Conscient de l’absurdité de l’impasse qui caractérise les relations de la France avec l’ensemble des pays du Maghreb et l’importance de résoudre le problème du Sahara Occidental en vue de rééquilibrer les relations de la France dans la région, le président François Hollande a décidé d’embrasser la neutralité dans ce conflit qui dure depuis prés de 40 ans. Une décision qui dérange au Maroc, pays qui jusque là se cachait derrière le veto français au Conseil de Sécurité pour imposer le statu quo dans l’ex-colonie espagnole.
François Hollande avait clairement laissé entendre qu’il n’était plus question de laisser le conflit du Sahara Occidental perdurer. « Alors je connais aussi le blocage. Il y a la question du Sahara Occidental qui attend son règlement depuis plus de 30 ans. L’impasse actuelle est préjudiciable à tous, je dis bien à tous. Aux familles séparées, aux réfugiés des camps, aux tensions entre les pays du Maghreb. Et s’il y avait un argument de plus qu’il conviendrait d’ajouter, c’est que la crise au Sahel rend encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation », avait dit le président français lors de son intervention devant le parlement marocain le 4 avril 2013 durant sa visite au Maroc.
Il n’a pas oublié de mentionner la crise du Sahel où le Maroc fait tout pour faire obstruction à la médiation de l’Algérie pour mettre fin au conflit qui sévit au Mali en soutenant le MNLA qui vient d’annoncer la suspension de tout partenariat avec la Minusma et menace de quitter la table des négociations d’Alger, après les événements de Tabankort. Le mouvement rebelle exige que la lumière soit faite sur la mort de ses combattants après « les récents bombardements des forces onusiennes ». L’annonce a été faite au cours d’une conférence de presse tenue à Rabat au Maroc. Le MNLA a aussi présenté plusieurs exigences pour la reprise de la coopération avec la mission onusienne. Inutile de dire que c’est le Maroc qui se trouve derrière l’attaque du MNLA contre la force onusienne. C’est ainsi que Rabat compte faire pression sur le président Hollande pour l’amener à soutenir les ambitions du Maroc sur le Sahara Occidental, un territoire riche en matières premières.
Pire encore, certains observateurs soupçonnent la main du Makhzen marocain d’être derrière les derniers actes terroriste en France. Des actes pilotés depuis le Yémen, pays où le Maroc connaissait les craintes françaises. Ils rappellent que l’ambassadeur français au Yémen avait sollicité, en janvier 2014, l’aide de l’ambassade marocaine dans ce pays, pour identifier et contrôler une quarantaine de Marocains qui se trouvaient dans la ville yéménite de Damage. Sur cette base, ils estiment que les craintes d’attentats en Europe sont exploitées par Rabat pour faire croire que sa collaboration contre le terrorisme est indispensable.
D’autre part, l’armée française avait clairement dessiné les traces des terroristes qui sévissaient au Mali au moment de l’opération Serval. Les soldats français sont tombés sur des GPS dans le désert malien qui indiquent clairement que les djihadistes provenaient du Maroc et de la Tunisie.
Toute une série de raisons qui laissent penser que l’Elysée a des raisons de soupçonner que le Maroc se livre à des opérations terroristes pour forcer la main au Sahara Occidental où l’ONU tente d’imposer une solution basée sur le droit international et les résolutions du Conseil de Sécurité qui prévoient l’autodétermination comme base pour toute solution.
Dans cette conjoncture un mystérieux hacker est apparu pour dévoiler les secrets de la diplomatie marocaine et dit vouloir rendre « vulnérable la diplomatie ». Dans la première sortie marocaine sur l’affaire, le ministre marocain des affaires étrangères a accusé la France d’être derrière les filtrations de Chris Coleman. Il semble que Paris ait voulu châtier le Maroc pour ses agissements au détriment des intérêts français dans la région.
Le Maroc, pour sa part, poursuit sa campagne contre son principal allié. La dernière anecdote est protagonisé par l’hebdomadaire marocain ‘Al Watan Al An’ qui a publié en Une de son édition datée du 29 janvier, un photomontage présentant le président français François Hollande avec une moustache rappelant celle d’Adolf Hitler et un brassard ornée d’une croix gammée
Le journal marocain Al Watan Al An n’hésite pas à faire référence au dictateur nazi Hitler pour tacler François Hollande deux jours après la commémoration de la libération du camp nazi d’Auschwitz, en s’interrogeant sur sa Une : « Les Français, vont-ils faire renaître les camps de concentration d’Hitler pour exterminer les musulmans ? »
L’hebdomadaire entend dénoncer l’attitude de la France vis-à-vis des musulmans. Le gouvernement français n’assure pas la sécurité des citoyens musulmans en France comme il le fait si bien pour les citoyens juifs qui bénéficient de moyens de sécurité humains et matériels immenses.
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