que ceux-ci n’ont rien trouvé qu’un vieux papier datant de 2007 qu’ils ont exhumé avec des visées bien connues. D’ailleurs, qu’en est-il de ce rapport et sur quelle base il a été établi. Des questions que des sites électroniques algériens, qui ont l’air de faire le jeu de Rabat ne se sont pas posées en reprenant cette information tendancieuse donnée par le bureau AFP -Bruxelles qui nous avait habitués à plus de rigueur.
Faut-il rappeler que le cyber- activiste Chris Coleman a dévoilé, il y a plus de trois mois, des hautes trahisons à l’intérieur des bureaux des Nations unies à Genève et jusqu’à la complaisance de certains hauts fonctionnaires de L’Union européenne, précisément. Parmi la documentation publiée par Coleman, des lettres envoyées par l’ex- ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale, à sa centrale à Rabat. Dans certaines lettres se trouvent des informations très sensibles, obtenues grâce à des sources qui travaillent au sein des instances onusiennes à Genève : -Anders Kompass, directeur des opérations sur le terrain au Haut-Commissariat pour les droits de l’Homme (HCDH)-. Athar Khan, directeur de cabinet Antonio Guterres.-Bacre Waly Ndiaye, directeur de la division des organes des traités, tous les deux au Haut-Commissariat des droits de l’Homme. Il s’agit d’un scandale dans les milieux des Nations unies, mais un silence assourdissant règne sur l’affaire. Y compris de cette agence mondiale, alors que certains grands quotidiens parisiens l’ont évoqué. M. B.
Le Courrier d’Algérie, 25/01/2015
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