Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati, a qualifié de tendancieux le rapport de l’Office anti-fraude de l’Union européenne (OLAF), qui accuse l’Algérie de détournement de l’aide humanitaire accordée aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf.
« Vieux de huit ans, ce rapport publié par l’AFP a été déterré des archives pour confondre l’opinion et faire diversion auprès de l’UE au moment où le conflit du Sahara occidental figure sur l’agenda de l’ONU », a-t-il déclaré hier depuis Bruxelles.
Dans un communiqué, M. Sidati a affirmé que le rapport de l’OLAF, datant de 2007, est exhumé des archives avec pour objectif d’entacher l’image du Front Polisario, des réfugiés sahraouis ainsi que celle de l’Algérie, pays hôte qui accueille ces réfugiés et facilite le transit de l’aide humanitaire qui leur est destinée.
« En dépit des extraits publiés de ce rapport vieux de huit ans, il est établi que les campements de réfugiés Sahraouis sont parmi les mieux organisés au monde. Dans ceux-ci, le monitoring et la surveillance de l’aide sont assurés sur le terrain par UNHCR, ECHO, et le PAM, en même temps que plusieurs ONG également présentes », a-t-il soutenu.
Il a assuré qu’il existe une confiance et une coopération fructueuse entre le Croissant-Rouge sahraoui et les donateurs. « Les réfugiés sahraouis bénéficient de cette aide dans la transparence, ce qu’attestent les témoignages au quotidien des organisations internationales présentes dans les campements », a-t-il argué, estimant que le choix de publier ce rapport huit ans après n’est pas innocent.
« Il est clair que le Maroc, dans le cadre de sa stratégie de diversion et de manipulation, cherche à déstabiliser la population réfugiée sahraouie la privant éventuellement de l’aide, en mettant la pression sur les donateurs, notamment l’UE », a-t-il conclu.
Le prétendu rapport porte de lourdes accusations contre l’Algérie et cite les noms des personnes soupçonnées d’être les organisatrices de ces détournements, qui commenceraient au port d’Oran, tout en se déclarant incapable de chiffrer le montant détourné. « Un rapport infondé pour créer la polémique autour du dossier sahraoui », juge un haut responsable algérien exerçant dans le domaine humanitaire.
« Ce sont des propos insensés car les principales aides au profit des réfugiés sahraouis proviennent de l’Algérie. Par ailleurs, ce n’est pas notre pays qui gère les dons, mais le bureau de l’UE à Tindouf », a-t-il argué en précisant que l’Algérie n’est qu’un facilitateur qui procède aux démarches administratives pour faire aboutir les dons.
« Tout est vérifiable. Ces réfugiés ne sont pas enfermés dans une prison », a souligné ce même responsable en rappelant qu’outre les représentants de l’UE qui se trouvent sur place, il y a les associations humanitaires, la Croix-Rouge espagnole, les journalistes et d’autres organismes onusiens tels le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).
Pour ce même responsable, diffuser ces propos diffamatoires en ce moment précis a pour objectif d’entraver davantage les efforts diplomatiques déployés par l’Algérie pour la tenue du référendum exigé par le Sahara occidental et prolonger ainsi l’occupation marocaine qui dure depuis 1975. De plus, de telles accusations, servent de prétexte pour que cessent les aides aux réfugiés sahraouis.
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